Le besoin en liquidités des banques s'est réduit de 3,2 milliards de dirhams, en avril 2016, passant à 6 milliards de dirhams en moyenne de fins de semaines contre 9,2 milliards un mois auparavant en liaison essentiellement avec le renforcement des réserves de changes, annonce Bank Al-Maghrib dans sa dernière revue mensuelle du mois de mai. Bank Al-Maghrib a ainsi injecté 7,2 milliards à travers des prêts garantis accordés dans le cadre du programme de soutien au financement de la TPME. Dans ces conditions, le taux interbancaire moyen est revenu de 2,42% en mars à 2,20% en avril. Sur les autres marchés, les taux assortissant les émissions des bons du Trésor ont poursuivi leur mouvement baissier en avril, avec notamment une diminution de 50 points de base pour la maturité de 5 ans, de 37 points pour celle de 10 ans et de 29 points pour celle de 30 ans. Le même profil d'évolution a été observé au niveau du marché secondaire. En ce qui concerne les taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois est resté quasi inchangé en mars à 3,53%. S'agissant des taux débiteurs, après une baisse cumulée de 54 points de base en 2015, le taux moyen pondéré global est demeuré quasi stable à 5,55%. En effet, à l'exception du taux des prêts à l'équipement qui ressort en hausse de 78 points, les taux assortissant les autres catégories de crédit ont enregistré des baisses, avec notamment un recul de 17 points pour les prêts immobiliers et de 21 points pour ceux à la consommation. Sur le plan monétaire, le rythme d'accroissement de la masse monétaire est revenu de 5,7% à 5,5% en mars. Cette évolution résulte d'un ralentissement de 8,3% à 7,1% de la progression des dépôts à vue auprès des banques, avec notamment une décélération de 13,9% à 7,3% de ceux des sociétés non financières privées. Dans le même temps, les dépôts en devises ont vu leur taux de croissance revenir de 10,8% à 4,3% et les titres des OPCVM monétaires ont marqué une baisse de 12,5%, plus prononcée que celle de 9,8% observée un mois auparavant. En revanche, les dépôts à terme se sont accrus de 10,6%, après 8,9% en février, traduisant essentiellement l'accélération de 17,3% à 22,8% de ceux des entreprises non financières privées. Quant aux autres composantes de M3, le rythme de progression de la circulation fiduciaire s'est maintenu stable à 7% et celui des placements à vue à 6,4%. S'agissant du crédit bancaire, il a augmenté de 1,3% en mars après 1,6% le mois précédent. En particulier, le crédit destiné au secteur non financier s'est accru de 1,8% en mars contre 1,1% le mois précédent, reflétant notamment l'amélioration de 1,6% à 3,4% des crédits alloués aux ménages. En effet, les prêts à l'habitat et à la consommation aux particuliers ont maintenu un rythme relativement élevé, avec des augmentations respectives de 5,8% et de 5,6%. Quant aux prêts accordés à la promotion immobilière, ils ont accusé une baisse de 27,2% contre celle de 26,8% observée en février. L'amélioration du rythme d'évolution du crédit au secteur non financier reflète également la hausse de 2% des concours destinés aux entreprises non financières publiques, après une baisse de 0,3% en février, en relation avec l'expansion de 50,3% de leurs facilités de trésorerie contre une diminution de 14% le mois précédent. A l'inverse, la croissance des crédits aux sociétés non financières privées s'est limitée à 0,3% au lieu de 0,6%, traduisant notamment la décélération de 1,8% à 1,5% de leurs prêts à l'équipement. Dans le même temps, les facilités de trésorerie ont accusé une nouvelle baisse de 5,2% après celle de 4,2% observée un mois auparavant. De même, la contraction des prêts accordés à la promotion immobilière s'est accentuée de 3,2% à 4,8%. La ventilation du crédit bancaire aux entreprises par branche d'activité, disponible selon une fréquence trimestrielle, laisse indiquer à fin mars des hausses de 1,3% des prêts accordés à la branche « commerce » et de 6,4% des crédits accordés à la branche « Electricité, gaz et eau». En revanche, les concours destinés aux industries manufacturières ont accusé un repli de 2% et ceux alloués aux branches « Bâtiment et travaux publics » et « Hôtels et restaurants » se sont contractés de 4,7% et de 5,6% respectivement.