Des combats ont éclaté mardi à l'est de Damas en dépit de l'instauration d'une trêve locale, rapporte mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme tandis que le groupe rebelle Jaich al Islam a confirmé y avoir cédé du terrain aux forces du régime. Sur le plan diplomatique, Staffan de Mistura, émissaire de l'ONU pour la Syrie s'est rendu mardi en Russie pour obtenir l'aide de Moscou au rétablissement d'un cessez-le-feu moribond en Syrie. L'OSDH a annoncé que sept personnes ont été tuées dans le bombardement d'une zone tenue par les forces gouvernementales à Alep qui n'est pas concernée par la trêve à laquelle Damas a accepté de souscrire la semaine dernière. Une frappe aérienne au sud de la ville a parallèlement fait trois morts. Des cessez-le-feu ont été mis en place la semaine dernière dans la zone de la Ghouta orientale, à l'est de la capitale syrienne et autour de Lattaquié, ville côtière du nord du pays, où la trêve semble respectée. Dans un communiqué, le groupe Jaish al Islam annonce que les loyalistes ont gagné du terrain autour de la ville d'Al Marj dans la Ghouta orientale. Il ajoute que leur progression a été facilitée par des combats entre groupes rebelles. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a dit lundi travailler à l'obtention d'un arrêt des combats à Alep où l'intensification de la guerre entre les forces gouvernementales et les rebelles ces dernières semaines a provoqué l'interruption des pourparlers de paix. Kerry a reconnu lundi que le conflit syrien était désormais «à bien des égards hors de contrôle». De son côté, l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura se rendait mardi en Russie pour obtenir l'aide de Moscou au rétablissement d'un cessez-le-feu moribond en Syrie, où au moins quatre civils ont été tués dans de nouveaux bombardements à Alep. De Mistura, qui a rencontré lundi à Genève le secrétaire d'Etat américain John Kerry, doit être reçu à Moscou par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Une conférence de presse est prévue à la suite des entretiens. Avant son départ pour Moscou, de Mistura a assuré qu'un «meilleur mécanisme» était en discussion «pour surveiller et contrôler un nouveau cessez-le-feu». «Nous allons tenter au cours des prochaines heures de voir s'il est possible de parvenir à un accord, non pas simplement pour remettre sur pied la cessation» des hostilités, mais pour que cette cessation «tienne», a expliqué pour sa part le secrétaire d'Etat américain. A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté Moscou et Washington à «redoubler d'efforts (..) pour remettre sur pied la cessation des hostilités». Moscou et Washington coprésident le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui avait réussi à imposer la trêve décrétée en février mais qui a tenu à peine deux mois. Pour les habitants d'Alep, où des hôpitaux ont récemment été frappés, la trêve n'est plus qu'un souvenir. Sur le terrain, d'intenses raids aériens sur le fief du groupe Etat Islamique, Raqa, ont en outre fait 13 morts. Les zones tenues par l'EI ne sont pas englobées par le cessez-le-feu entré en vigueur à l'intiative des Russes et des Américains le 27 février et qui a volé en éclats à Alep, la grande ville du nord de la Syrie.). Mardi, ce sont des bombardements des forces rebelles sur les quartiers tenus par le régime qui ont fait au moins quatre morts, dont un enfant, et une cinquantaine de blessés, d'après l'OSDH. Les tirs de roquettes se sont poursuivis «toute la nuit et mardi matin», a rapporté l'ONG. L'agence officielle syrienne Sana a fait état pour sa part de 6 civils tués et 37 blessés. Ajoutant à la confusion, l'agence officielle russe RIA Novosti a pointé du doigt les jihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, en assurant qu'ils avaient pris pour cible le quartier chrétien d'Alep. Citant une source des rebelles sans l'identifier, l'agence a fait état d'un bilan de neuf morts et 45 blessés. Par ailleurs, 13 civils sont morts dans des raids aériens sur Raqa, fief de l'EI dans le nord de la Syrie, selon l'OSDH qui n'a pas pu préciser s'ils s'agissait d'avions russes ou de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Ces appareils ont mené «plus de 35 frappes sur la ville de Raqa», a indiqué l'OSDH, précisant que «Raqa n'avait pas été la cible de raids aériens de cette intensité depuis plusieurs semaines» Moscou et Damas avaient justifié la reprise de l'offensive sur Alep par la présence dans la ville du Front al-Nosra, un groupe non concerné par l'accord de cessez-le-feu, au même titre que l'EI. Mais pour le département d'Etat américain, le cessez-le-feu doit être «national» et Alep n'a «jamais» été exclue des négociations sur la trêve. La guerre en Syrie a fait plus de 270.000 morts depuis son déclenchement en 2011.