Le Maroc a réitéré, vendredi à Washington à l'occasion du 4è sommet sur la sécurité nucléaire, son engagement "constant" dans le cadre des efforts internationaux visant le renforcement du système international de la sécurité nucléaire. SAR le Prince Moulay Rachid représente Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce sommet international qui réunit une cinquantaine de pays dans la capitale fédérale américaine. "La participation du Royaume du Maroc au renforcement du système international de la sécurité nucléaire reflète son engagement constant visant à contribuer aux efforts internationaux déployés dans ce contexte et ce, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui prône le renforcement de l'action multilatérale à travers la préservation d'un équilibre entre le droit de l'usage pacifique de l'énergie nucléaire à des fins de développement et le strict respect des engagements en matière de non-prolifération des armes nucléaires", lit-on dans la Déclaration du Maroc à ce 4è sommet qui se tient à Washington les 31 mars et 1er avril. Le document souligne que le Maroc a pris plusieurs mesures concrètes pour la mise en œuvre du plan d'action du premier sommet de Washington (2010), dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme en application des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, relevant que les Orientations Royales insistent sur l'importance d'une approche proactive et multidimensionnelle, à travers des mesures nationales et des contributions au renforcement du système international de Sécurité Nucléaire. Parmi les principales mesures nationales prises par le Maroc figurent le renforcement de l'arsenal juridique dans le domaine de la sureté et la sécurité nucléaire, par l'adoption de la loi 142.12 du 18 septembre 2014, relative à la sûreté et la sécurité nucléaire et radiologique, et la soumission par le Royaume, le 28 juillet 2015, de son rapport national devant le comité 1540 du Conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base d'une nouvelle approche consistant en la mise en œuvre de toutes les dispositions de la résolution 1540 (2004) et 1977 (2011). Le Royaume a également poursuivi les efforts visant l'adhésion à toutes les conventions relatives à la sûreté et la sécurité nucléaires, à travers le dépôt, le 18 octobre 2015, des instruments de ratification du protocole de 2005, amendant la convention sur la protection physique des matières nucléaires et procédé à la création de l'Agence marocaine de sûreté et sécurité nucléaire et radiologique comme autorité nationale. Le Maroc apporte une contribution riche et diversifiée au renforcement du système international de la sûreté nucléaire, qui s'appuie notamment sur une coopération exemplaire avec des partenaires régionaux et internationaux. Dans ce sens, le Maroc et l'Espagne ont élaboré un plan d'action devant être adopté et qui est relatif à l'appui du Sommet sur la sécurité nucléaire aux objectifs de l'Initiative globale pour la lutte contre le terrorisme nucléaire. La Déclaration rappelle, dans ce contexte, que le Maroc, en partenariat avec l'Espagne, avait organisé en octobre 2015, l'exercice "Gate to Africa", à travers lequel les deux pays ont testé leur capacité de coordination, par la simulation d'une riposte à un acte terroriste lors du transport d'une source radioactive du port d'Algésiras au Sud de l'Espagne au port Tanger-Med au Nord du Maroc. Les résultats et les recommandations de cet exercice ont été présentés lors des travaux de ce Sommet. Le Maroc a également préparé, lors de son mandat depuis 2011, en tant que président du Groupe de travail pour la réponse et la gestion des risques radiologiques de l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire, un document relatif aux "fondements de l'établissement et le maintien d'un cadre de riposte et de réponse nucléaire", adopté à l'unanimité, lors de la réunion politique de l'Initiative globale pour la lutte contre le terrorisme nucléaire, tenue à Helsinki en juin 2015. Ce document constitue un protocole de bonnes pratiques "pour une réponse préparatoire en cas de risques suite à des incidents radiologiques nucléaires". Il est basé sur les résultats de l'exercice "REMEX 2013", organisé dans le cadre de ladite initiative durant le mois d'avril 2013, ainsi que l'exercice international "Convex3" intitulé "Bab Al Maghrib", organisé conjointement avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, en novembre 2013. La Déclaration rappelle également l'organisation par le Centre d'Excellence pour la sûreté nucléaire, à Rabat de plusieurs sessions de formation au profit des experts africains et du Monde arabe, dans le cadre de la mise à niveau des ressources humaines et la promotion de la culture de Sureté nucléaire, en coopération avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique et le Département américain de l'Energie. Communiqué final et cinq plans d'action Le 4è sommet sur la sécurité nucléaire a adopté, à la fin de ses travaux vendredi, un communiqué final et cinq plans d'action dont un est destiné à appuyer l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire (IGLTN), dont le Maroc est un membre actif. Ce plan d'action prévoit de soutenir les activités de l'IGLTN visant notamment à améliorer les capacités des partenaires pour prévenir, détecter et répondre au terrorisme nucléaire, de tenir des réunions d'experts et de développer des activités relatives à d'autres questions techniques. Le Plan va également sponsoriser les activités de l'IGLTN qui permettent aux partenaires d'échanger les informations et les expériences, et organiser des exercices, des ateliers et des discussions d'experts, ainsi que d'autres activités qui cherchent à renforcer les capacités des partenaires de l'Initiative en matière de sécurité nucléaire. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a mis en exergue la contribution "très appréciée, concrète et pragmatique" du Maroc à l'IGLTN, relevant que l'apport du Royaume démontre son rôle actif dans les efforts visant à renforcer les mécanismes et les outils de lutte contre "ce qui est aujourd'hui considéré comme étant l'une des plus grandes menaces que le terrorisme peut apporter à l'Humanité". Les autres plans d'action, adoptés lors de cette rencontre internationale, visent à soutenir le Partenariat global contre la prolifération des armes et des matériaux de destruction massive, l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol), l'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Dans le communiqué ayant sanctionné les travaux de ce sommet international, les chefs de délégations ont réaffirmé leur engagement contre la prolifération des armes et du matériel nucléaire. "Nous réaffirmons la responsabilité fondamentale des Etats (...) de maintenir en permanence une sécurité effective de tous les matériaux nucléaires et radioactifs, y compris ceux utilisés dans les armes nucléaires, et les installations nucléaires sous leur contrôle", ont-ils indiqué. Ils ont, en outre, souligné qu'"il reste encore du travail à faire pour empêcher des organisations non-étatiques d'avoir accès à des matériaux nucléaires ou radioactifs".