Sur le plan des finances publiques, les hypothèses de prévision basées initialement sur la LF 2016 ont été légèrement révisées, ramenant le déficit budgétaire à 3,7% du PIB en 2016, au lieu d'une prévision initiale de 3,6%. Cet ajustement survient principalement suite à une révision à la baisse des recettes fiscales, en liaison avec la décélération des activités non agricoles par rapport au cadrage macroéconomique plus optimiste de la loi de finances 2016. Pour ce qui est des dons en provenance des pays du CCG, le montant de 13 milliards de dirhams programmé dans la loi des finances 2016 a été retenu. Au niveau des dépenses, celles relatives à la compensation devraient être réduites en lien avec la révision à la baisse de l'hypothèse des prix du gaz butane à l'international. En 2017, le déficit budgétaire devrait poursuivre son allègement à 3,1% du PIB, sous l'hypothèse du maintien de l'orientation actuelle de la politique budgétaire axée principalement sur la stabilisation des dépenses de compensation et la maîtrise de celles au titre des autres biens et services. Toutefois, la prise en compte de la réforme de la retraite devrait se traduire par des dépenses additionnelles au niveau de la charge du personnel. Du côté des recettes, une hypothèse d'entrées de 8 milliards de dirhams en dons en provenance des pays du CCG a été retenue en 2017. Après une production céréalière record de 115 millions de quintaux en 2015, le scénario central de prévisions se base sur une production de 38 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2015-2016, au lieu d'une hypothèse de 70 millions retenue en décembre. Cette estimation est établie sur la base des données climatiques et celles relatives à l'état de la végétation à fin février. Les récentes précipitations enregistrées depuis février devraient contribuer significativement à l'amélioration de la production des cultures printanières, de l'arboriculture fruitière, des maraîchages et de l'élevage. En 2017, le scénario central suppose un retour à une campagne agricole normale avec une production céréalière de 70 millions de quintaux. Amélioration des réserves de change Bien qu'en décélération par rapport à 2015, la performance de la construction automobile et la poursuite de la hausse des ventes des phosphates et dérivés devraient soutenir la croissance des exportations de biens, qui devrait s'établir en termes nominaux à 6,1% en 2016 et à 5,9% en 2017. Pour leur part, les importations de biens devraient légèrement progresser de 0,2% en 2016, recouvrant une hausse des importations en blé et un recul de la facture énergétique. En 2017, leur rythme devrait s'accélérer à 3,6%, en ligne avec la hausse des prix mondiaux des produits énergétiques et l'amélioration de la demande intérieure. Concernant les recettes voyages, elles devraient diminuer de 1% en 2016, pâtissant des inquiétudes liées à l'insécurité dans certains pays de la région, avant de marquer une légère amélioration de 1% en 2017. Tenant compte d'entrées en dons en provenance des pays du CCG prévues à 13 milliards de dirhams en 2016 et à 8 milliards en 2017 et de la poursuite de la hausse des transferts MRE, le déficit du compte courant devrait poursuivre son atténuation à 0,1% du PIB en 2016 et à 0,3% du PIB en 2017. Dans ces conditions, et sous l'hypothèse de la poursuite de l'afflux des IDE, les réserves internationales nettes devraient se renforcer pour assurer la couverture de 7 mois et 21 jours d'importations de biens et services en 2016 et de 8 mois et 15 jours en 2017. Pour ce qui est de la liquidité bancaire, elle devrait s'améliorer sensiblement passant d'un déficit moyen de 16,5 milliards de dirhams en 2015 à un excédent moyen de 20,9 milliards en 2016 et de 47,1 milliards en 2017. Malgré cette amélioration et la détente des taux d'intérêt nominaux, les conditions monétaires en termes réels devrait connaitre un léger resserrement en 2016 dû à l'appréciation du taux de change effectif réel. Cette appréciation serait en liaison notamment avec la dépréciation des monnaies des pays partenaires hors euro et ce, en dépit d'un niveau d'inflation prévu inférieur à celui des partenaires commerciaux. En 2017, les conditions monétaires devraient s'assouplir en termes réels, reflétant en partie la légère dépréciation du taux de change effectif réel. Pâtissant de la faible demande des entreprises, le rythme de progression du crédit bancaire au secteur non financier devrait rester limité avoisinant 2,5% en 2016 et devrait passer à 4% en 2017. Le rythme modéré du crédit bancaire, conjugué à la baisse des créances nettes sur l'administration centrale, devrait atténuer l'effet du renforcement des réserves internationales nettes sur la masse monétaire, dont le rythme devrait se stabiliser autour de 7% en 2016 et 2017.