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Budget économique prévisionnel du HCP pour l'année 2011 L'activité économique nationale en hausse de 4,6% au lieu de 3,3% en 2010
L'hypothèse d'une production moyenne de l'ordre de 70 millions de quintaux pour les cultures céréalières paraît réaliste
Les exportations devraient poursuivre leur dynamisme amorcé en 2010 Le Haut Commissariat au Plan (HCP) vient de communiquer son budget économique prévisionnel pour l'année 2011. Il en ressort que l'activité économique nationale devrait connaître une amélioration du rythme de croissance en 2011 pour s'établir à 4,6% au lieu de 3,3% estimé pour 2010, notamment sous l'effet de la poursuite d'une politique budgétaire et monétaire favorable à la consolidation de la demande intérieure et de l'amélioration continue de la demande extérieure adressée au Maroc. Le HCP ajoute dans le même ordre d'idées que la hausse de l'investissement des administrations publiques de 21,4%, les dépenses de subvention des prix à la consommation à 17 milliards de dirhams, la hausse des dépenses en faveur du personnel de l'Etat de près de 7% et les mesures fiscales mises en œuvre en faveur des petites entreprises (TPE), devraient consolider la demande domestique. La politique monétaire adoptée par Bank Al-Maghrib, de son côté, devrait continuer d'assurer un financement adéquat aux besoins des agents économiques. Après un accroissement de 10% en moyenne annuelle des deux dernières années, les crédits à l'économie devraient suivre cette tendance en 2011 et continuerait de préserver la demande intérieure. Ces évolutions devraient permettre aux activités non agricoles de maintenir une croissance de 5% en 2011, soit le même rythme estimé en 2010. En outre, poursuit le HCP, le secteur primaire, basé sur une hypothèse moyenne pour la production céréalière prévue à 70 millions de quintaux durant la campagne agricole 2010/2011, dégagerait une croissance modeste de 2% en 2011 après une baisse d'environ 7,1% en 2010. En matière d'inflation, le prix implicite du PIB serait en hausse de 2,5% en 2011 au lieu de 0,8 estimé en 2010. Par ailleurs, la consolidation de la demande extérieure pour les marchandises et les services, notamment, le tourisme international devrait continuer à soutenir l'activité économique nationale. La demande mondiale adressée au Maroc devrait s'accroître en effet de 6% en 2011 au lieu de 8% en 2010 après un recul de 11% en 2009. Les recettes du tourisme international, les transferts des MRE et l'afflux des capitaux étrangers vers l'économie marocaine, notamment sous forme d'investissement direct (IDE), devraient se maintenir dans la ligne des réalisations observées en 2010. Les hypothèses retenues dans ce cadre supposent des taux d'accroissement autour de 11% en moyenne pour les recettes voyages et les transferts des MRE et une entrée d'IDE, équivalent à 3,5% du PIB, restant, ainsi, au niveau de la moyenne des trois dernières années. Toutefois, les prix intérieurs risqueraient d'être impactés par le renchérissement des cours internationaux du pétrole et des produits de base. Les perspectives établies pour 2011 font ressortir une hausse des prix à l'importation de 7,2% au lieu de 6,7% en 2010. Et compte tenu des actions budgétaires retenues en matière de soutien des prix à la consommation pour l'exercice budgétaire de cette année, les prix intérieurs devraient s'accroître : le prix implicite du PIB serait en hausse de 2,5%. Par ailleurs, l'économie nationale devrait bénéficier d'une campagne agricole 2010-2011 qui semble s'annoncer sous de bons auspices. Les conditions climatiques, qui ont prévalu depuis le début de cette campagne, sont satisfaisantes aussi bien en termes de volume pluviométrique que de sa répartition dans le temps et dans l'espace. L'hypothèse d'une production moyenne de l'ordre de 70 millions de quintaux pour les cultures céréalières paraît réaliste selon les données disponibles jusqu'à présent. Au plan des échanges extérieurs de biens et services en volume, les exportations devraient poursuivre leur dynamisme amorcé en 2010, aussi bien au niveau des marchandises que des services, notamment touristiques, et devraient s'accroître de près de 7,9 % au lieu de 14,4% estimé pour 2010. Les importations devraient, quant à elles, profiter toujours de l'effet multiplicateur du dynamisme de la demande intérieure ainsi que de l'impact de démantèlement tarifaire appliqué dans le cadre des accords de libre échange pour enregistrer une hausse de 6,3% en 2011 au lieu 5,7% une année auparavant. Cette évolution différenciée en termes de tendance des rythmes d'accroissement des deux composantes du commerce extérieur devrait dégager une contribution presque nulle des exportations nettes à la croissance en 2011, après avoir enregistré une contribution positive de 1,9 point en 2010 et des contributions négatives durant la période 2007-2009. En terme nominal, les échanges extérieurs de biens et services dégageraient un solde en ressources légèrement en détérioration, avec un déficit de l'ordre de 11,6% du PIB en 2011 au lieu de 10,3% en 2010. Sur le registre du financement de l'économie, les perspectives établies pour 2011 font ressortir une hausse de la consommation finale nationale en valeur (consommation des ménages et des administrations publiques) de près de 7,8%, légèrement supérieure au rythme d'évolution du PIB nominal de 7,2%. Autrement dit, les ressources mobilisées sous forme d'épargne intérieure, devraient s'inscrire dans une tendance baissière en pourcentage du PIB. Le taux d'épargne intérieure devrait être de 24,1% en 2011 au lieu de 24,6% en 2010. Les revenus nets en provenance du reste du monde, sous l'effet, en partie, de la hausse des transferts des MRE et des recettes touristiques, devraient représenter 7,8% du PIB en 2011 au lieu de 6,9% en 2010. Ils permettraient ainsi au revenu national brut disponible de s'accroître de 8,1% au lieu de 5,1% en 2010. En conséquence, l'épargne nationale atteindrait 32% du PIB en 2011 au lieu de 31,5% en 2010. Par ailleurs, le taux d'investissement brut devrait être en hausse, et représenterait 35,6% du PIB en 2011 au lieu de 34,2% du PIB en 2010. Le besoin de financement de l'économie nationale devrait ainsi s'accentuer, passant de 2,7% en 2010 et 3,6% en 2011. Cette tendance serait synonyme d'une légère détérioration des finances extérieures du pays, sous l'effet de l'accentuation du déficit en ressources (en biens et services). Les finances publiques, de leur côté, seraient marquées par une maîtrise des dépenses courantes en 2011 qui se maintiendraient à leur niveau de 2010, en représentant 21,4% du PIB. Ceci serait, toujours selon le HCP, attribuable à une augmentation modérée de la masse salariale de 7%, de l'effort de restriction des autres dépenses non salariées et du léger recul des charges de compensation retenues dans la loi des finances. Les dépenses d'investissement des administrations publiques devraient s'accroître de 21,4% en 2011. Au total, compte tenu d'une hausse prévisible des recettes courantes d'environ 8%, le budget de l'Etat devrait dégager un déficit global de 3,6% en 2011, en baisse par rapport à 4,2% du PIB en 2010. Dans ce contexte, la masse monétaire devrait progresser à un rythme de 9% en 2011 au lieu de 12,6% en moyenne annuelle de la période 2005-2009. Cette tendance s'explique par une progression des crédits à l'économie de 10% et une stabilité des avoirs extérieurs nets. Le HCP tient à rappeler que le marché monétaire a été marqué en 2010 par une progression modérée de la masse monétaire de 4,8%, en raison d'une stabilité des avoirs extérieurs nets et du ralentissement des crédits à l'économie qui n'ont augmenté que de 7,4% au lieu de 15% en moyenne annuelle durant la période 2005-2009.