Les nouvelles allégations d'abus sexuels portées à l'encontre des soldats de maintien de la paix en Centrafrique ont suscité des réactions d'indignation jeudi de la part de la communauté internationale et notamment de la France, qui fait partie des pays concernés. Les Nations unies ont annoncé mercredi qu'elles avaient élargi le périmètre de leur enquête sur les accusations d'abus sexuels commis par des militaires étrangers en République centrafricaine (RCA) et en avoir informé la France, le Gabon et le Burundi. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit «choqué», a fait savoir son porte-parole Stéphane Dujarric, tandis que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al Hussein, a évoqué des accusations «révoltantes» et demandé à ce que l'enquête de l'Onu ne laisse rien dans l'ombre. Selon Stéphane Dujarric, les enquêteurs de l'Onu ont interrogé 108 victimes présumées, mineures pour la plupart pour des abus sexuels perpétrés entre 2013 et 2015. Des accusations de ce genre contre les soldats de maintien de la paix se comptent par dizaines en Centrafrique où la Minusca, la mission des Nations unies, a pris le relais de l'Union africaine en septembre 2014. La France enquête de son côté depuis l'an dernier sur les accusations menées contre les soldats de sa force Sangaris, qui n'est pas sous commandement des Nations unies. Mercredi, «Code Blue», une action menée par l'ONG AIDS-Free World, a publié un communiqué reprenant des informations émanant des entretiens menés par la Minusca avec les victimes. Selon Code Blue, trois victimes interviewées par la Minusca ont raconté qu'en 2014, «elles ont été attachées en même temps d'une quatrième fille, puis déshabillées à l'intérieur d'un camp par un commandant militaire de la force Sangaris et forcées à avoir une relation sexuelle avec un chien. L'ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre, a parlé d'accusations «révoltantes et odieuses». «Les autorités françaises sont déterminées à faire toute la lumière sur ces graves accusations», a-t-il ajouté. L'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Samantha Power, qui se trouve actuellement en Centrafrique, a parlé d'accusations «révoltantes» dans un communiqué. «Cette épidémie d'abus sexuels de la part des soldats de la paix doit cesser», a-t-elle déclaré En décembre dernier, une commission d'enquête indépendante a accusé les Nations unies et leurs agences d'avoir géré de manière très discutable les accusations portées contre les soldats de la paix en 2013 et 2014 en RCA.