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Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental, à propos de l'adaptation aux changements climatiques : La COP22 devra être la COP de l'action
Les Conseils économiques et sociaux (CES) sont appelés à accompagner la société civile pour intégrer les défis liés à l'adaptation aux changements climatiques dans les politiques publiques, a souligné, jeudi à Rabat, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Nizar Baraka. "En tant que CES et institutions similaires (...), nous nous devons d'utiliser notre rôle de porte-voix de la société civile et nos prérogatives de conseil auprès des gouvernements et des parlements pour porter les préoccupations de nos sociétés et intégrer les défis liés à l'adaptation au changement climatique dans les politiques publiques", a indiqué M. Baraka dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du CESE, Driss Guerraoui, à l'ouverture d'un séminaire international sur l'adaptation aux changements climatiques organisé par le Conseil suite à la tenue de réunion du bureau de l'Union des conseils économiques et sociaux des Etats et gouvernements membres de la francophonie (UCESIF). Les CES, en particulier de l'espace francophone, doivent plaider pour la création de centres à dimension régionale et pour le renforcement des ONG pour qu'elles puissent sensibiliser les citoyens, en mettant à leur disposition les moyens techniques et financiers et les outils d'accès à l'information environnementale, a-t-il noté, relevant que la coopération francophone est essentielle pour assurer le renforcement des capacités et le développement de l'innovation pour l'élaboration des politiques d'adaptation. Les changements climatiques représentent l'un des axes du plan d'action de l'UCESIF, a fait savoir M. Baraka, également président de l'UCESIF et du comité scientifique de la COP22, rappelant l'élaboration par l'Union d'un guide méthodologique pour assister les CES dans leur mission de sensibilisation et de vulgarisation des gestes et attitudes permettant de lutter contre les changements climatiques auprès de l'ensemble des parties prenantes (gouvernements, élus, collectivités territoriales, écoles et médias et société civile). Evoquant la Conférence mondiale sur le climat (COP22) qui aura lieu en novembre prochain à Marrakech, il a indiqué qu'elle prendra le relais de la COP21 où des avancées importantes ont été enregistrées et où les CES du monde entier se sont exprimés d'une seule voix pour mobiliser les institutions, la société civile et les consciences. Les CES, appelés à accompagner la société civile La COP22 devra être la "COP de l'action, pour concrétiser les différents axes retenus dans l'Accord de Paris et qui ont trait à l'adaptation, la transparence, le transfert de technologies, le renforcement des capacités et les pertes et préjudices", a-t-il précisé, relevant qu'une attention particulière devrait être portée à l'adaptation aux changements climatiques. Cette adaptation doit non seulement être réactive, afin de réparer les dégâts et gérer les risques des catastrophes naturelles et leurs conséquences, mais aussi, anticipative en ce qui concerne les écosystèmes, les ressources vitales et certains secteurs clés tels que l'eau, la sécurité alimentaire, la protection des terres, la protection des oasis, la biodiversité et l'agriculture. L'adaptation demeure, toutefois, le parent pauvre en matière de mobilisation de financements climatiques, a-t-il déploré, soulignant la nécessité d'encourager "nos pays respectifs à s'engager, de manière forte, dans les secteurs liés à l'économie verte et également à l'économie bleue, afin de profiter des opportunités en termes de croissance et d'emplois qui y sont associées". "Nous devons aussi renforcer la capacité du monde rural quant à l'utilisation des technologies appropriées susceptibles d'améliorer la résilience au changement climatique , tout en valorisant et en capitalisant sur le patrimoine culturel de nos pays et notamment les pratiques traditionnelles et ancestrales", a-t-il ajouté. Ce séminaire, de deux jours réunit les représentants de différents pays membres de l'UCESIF ainsi que des experts des changements climatiques, afin de mettre en évidence le rôle des CES et institutions similaires, en tant qu'acteurs de la société civile organisée, dans l'accompagnement de l'action publique, la consécration des engagements de la COP21, le renforcement des capacités et la mobilisation des acteurs pour la COP22 en vue de relever le défi de l'adaptation. Au programme de cette rencontre figurent plusieurs tables rondes sur des thématiques relatives notamment à la politique de gestion des risques climatiques dans le cadre des stratégies d'adaptation, aux scénarii de coopération régionale pour assurer le renforcement des capacités et le développement de l'innovation des politiques d'adaptation, et au rôle attendu des CESE dans la mobilisation de la société civile, du secteur privé et des collectivités territoriales des pays francophones pour la réussite de la COP22.