Le groupe d'amitié Maroc-UE au parlement européen s'est réuni, mardi au siège bruxellois de l'hémicycle européen, pour examiner l'état des lieux des relations entre Rabat et Bruxelles à la lumière des derniers développements. Dans une déclaration à l'occasion de cette réunion, qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur, chef de la mission du Maroc auprès de l'UE, Menouar Alem et de plusieurs députés européens, l'eurodéputé socialiste, Gilles Pargneaux, président du groupe d'amitié Maroc-UE a souligné que cette rencontre a permis d'insister sur la nécessité de reprendre les contacts avec le Maroc, puisque l'UE a des 'intérêts majeurs'' dans le cadre de ses relations avec le Royaume. Passant en revue les nombreux sujets de partenariat entre les deux parties, l'eurodéputé a notamment mis l'accent sur le dossier relatif à la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Le président du groupe d'amitié Maroc-UE a rappelé à cet égard qu'au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, tout le monde s'est rendu compte de l'importance du Maroc et de l'efficacité des services de renseignements marocains qui ont permis l'arrestation des terroristes. Sur le plan de l'immigration, M. Pargneaux a mis l'accent sur les 'importants efforts'' que le Maroc déploie ces dernières années, notant que 'là aussi, face à l'afflux actuel de réfugiés et de migrants en Europe, l'Union européenne a tout intérêt que ses relations soient très étroites avec le Maroc''. Evoquant le dossier relatif à l'accord agricole UE-Maroc, qui avait été annulé par une décision du tribunal européen le 10 décembre dernier, le parlementaire européen a pointé du doigt le 'manquement'' de l'UE qui n'avait pas su expliquer clairement à cette juridiction les la teneur de cet accord. 'Il est nécessaire que l'UE puisse indiquer comment, dans le cadre de cet appel sur la décision de la cour européenne de justice, elle va permettre de démontrer que l'accord agricole est à destination des populations locales'', a-t-il souligné, ajoutant que 'la balle est dans le camp de l'UE pour qu'elle réponde à la cour européenne de justice''. Au sujet de la question du Sahara marocain, l'eurodéputé a estimé qu'il s'avère aujourd'hui ' très important que l'UE soit plus claire dans son soutien au processus de règlement de ce conflit''. Rappelant que la proposition d'autonomie des provinces du sud soumise par le Maroc a été qualifiée de sérieuse et crédible par l'ONU, il a appelé l'UE à 'aller plus loin dans son engagement pour soutenir la solution d'autonomie prônée par le Maroc''. 'Il est très important que l'UE puisse s'impliquer pour dire que la paix et la sécurité passe par cette solution d'autonomie proposée par le Maroc'', a-t-il ajouté. Créé le 22 juin 2011, le groupe d'amitié UE-Maroc au parlement européen est né de la prise de conscience de la spécificité du Maroc en tant que partenaire clé de l'UE. Formé de plusieurs députés de différentes tendances politiques au parlement européen, le groupe d'amitié Maroc-UE se veut un forum d'échange, de rencontre entre hommes politiques et représentants associatifs européens et marocains pour faciliter la connaissance mutuelle et fluidifier les relations entre les deux parties. Le Maroc, « un partenaire stratégique pour l'Europe » La commission Affaires étrangères du Parlement européen a souligné, mardi, la nécessité de rétablir les relations entre l'Union européenne et avec le Maroc, ''un partenaire stratégique pour l'Europe''. Lors d'un échange de vues avec Nicholas Westcott, directeur exécutif au service relations extérieures de la Commission européenne pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord et Michael Koehler, de la direction voisinage méridional de la commission européenne, sur la situation actuelle de la coopération UE-Maroc, plusieurs eurodéputés ont appelé l'Union européenne à redoubler d'efforts pour renouer le contact avec le Maroc et renforcer le partenariat hautement stratégique avec le Royaume sur la base de la confiance et du respect des engagements, estimant que le Maroc n'est pas un partenaire ordinaire, mais un 'allié solide et de confiance sur lequel l'Europe peut compter''. Ils ont souligné le rôle que joue le Maroc dans la coopération en matière de lutte antiterroriste et dans le domaine de la migration, appelant l'UE à soutenir le Royaume dans toutes les actions qu'il entreprend et ses projets et à garantir la sécurité juridique de tous les accords de l'UE avec le Maroc qu'ils ont qualifié de ''seul pays stable dans la région''. Les eurodéputés ont à cet égard mis en exergue le climat de stabilité et de sécurité qui règne au Maroc et son rôle de leadership en matière de coopération sud-sud, notamment avec les pays africains. S'agissant de la question du Sahara, les députés européens ont souligné l'impératif pour l'Union européenne de soutenir le processus d'un règlement politique dans le cadre de la régionalisation avancée sur la base de la proposition marocaine de large autonomie, qualifiée de ''sérieuse'' et ''crédible'' par la communauté internationale. Au sujet de la situation des populations séquestrées à Tindouf, les eurodéputés ont appelé l'Union européenne à faire pression sur l'Algérie et le polisario pour organiser un recensement des bénéficiaires de l'aide humanitaire européenne et de mener une enquête approfondie sur le détournement de ces aides révélé par l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). Dans leurs réponses aux interpellations des députés européens, les représentants de la commission européenne ont à leur tour souligné le caractère hautement stratégique du partenariat avec le Maroc, rappelant la récente visite dans le Royaume de la Haute représentante de l'UE pour les Affaires extérieures et la politique de sécurité, Federica Mogherini visant la relance des relations bilatérales. Ils ont également affirmé que le programme de coopération de l'Union européenne avec le Maroc comprend une série d'engagements qu'il importe de relancer dans l'intérêt des deux parties.