A l'occasion de la Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars de chaque année, McKinsey Global Institute rend publique son nouveau rapport : « Le pouvoir de la parité : comment la progression de l'égalité envers les femmes peut ajouter 12.000 milliards de dollars à la croissance mondiale ». Il en ressort principalement que la contribution des femmes à la croissance du PIB mondial pourrait doubler –ajoutant par là même 12.000 milliards de dollars au PIB mondial d'ici à 2025. Combler – ou au moins réduire – l'inégalité mondiale entre les femmes et les hommes ne serait pas seulement équitable dans le sens le plus large du terme, mais pourrait aussi avoir bien plus d'impact économique que ne laissaient entendre les estimations passées, ajoute la même source. De fait, si chaque pays du monde devait connaître la même progression vers l'égalité hommes-femmes que le pays le plus avancé de sa région en termes d'amélioration de a parité, l'augmentation de la croissance du PIB mondial pourrait atteindre 12.000milliards de dollars en 2025. Cela correspond aux PIB actuels combinés du Japon, de l'Allemagne et du Royaume Uni, et à 1 point de pourcent supplémentaire sur la croissance annuelle du PIB mondial. La contribution des femmes à la croissance du PIB entre 2014 et 2025 équivaudrait alors à peu près le double de celle qu'on observerait en cas de statu quo. Les deux scénarii A cet égard, le cabinet MGI met l'accent sur deux scénarii : « best-in-region » et « full-potential ». Dans le premier scénario où tous les pays d'une région donnée s'aligneraient sur le meilleur pays de la région en termes de progression de l'égalité hommes-femmes, les pays développés comme les pays émergents pourraient tirer des avantages économiques considérables. Dans 46 des 95 pays analysés, le PIB pourrait être de 10% plus élevé que dans les projections actuelles. Le plus grand potentiel de croissance du PIB 2025 serait alors observé en Inde et en Amérique Latine. Dans le second scénario, dans lequel les femmes joueraient un rôle équivalent à celui des hommes sur le marché du travail, on pourrait atteindre une croissance de 28 000 milliards de dollars, soit de 26%, sur le PIB mondial en 2025. Cet impact correspond à l'équivalent de la taille actuelle des économies américaine et chinoise réunies. Cette estimation du potentiel du gain économique global que représenterait une parité totale au niveau mondial correspond au double des estimations provenant d'autres études, ce qui est justifié par la prise en compte par le MGI d'une perspective plus exhaustive de l'inégalité au travail, intégrant non seulement le taux de participation des femmes à la vie active, mais aussi le nombre d'heures travaillées et la représentation des femmes dans chaque secteur. En effet, les femmes, lorsqu'elles travaillent, se retrouvent souvent en situation de sous-emploi ou cantonnées à des secteurs peu productifs ou à des emplois de faible qualité. Ce rapport de McKinsey s'est basé sur l'analyse de 15 indicateurs dans 95 pays qui abritent plus de 93% de la population féminine mondiale et génèrent 97% du PIB mondial. Ces indicateurs couvrent des aspects économiques, sociaux, légaux, politiques et physiques de l'égalité entre les sexes. Cette recherche indique que 40 des 95 pays analysés enregistrent des niveaux élevés à très élevés d'inégalités sur au moins la moitié des indicateurs. Il en ressort aussi que l'égalité hommes-femmes dans le monde du travail n'étant réalisable qu'en présence d'une égalité sociale et dans l'appréhension positive du rôle des femmes dans le monde du travail. Autre élément important soulevé par ladite étude est qu'aujourd'hui, l'écart dans le taux de participation à la vie active reflète partiellement lepartage inéquitable des responsabilités domestiques entre les hommes et les femmes. Chiffres à l'appui, 75% du travail non rémunéré au niveau mondial est pris en charge par les femmes, y compris des tâches vitales telles que la garde des enfants, la prise en charge des personnes âgées, ou la cuisine par exemple. Néanmoins, cette contribution n'est pas prise en compte dans les mesures traditionnelles du PIB. En utilisant des hypothèses conservatrices, le MGI estime que ce travail non rémunéré pourrait être évalué à10 000 milliards de dollars par an, soit un montant quasiment équivalent à 13% du PIB mondial.