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Marché boursier : le Maroc sommé d'accélérer
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 03 - 2013

Le Maroc devra doubler ses efforts dans l'objectif de cibler davantage de fonds étrangers. C'est ce qui ressort de la dernière publication «Financial globalization : Retreat or reset» (Mondialisation financière : repli ou réforme), dont McKinsey Global Institute est l'auteur. Ce rapport est le plus récent volet d'une série de rapports consacrés par le MGI à l'analyse des marchés de capitaux au niveau mondial, fondé sur les bases de données financières propres au cabinet McKinsey, qui couvrent 183 pays.
D'après Mourad Taoufiki, directeur général de McKinsey Maroc, «Le Maroc va devoir trouver un nouvel équilibre, dans lequel il attirera davantage de financements directs et indirects d'autres pays émergents. Un essor accéléré du marché des capitaux et de la Bourse de Casablanca sera nécessaire pour réaliser cet objectif, face notamment à la concurrence accrue d'autres places émergentes. Il faudra également s'inscrire dans une démarche proactive pour s'ouvrir et attirer de nouveaux partenaires investisseurs, des BRICS en particulier».
Le rapport dresse le constat d'une stagnation de la valeur des actifs financiers mondiaux (actions, obligations, prêts) et d'un effondrement des flux de capitaux transfrontaliers de plus de 60 % par rapport à leur point culminant de 2007. Certaines de ces évolutions constituent des corrections par rapport aux excès ayant entraîné le gonflement de bulles. Néanmoins, une glaciation durable aurait des conséquences néfastes pour l'investissement privé et les perspectives de croissance à long terme. Pour un pays émergent, tel que le Maroc, et dont le principal but est d'attirer les investisseurs étrangers, ce dernier doit selon Taoufiki, en premier lieu, revoir sa stratégie de ciblage de fonds émergents. Le Maroc suit en effet aujourd'hui une démarche autre que celle suggérée par le DG de McKinsey Maroc. Le pays se dirige plutôt vers les pays du Golfe. D'ailleurs, le Qatar veut exporter 6 milliards de dirhams vers le Maroc grâce notamment à l'Agence qatarienne de promotion de l'export. Celle-ci a annoncé récemment avoir identifié 13 produits non-pétroliers à exporter vers le Maroc avec un potentiel de ventes de 6 milliards de dirhams. Les tests devraient débuter avec deux sociétés qatariennes qui devraient débuter prochainement leurs exportations. Dans ce sillage, le mois précédent, le Fonds saoudien pour le développement a versé 400 millions de dollars au Maroc. Ce don constitue le fruit d'un partenariat stratégique entre le Maroc et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le don n'est qu'une première tranche d'un montant global de 1,25 milliard de dollars que l'Arabie Saoudite a promis au Maroc dans l'objectif de financer des projets de développement réalisés dans le cadre de l'INDH, dans des secteurs vitaux.
Rappelons que dans le cadre du partenariat stratégique Maroc-CCG, conclu en 2011, le Conseil a décidé de créer un fonds de soutien doté de 5 milliards de dollars accordé sous forme de dons pour la période 2012-2016, avec la contribution de l'Arabie Saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis (EAU) et du Koweït pour financer des projets de développement qui auraient un impact direct et tangible sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens marocains. Le DG de McKinsey Maroc précise également que « finalement, cette dynamique confirme l'opportunité pour le Maroc de se positionner, grâce à «Casablanca Finance City», comme un pont entre l'Afrique et les capitaux internationaux, notamment ceux des pays émergents». Hormis la conjoncture difficile et les événements macro et micro-économiques, le royaume continue a consolidé son positionnement économique à l'instar de ses voisins régionaux.
Un schéma inversé
Les bonnes performances récentes des principaux indices boursiers pourraient laisser penser que la crise financière de 2008 a été surmontée. Mais les récents travaux du MGI, le think-tank du cabinet McKinsey, soulignent le coup d'arrêt porté à trois décennies d'expansion et d'intégration continues du système financier mondial. «Avec la crise, la mondialisation financière s'est inversée», commente Susan Lund, directrice associée de McKinsey au MGI, co-auteur de l'étude. Une croissance au ralenti et des financements contraints pourraient bien caractériser la «nouvelle norme», à moins que les pouvoirs publics ne parviennent à réformer le système financier pour encourager un approfondissement financier soutenable et une stabilisation des flux financiers. Parmi les principaux enseignements du rapport, la chute des flux de capitaux transfrontaliers, avec une quasi-stagnation de la valeur des actifs financiers. Chose qui reflète la niche financière mondiale depuis 2008, année du déclenchement de la crise. En effet, à l'heure actuelle, la valeur cumulée des actifs financiers mondiaux s'élève à 225 000 milliards de dollars, soit davantage que leur niveau pré-crise de 2007. Cette valeur additionne la capitalisation des marchés boursiers, les marchés obligataires privés et publics ainsi que les prêts.
En revanche, le rythme de croissance de la valeur de ces actifs a été divisé par quatre, à 1,9 % par an en moyenne depuis le début de la crise, contre 7,9 % entre 1990 et 2007. Il est frappant de constater que ce ralentissement concerne aussi bien les économies matures en phase de désendettement que les économies émergentes. Il en ressort aussi que la « profondeur financière » (un ratio qui rapporte la valeur des actifs financiers au PIB) avait considérablement augmenté avant la crise. Cette augmentation était engendrée par plusieurs tendances non soutenables, en premier chef la dilatation du système financier lui-même, ainsi que le recours à un effet de levier croissant. Entre 1995 et 2007, le financement des entreprises et des ménages n'a pour sa part représenté que le quart de la hausse – une proportion incroyablement faible. Or, il existe une corrélation forte entre l'accroissement des financements au secteur privé et la croissance du PIB, ainsi que l'ont montré des travaux du MGI. Les flux de capitaux transfrontaliers se sont, quant à eux, effondrés, chutant de 11 800 milliards de dollars par an en 2007 à 4 600 milliards de dollars estimés en 2012, soit une baisse de 61 %. L'Europe compte pour 70 % de ce reflux, les banques de la zone Euro ayant réduit de 3 700 milliards de dollars leurs prêts et autres créances hors de leurs frontières domestiques. L'intégration des systèmes financiers nationaux en Europe fonctionne désormais à rebours, et ce sont les banques centrales qui alimentent 50 % des flux financiers transfrontaliers au sein de la zone Euro. Mais, même en dehors d'Europe, le système bancaire se contracte. Les prêts transfrontaliers ont décliné de 5 600 milliards de dollars en 2007 à 1 700 milliards de dollars en 2012.
La bonne santé des marchés émergents
Confrontées aux nouvelles exigences de fonds propres et aux nouvelles contraintes réglementaires, la plupart des banques affalent la voilure et se replient sur leurs marchés géographiques ou leurs lignes de métier prioritaires. Les banques commerciales ont revendu pour plus de 722 milliards de dollars d'actifs ou d'activités depuis début 2007, les activités à l'étranger représentant plus de la moitié du total. À mesure que les banques poursuivent leur retrait, il deviendra de plus en plus urgent de leur substituer les marchés de capitaux. Concernant les marchés émergents, McKinsey précise qu'ils offrent une vision contrastée. Bien qu'ils aient remarquablement bien résisté à la crise financière, leurs marchés financiers ont cessé de se développer depuis 2008. Leur profondeur financière est en moyenne inférieure de plus de moitié, comparée à celle des marchés matures (157 % du PIB contre 108 % du PIB en 2012) et le fossé les séparant a cessé de se combler. Cependant, les flux de capitaux entrants ou sortants des pays émergents ont significativement rebondi. Le MGI estime qu'en 2012, 1 500 milliards de dollars ont irrigué les marchés émergents, dépassant leur point culminant pré-cris dans de nombreux pays émergents. Ces flux représentaient ainsi 32 % des flux transfrontaliers en 2012, alors qu'ils ne constituaient encore que 5 % du total en 2000. Les flux de capitaux sortants ont crû davantage encore que les flux entrants, et s'élevaient à 1 800 milliards de dollars en 2012. Bien que les actifs financiers des pays émergents continuent d'être localisés majoritairement dans les pays matures, environ 1 900 milliards de dollars d'actifs sont désormais investis dans d'autres pays émergents – la tendance à la montée en puissance des investissements « Sud-Sud » se trouve donc confirmée.
Avec le recul des prêts transfrontaliers, les investissements directs à l'étranger (IDE), émanant des multinationales ou des investisseurs souverains, ont vu leur poids relatif remonter à 40 % environ du total des flux de capitaux internationaux. Il s'agit d'un facteur de stabilité, puisque les IDE sont un compartiment traditionnellement moins volatil des flux de capitaux, même s'ils ont connu un tassement en 2012.
Scenarii d'évolution future
Sur un autre volet, le rapport esquisse deux scénarios d'évolution future pour le système financier mondial. Le premier, celui d'une poursuite de la balkanisation financière, aboutirait à un système fragmenté reposant essentiellement sur la formation de capital à l'échelle domestique. Un tel système serait certes moins sujet à des crises futures, mais priverait de nombreux pays des capacités de financement nécessaires à leur développement, et impliquerait pour les entreprises qu'elles adoptent des approches alternatives afin d'accéder au capital. Un second scénario verrait le développement des marchés financiers reprendre, dans une dynamique plus soutenable qu'auparavant, et en poursuivant leur intégration au niveau mondial. Ce scénario implique de parachever les réformes réglementaires en cours, en rétablissant la confiance dans le système financier et en refondant les bases d'une croissance saine.
Flux Nord-Sud en baisse
Du fait de la pression baissière sur les financements Nord-Sud et le repli de l'internationalisation des banques, les pays émergents doivent, en plus de consolider leurs marchés domestiques (bancaires et marchés de capitaux), se tourner davantage vers les financements transfrontaliers Sud-Sud. Le rapport suggère des ajustements réglementaires qui rempliraient cet objectif : assouplissement des restrictions géographiques pour les portefeuilles d'investissement des fonds de pension, levée des freins juridiques aux prises de participation étrangères et aux IDE. Pour les banques et les investisseurs institutionnels, le paysage financier révélé par le rapport du MGI est radicalement transformé. De nombreuses banques sont confrontées au besoin de redéfinir leur modèle économique, que cela implique de sortir de certains marchés, de se hisser au niveau des nouvelles exigences de fonds propres et contraintes réglementaires sur d'autres marchés, ou de délaisser leur fonction d'intermédiation bancaire au profit d'un rôle de tenue de marché. Les investisseurs, quant à eux, font face aux défis du financement de la croissance des marchés émergents, où les marchés financiers restent peu développés et peu liquides. La phase actuelle de désendettement bancaire pourrait créer des opportunités pour les investisseurs institutionnels, dont la fonction de financement des infrastructures et projets de long-terme pourrait se trouver renforcée. « L'époque est bel et bien révolue de la croissance indéfectible et de la rentabilité faramineuse des activités financières. Tous les acteurs font face à la nécessité de réviser leurs attentes et leurs stratégies en conséquence », conclut Jean-Christophe Mieszala, directeur général de McKinsey France et co-leader du pôle de compétences Banques du cabinet pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique.


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