Cet article vise à interpeller le lecteur sur l'intégration de l'immigrant et l'informer que son insertion dans son nouveau milieu est un long processus dont le résultat ne sera visible et palpable qu'après plusieurs traversées du désert ou plutôt du glacier et de multiples expériences. Pour paraphraser Simone de Beauvoir : « On ne naît pas intégré, on le devient ». D'après notre expérience de la migration, nous constatons que l'intégration est ultimement liée à un environnement mouvant et en mutation. Le rôle de Dar Al-Maghreb est également important puisque ses activités et sa mission peuvent contribuer de manière déterminante à la réalisation des objectifs susmentionnés de la diplomatie culturelle. Avec Dar Al-Maghreb, la diplomatie culturelle sera un outil efficace pour accompagner les immigrants dans leur installation et intégration dans le pays d'accueil. Une vraie pratique diplomatique vise à agir directement sur les Marocains résidant au Canada pour les encadrer et les orienter dans leur nouvelle société. Cette pratique s'interroge sur la manière dont les idées novatrices de notre institution se mettent au service de l'immigrant marocain. Le fait d'immigrer, c'est déjà un arrachement de son monde naturel et représente une contrainte majeure à rejoindre un autre monde complètement différent qu'il faudrait apprivoiser dans les meilleures conditions possibles. Ce faisant, l'immigré cherche à rester lui-même; il essaye de préserver une certaine identité propre en perpétuelle agitation face aux nouvelles valeurs de la société d'accueil. Et à ce moment, nous comprenons, qu'avec les projets culturels établis par le directeur du centre culturel Dar Al-Maghreb, Jaafar Dabagh, nos immigrants se sentiront épaulés et peuvent jouer un rôle de vecteurs de valeurs au niveau de la médiation culturelle pour s'ouvrir aux identités multiples et à la pluralité. Quitter la terre maternelle, lieu très inscrit dans la mémoire de l'immigrant, est vécu dans beaucoup de cas comme une perte d'un repère important, un acte de désappropriation qui engendre parfois des sentiments de vulnérabilité. En se familiarisant avec ses nouveaux repères, l'immigrant acquiert un certain confort relatif. L'immigrant issu d'un «amère-monde», pour reprendre l'expression du sociologue Alain Médam, atterrit ainsi dans de bonnes conditions à Montréal, Québec, Canada. *Docteur en sociologie de l'immigration