Quelque 745 cas de violences à l'égard des femmes au niveau de la préfecture de Fès ont été recensés en 2015 par le Centre multifonctionnel Batha pour l'autonomisation des femmes. Parmi ces violences fondées sur le genre, divulguées lors d'une conférence initiée par l'Association "Initiatives pour la Protection des Droits des Femmes-IPDF" sous le thème "IDPF, 16 ans d'action associative", 70,60 % sont représentées par les femmes mariées (soit 526 cas ), 18,52 % de mères célibataires (138 cas), 6,44 % de femmes divorcées (48 cas), 4,03 % de filles célibataires (30 cas) et 3 cas de femmes veuves. La présidente de l'Association IPDF, Ilham El Ouadghiri, a mis l'accent sur les objectifs de l'association, depuis sa création, lorsqu'elle a mis en place une structure d'accueil des femmes victimes de violence, en l'occurrence, le centre Nawal Belahmar et un autre centre d'hébergement dédié à la gent féminine (Maison de confiance). S'ensuivirent d'autres, comme le centre "Initiatives de développement", destiné à la qualification professionnelle des femmes ou le « Centre de documentation » dont le but est de faciliter le travail des étudiants, en matière de recherches universitaires. Les objectifs de l'association portent sur trois axes d'intervention, à savoir, les enquêtes de terrain, le travail de proximité pour satisfaire les besoins urgents des femmes bénéficiaires des services du centre mais aussi l'examen de leurs dossiers afin de répondre à leurs doléances et leur rendre justice. Elle a, par ailleurs, relevé qu'au niveau national, IPDF a adhéré aux coalitions et réseaux des associations féminines et de droits de l'Homme. Au niveau local, l'association, à travers ses revendications, a pu concrétiser un objectif majeur, celui la création du centre Batha pour l'élimination de la violence contre les femmes, lequel bénéficie du soutien du Fonds d'affectation spéciale des Nations unies. Créée en 1998, IPDF est une association féminine œuvrant pour le renforcement des capacités des femmes victimes de violence sur les plans juridique et social, la création des mécanismes de protection, l'identification des lois et des procédures discriminatoires envers les femmes ainsi que le renforcement institutionnel des centres d'écoute.