Une table-ronde de lecture- présentation-critique - appréciation a été organisée, récemment à Errachidia, autour d'un très intéressant ouvrage intitulé : « Modélisation du centre multifonctionnel BATHA pour l'autonomisation des femmes victimes de violence basée sur le genre » de son auteur l'activiste civile Asma EL Mehdi et Souria Saâd –Zoy. De fait , le groupe de recherche- action « Riad Hachouma » d'Errachidia a énormément apprécié le travail méthodique, à la fois théorique et pratique, accompli de main de maitre par l'association de Batha de Fès (Initiatives pour la Protection des Droit des Femmes –IPDF) et par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture, bureau multi-pays de l'UNESCO à Rabat, secteur sciences sociales et humaines. Ce précieux document de 150 pages, élaboré, par Abderrahim Amraoui , bien révisé par Isabelle Hannebicque, préfacé par M. Philippe Quéau lui-même, a d'abord fait l'objet d'une étude systématique, voire tatillonne, par deux intellectuels avant de le présenter à leurs amis, dans leurs associations respectives, puis à d'autres encore, dans la perspective louable d'en faire, de proche en proche, un plan de base fondamental dès lors qu'il s'agit, dans les différentes composantes de la société civile rachdaouie, voire de toute la région Darâa – Tafilalet, de lutter contre la discrimination , la précarité ou la violence dont sont malheureusement parfois victimes certaines femmes et quelques mères célibataires . Le collectif continuer ainsi à vulgariser (au sens noble du terme) toutes les connaissances, tous les savoir-être et savoir-faire, et notamment la pertinente approche féministe globale (AFG) préconisée par l'équipe d'Asma El Mehdi à Fès-Batha, partout dans la région. L'objectif reste de d'aider toute femme en situation de crise à reprendre confiance en soi. A ce propos, certains membres très actifs du célèbre RADOSE (Réseau Associatif pour le Développement des Oasis du Sud-Est) se sont d'ores et déjà engagés à organiser des ateliers de formation qui auront pour uniques documents de base et d'accompagnement les fiches, tableaux et schémas, oh combien méthodiques et riches, de l'ouvrage « Modélisation… » dans toutes les sections du RADOSE en faveur des femmes du milieu rural dans les ksours et oasis les plus reculés de la province d'Errachidia. Les leaders de la société civile ici ne sont pas sans savoir combien les retombées et les avatars néfastes du patriarcat causent de dégâts sur les plans psychosociologique, culturel et partant politique dans ces milieux extrêmement conservateurs et terriblement archaïques. Il y'a loin, effectivement, entre les femmes marginalisées des ksours d'El Khengue ou de M'Daghra, par exemple, et celles de Fès, en principe majoritairement moins analphabètes, moins pauvres et donc moins exposées aux brimades et vexations humiliantes des hommes. Pendant que les débats houleux battaient leur plein autour de la mémorable table-ronde, quelques membres influents de la toute nouvelle commission régionale du CNDH Darâa-Tafilalet prétendirent que les femmes de Goulmima, de Tinjdad et d'Aoufous étaient plus ou moins, mieux loties, préservées comme elles étaient et qu'elles sont toujours par le droit coutumier des us et habitus amazighs relatifs à la parité entre femmes et hommes nés libres . Abdel khalek Abderrahman Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques de la Francophonie La violence faite aux femmes désigne : « tout acte de violence fondé sur l'appartenance au sexe féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée. La violence contre les femmes est la manifestation de rapports de force historiquement inégaux entre l'homme et la femme qui ont abouti à la domination exercée par les hommes sur les femmes et à la discrimination à leur égard, et empêché leur pleine promotion, et la violence contre les femmes est le mécanisme social fondamental et extrême qui contraint les femmes à une position de subordination par rapport aux hommes »(Cf. pages : 143-144 de « Modélisation… » de Asma El Mehdi.