La Chine et l'Iran ont exprimé samedi leur volonté de renforcer leurs relations bilatérales et de porter leur commerce à 600 milliards de dollars (550 milliards d'euros) sur les dix années à venir, a déclaré le président iranien, Hassan Rohani, lors de la visite à Téhéran de son homologue chinois, Xi Jinping. La visite du numéro un chinois, une semaine après la levée des sanctions internationales qui pesaient sur l'Iran, fait suite à celle du président russe, Vladimir Poutine, qui était à Téhéran en novembre, après l'accord historique de juillet dernier encadrant les activités de la République islamique dans le domaine de l'énergie nucléaire. «Nous sommes heureux que le président Xi visite l'Iran après la levée des sanctions. L'Iran et la Chine ont convenu de porter leurs échanges commerciaux à 600 milliards de dollars au cours des dix prochaines années», a déclaré Hassan Rohani lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision nationale. «L'Iran et la Chine ont convenu d'établir une relation stratégique», a-t-il ajouté. La visite de Xi Jinping, qui a été accueilli au palais présidentiel de Sa'dabad dans le nord de la capitale iranienne, est la première d'un président chinois en Iran depuis 14 ans, a rappelé l'agence de presse officielle Irna. Les deux pays ont signé dix-sept accords, comprenant notamment une relance de l'ancienne route de la soie, axe de transit commercial entre l'Orient et l'Occident, ainsi que la mise en oeuvre d'une coopération dans l'énergie nucléaire. La Chine souhaite améliorer ses relations avec l'Iran dans le cadre d'un vaste plan de reconstruction de ses liens commerciaux avec l'Europe et l'Asie pour trouver de nouveaux débouchés pour ses produits, explique le journal chinois Global Times de samedi, dans un éditorial. «La Chine, bien sûr, considère ses intérêts dans le renforcement de la coopération avec l'Iran. Spécialement au moment où elle est en pleine expansion pour faire avancer le projet route de la soie, l'Iran est un point d'appui important», écrit le journal soutenu par l'Etat chinois. Hassan Rohani a indiqué que son pays et la Chine avaient également décidé de coopérer étroitement pour résoudre la question du «terrorisme et de l'extrémisme en Irak, en Syrie, en Afghanistan et au Yémen». Le Guide suprême de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, que le président chinois a vu dans la journée, a appelé à un renforcement des liens avec la Chine dans les domaines de l'économie et de la sécurité. «L'Iran est le pays le plus fiable de la région en matière énergétique dans la mesure où sa politique énergétique ne sera jamais affectée par les étrangers», a déclaré l'ayatollah Khamenei, selon son site internet officiel, lors de la réunion avec le président chinois. Le Guide suprême a accusé les Etats-Unis de ne «pas être honnêtes» dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Il s'est prononcé pour une coopération plus étroite entre l'Iran et la Chine. «Les Iraniens n'ont jamais fait confiance à l'Occident (...). C'est pourquoi Téhéran recherche la coopération avec des pays plus indépendants (comme la Chine)», a déclaré Khamenei. Les échanges commerciaux entre l'Iran et la Chine s'établissaient à 52 milliards de dollars en 2014 mais ce montant a diminué l'an passé en raison de la chute des cours du pétrole. Le dirigeant chinois accomplit une tournée au Proche et au Moyen-Orient. Avant son séjour en Iran, il s'est rendu en Egypte et en Arabie saoudite, pays qui a rompu ses relations diplomatiques avec la république islamique en raison de l'attaque de l'ambassade saoudienne à Téhéran après l'exécution d'un dignitaire chiite.