Le président iranien élu Hassan Rohani a maintenu lundi la ligne du régime islamique sur le dossier nucléaire, en excluant tout arrêt de l'enrichissement d'uranium, mais a promis plus de «transparence» sur ces activités. «L'époque» des demandes pour un arrêt de l'enrichissement d'uranium «est révolue», a dit M. Rohani, tout en assurant qu'il existait «de nombreuses voies pour créer la confiance» car l'Iran allait «faire (preuve de) plus de transparence pour montrer que (ses) activités sont conformes aux règles internationales». «Le problème nucléaire ne peut être réglé que par les négociations», a-t-il poursuivi. M. Rohani était chargé des négociations nucléaires entre 2003 et 2005, sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami. A l'époque, l'Iran avait accepté la suspension de l'enrichissement d'uranium après des négociations avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne). Le président élu a affirmé que les sanctions internationales imposées à l'Iran pour le contraindre à cesser ses activités sensibles et qui portent un sérieux coup à l'économie étaient «injustes», estimant que «le peuple iranien n'a rien fait pour les subir». Il a également mis des conditions à un dialogue avec Washington, ennemi historique de la République islamique, qui doit se faire «dans l'égalité et le respect mutuel» et avec la reconnaissance des «droits nucléaires» de Téhéran. Les Etats-Unis et la Russie se sont montré «prudemment optimistes» sur le dossier nucléaire iranien après l'élection de M. Rohani, a déclaré lundi le président américain Barack Obama après un entretien avec Vladimir Poutine au G8 en Ulster. Les deux chefs d'Etat ont espéré qu'il serait possible «de faire progresser le dialogue» avec l'arrivée au pouvoir de ce religieux modéré, soutenu par le camp réformateur. M. Rohani, un religieux modéré de 64 ans soutenu par le camp réformateur, s'exprimait lors de sa première conférence de presse depuis son élection vendredi, après huit ans de gouvernement conservateur sous Mahmoud Ahmadinejad marqué par la crise du nucléaire. L'Iran, malgré ses démentis, est accusé par l'Occident et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Les négociations avec le groupe des 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) buttent depuis plusieurs années sur la question de la suspension de l'enrichissement. Les Occidentaux et Israël redoutent que Téhéran veuille pousser l'enrichissement à un niveau suffisant pour fabriquer l'arme atomique (soit à 90%), ce que l'Iran dément. M. Rohani, qui prend ses fonctions le 3 août, a promis durant la campagne électorale plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, mais sa victoire ne devrait toutefois pas marquer une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du Guide suprême et numéro un du régime, Ali Khamenei.