L'existence de la poste a généré de nombreuses activités socio économiques, socio culturelles, et a, en outre, stimulé l'enseignement par correspondance. C'est de par l'existence de celle-ci qu'une inestimable problématique, pour le monde de l'enseignement, s'est vue dissipée. L'opportunité est de taille ! Un mur d'obstacles à l'acquisition des savoirs académiques hors contexte scolaire n'existe plus. S'ouvrent du coup de nouvelles perspectives, des potentialités au profit de la formation humaine. Le timbre postal a donné lieu à la prolifération des apprentissages, de l'enseignement à distance, c'est-à-dire de la performance distributionnelle des savoirs. Apprendre hors institution, n'est plus un handicap. La formule a été initiée par l'université de Londres, il y a bien plus d'un siècle. Mais les choses n'en resteront pas là, l'interaction courriers / apprenants se verra consolider par la technologie (tel, radio, télévision...) pour enfin se voir imposer, héberger en ligne. Toujours est-il que le dispositif pédagogique numérique, au plan universitaire particulièrement, n'assume essentiellement qu'un rôle complémentaire de relais pour des activités pédagogiques nécessaires ou accessoires, des fractions de cursus, des vidéos conférences, des supports documentaires ou autres soucis en rapport, exploitables en ligne. La technologie s'active de jour en jour, dans le domaine scolaire, infiltre les comportements, envahit les espaces, points d'accueils, halls et couloirs. Des portails numériques universitaires nous parlent. Mais l'université demeure tout de même maitresse de sa gestion, son organigramme pédagogique ou autre. Or, des changements, pas toujours perceptibles, se rythme, à petit pas, mais avancent. Ces derniers risquent de transformer profondément le paysage de l'image notoire de l'enseignement supérieur. Les études universitaires se feront en ligne. Dans les temps à venir, les postulants à la scolarité « universitaire » devraient concocter leur propre canevas de formation, genre de cursus, types d'ingrédients, les options majeures ou secondaires, menu du jour ou d'autres temps, y compris la durée de consommation. Ils pourront agencer à leur guise, leurs propres plages horaires d'activité pédagogique, implanter leur propre atelier là où ils le désirent. Les études universitaires, comme les étudiants, seront mobiles. Ils seront acteurs essentiels de leur propre ouvrage, agents, toutes proportions gardées, de leur propre destin. A l'instar du consommateur du libre-service qui enfile des rayons de produits divers, étalages de nourriture, espaces vestimentaires, point électroménager, sport et loisirs, promotion de lectures et biens d'autres pistes à feuilleter ou à parcourir. A l'instar d'un passionné de brocantes, peuplées de multitude d'attirants objets à fouiner ou cajoler. Le futur actif des prochaines vagues des modèles universitaires qui trottinent déjà, « sera numérique ou il ne sera pas ». L'intention de ce futur pédagogique, est de doter l'entreprise universitaire d'une nouvelle formule, d'une destinée, d'un dispositif offrant de bonnes pointures et du sur-mesure. Du sur-mesure de substances (les matières à mastiquer) et de mises en œuvre (les modes de leur mastication). En arrière-plan de ce monde d'enseignement, qui sera porté fondamentalement par la technologie, se dessinent des raisons économiques. De l'économique pour le bien-être des charges publiques, refonte logistique, minimalisation d'immobilisation de personnel, reconfiguration même de l'action pédagogique. De l'économique aussi pour le public apprenant, les frais d'inscriptions peuvent être fort modiques. Par conséquent, l'accès au savoir sera davantage à la portée de tous, « démocratisé » ; à l'échelon planétaire, naitront des universités sans frontières. Tout se fera à distance, (on line), en ligne. Le temps réécrira l'histoire Les frémissements de l'événement pédagogique vibrent au vent de l'Amérique. Mais le parfum trottine déjà, depuis un certain temps, dans le monde pédagogique le plus proche. Des institutions universitaires œuvrent, forgent des voix naturellement, d'autres s'y préparent, anticipent. Le souci de la formation modulaire ou ciblée préoccupe. Et le parfum de ce qui pourrait précéder le futur trotte déjà dans le sillage de nouveaux schémas d'orientation qu'abritent d'ores et déjà les universités et qui agitent plus d'un acteur pédagogique : des licences professionnelles, des mastères par spécialité, écoles doctorales de plus en plus ciblées, dans le monde. La technologie est pour beaucoup dans ce bouleversement. Elle bouleverse la manière de faire, la consistance de personnel, les pédagogues, la conception des contenus, redessine les infrastructures, les espaces et bien d'autres composantes. Les rapports entre l'enseignant et l'enseigné, entre paires, entre collègues, tout baignera dans la distancialisation. Les contenus feront objet de livraison personnalisée à domicile. L'université des savoirs, les hautes considérations dont jouit le phénomène MOOC, cours en ligne massif et ouverts, en raison de sa haute performance, présagent cette libération qui révolutionne, préfaçonne cette université de libre service. Le monde ne s'achemine t-il pas, à coup sûr, vers la fin de l'université classique ? Connaissons-nous les retombées des effets du nouveau monde d'enseignement ? Seul le temps en rendra compte, écrira la nouvelle histoire que lui soumettent les nouveaux pédagogues eux-mêmes.