Le Maroc a toujours respecté ses engagements et n'accepte jamais qu'on porte atteinte à ses intérêts, sa souveraineté et son intégrité, a affirmé dimanche à Rome le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Salaheddine Mezouar. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une entrevue avec la haute représentante de l'Union européennes (UE) aux affaires étrangères et à la politique de sécurité, Federica Mogherini, le ministre a souligné qu'il a fait part à Mme Mogherini de "l'étonnement et du mécontentement du Maroc" au sujet de l'arrêt du tribunal de justice de l'UE et "de la manière dont ce dossier a été géré jusqu'à présent". Le Maroc "a toujours insisté sur des relations avec l'UE basées sur la clarté et prises au sérieux dans leur globalité", a-t-il ajouté, en soulignant que "le Royaume a toujours respecté ses engagements et continuera à le faire. Cependant, il n'acceptera jamais qu'on porte atteinte à ses intérêts, sa souveraineté et son intégrité". M. Mezouar a indiqué avoir attiré l'attention, lors de cette entrevue, sur le fait que la décision de la juridiction de l'UE est "une question euro-européenne". Mme Mogherini, a-t-il poursuivi, "nous a fait part de son étonnement suite à cette décision du tribunal européen et nous a informé de la démarche qui sera prise demain, au niveau du Conseil de l'UE, à l'unanimité concernant l'appel et la mobilisation de tous les Etats membres au sujet de cette question". "Elle a réaffirmé également l'importance que représente le Maroc pour l'Union européenne en tant que partenaire stratégique et exceptionnel réitérant la volonté de continuer et de poursuivre le travail et les chantiers ouverts entre les deux parties", a-t-il dit. Cette rencontre s'est déroulée en marge de la conférence internationale sur la Libye, qui se tient dimanche dans la capitale italienne. Solides, vastes et stratégiques dans tous les domaines "Les relations entre l'UE et le Maroc sont solides, vastes et stratégiques dans tous les domaines et les deux parties travaillent beaucoup ensemble et à tous les niveaux dans les domaines de politique étrangère, commercial et économique", a-t-elle souligné dans une déclaration à la presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar. Evoquant l'arrêt du Tribunal de l'UE sur l'accord agricole entre l'union et le Maroc, Mme Mogherini a indiqué qu'il "va y avoir des décisions qui vont être prises dans les prochains jours", ajoutant que la question sera approfondie lors d'une prochaine réunion avec M. Mezouar à Bruxelles. S'exprimant à l'issue de cette entrevue, M. Mezouar a souligné qu'il a fait part à la diplomate européenne de "l'étonnement et du mécontentement du Maroc" au sujet de cet arrêt et "de la manière dont ce dossier a été géré jusqu'à présent". Cette rencontre s'est déroulée en marge de la conférence internationale sur la Libye qui a ouvert ses travaux à Rome en présence de M. Mezouar et des chefs de la diplomatie de plusieurs pays, dont le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Les professionnels marocains "regrettent" un arrêt qui "jette de l'ombre" sur les relations entre le Maroc et l'UE Les professionnels marocains de l'agriculture ont "regretté" l'arrêt du tribunal de l'Union européenne (UE) au sujet de l'accord agricole Maroc-UE, soulignant que cette décision "jette de l'ombre sur une relation en constante amélioration entre deux partenaires historiques". "Les professionnels marocains, qui ont fait preuve d'un grand esprit de coopération et de responsabilité tout au long de la mise en œuvre de l'Accord, regrettent cet Arrêt qui jette de l'ombre sur une relation en constante amélioration entre deux partenaires historiques", indique un communiqué du ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime. "Cet incident entame la confiance des opérateurs (marocains) en un marché dans lequel ils ont consentis plusieurs concessions et de continuels efforts d'adaptation et d'amélioration", ajoute le communiqué qui rend compte d'une réunion présidée dimanche par le ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch, avec les opérateurs agricoles, producteurs, exportateurs et importateurs de toutes les filières de production et de toutes les régions du Royaume. L'accord agricole entre le Maroc et l'UE constitue un cadre nécessaire au développement "équilibré et durable" de la coopération agricole, "il est inconcevable de remettre en cause ses termes mettant en péril les stratégies et les visions qu'il a permis de construire", poursuit la même source, ajoutant que la négociation et la réussite sur le terrain de cet accord a nécessité "une grande implication et un fort engagement de la part des opérateurs agricoles marocains qui attendent les mêmes signes d'engagement et de responsabilité de la part de leur partenaire européen". Une décision qui ne s'est pas embarrassée d'impliquer les premiers concernés Au cours de cette réunion, les opérateurs agricoles représentant les provinces du Sud ont exprimé leur "indignation" quant à une décision "qui ne s'est pas embarrassée de les impliquer en tant que premiers concernés par le développement et les intérêts de ces provinces", relève le communiqué, précisant que ces opérateurs ont également confirmé leur ferme intention de "se dresser devant toute tentative de désinformation en racontant la vraie histoire, remplie de succès, du développement du Sud marocain". Après avoir insisté sur les "grandes possibilités" dont dispose aujourd'hui le Maroc grâce à la réussite de sa stratégie agricole et qui lui permettent d'élargir ses horizons de coopération et de se positionner comme un partenaire "durable et fiable", les opérateurs du secteur de l'agriculture ont décidé la mise en place d'un "comité de veille" qui aura pour principale mission d'accompagner les relations Maroc-UE dans leur volet agricole, selon la même source. Cette réunion s'est déroulée en présence des présidents de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (COMADER), de la Fédération des chambres agricoles ainsi que des présidents des interprofessions agricoles et des chambres agricoles. Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime avait souligné que l'arrêt du tribunal de l'UE constitue est une décision "incohérente", qui "va à l'encontre" de l'esprit du partenariat historique entre les deux parties et "bafoue les engagements de l'UE vis-à-vis de l'agriculture marocaine". Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, avait également exprimé l'"étonnement" du Maroc face à cet arrêt de la justice européenne en s'attendant à ce que l'UE prenne les mesures appropriées en vue de trouver une issue définitive à cette procédure. ''Bien que cette décision concerne exclusivement le Conseil européen, et qu'elle ne remet nullement en cause l'accord agricole conclu entre le Royaume du Maroc et l'Union européenne, le Royaume exprime son étonnement au regard de cette décision concernant un protocole, qui comme tous les accords bilatéraux signés, est conforme à la légalité internationale'', avait indiqué le ministère dans un communiqué.