La machine judiciaire burkinabé s'est mise en marche. Et rien ne sera plus comme avant. Entendez fin de l'impunité. En effet, la transition vient de rendre justice au défunt président le Capitaine Thomas Sankara, abattu froidement lors du coup d'Etat mené par son compagnon d'armes Blaise Compaoré. Aujourd'hui, il est en fuite en Côte d'Ivoire après avoir été chassé au pouvoir par la révolution d'octobre 2014. C'est son dauphin, le général Gilbert Diendéré, auteur du putsch raté du 17 septembre au Burkina Faso, qui a été inculpé d'assassinat de Thomas Sankara en 1987. C'est le résultat de l'enquête sur ce dossier horrible. Pour les observateurs, c'est un nouveau pas dans la rupture du pays avec le régime de son ancien mentor, Blaise Compaoré. Selon le parquet de Ouagadougou, le général Gilbert Diendéré, l'homme qui voulait enterrer la transition burkinabé et, par ricochet, l'espoir de tout un peuple, a été inculpé le 12 novembre pour des motifs tels que : attentat, assassinat et recel de cadavre. Pour rappel, l'enquête a été ouverte fin mars 2015, cinq mois après le renversement de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue après deux journées d'insurrection populaire fin octobre 2014. Les circonstances de la mort de Sankara, devenu une icône en Afrique, était un sujet tabou pendant ses 27 ans de régime. Sans oublier que le général Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, était le chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Mais la mort de Thomas Sankara n'a jamais effacé l'image de ce patriote, celui-là même qui rebaptisé l'ancien Haute Volta de Burkina Faso « le pays des hommes intègres ». Surnommé le « Che Africain », le capitaine Sankara n'a été au pouvoir que pendant quatre avant qu'il ne soit lâchement assassiné ce 15 octobre 1987 lors d'un putsch et qui a porté son compagnon d'armes Blaise Compaoré au pouvoir. Si pour l'instant Blaise Compaoré n'est pas encore convoqué par la justice de son pays, l'inculpation de son dauphin risque de le fragiliser pour ne pas dire finira par l'atteindre...Mais ça c'est une paire de manche pour la justice du Burkina Faso. L'avenir nous éclairera.