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Coup d'Etat militaire, un an après la chute de Compaoré
Publié dans Albayane le 18 - 09 - 2015

Un général proche de l'ancien président Blaise Compaoré a pris la tête des putschistes qui ont renversé jeudi les autorités de transition au Burkina Faso, où les militaires du corps d'élite de l'armée quadrillaient la capitale et tiraient en l'air pour disperser des manifestants hostiles au coup d'Etat.
Les putschistes ont décrété un couvre-feu nocturne de 19H00 à 06H00 et ordonné la fermeture des frontières terrestres et aériennes jusqu'à nouvel ordre.
Ce coup d'Etat militaire intervient à moins d'un mois d'élections présidentielle et législatives dont le premier tour était prévu le 11 octobre et qui devaient clore la transition ouverte après la chute de Blaise Compaoré.
En octobre 2014, les Burkinabés étaient descendus dans la rue par centaines de milliers pour chasser du pouvoir l'ancien président, après 27 ans à la tête du pays.
Moins d'un an plus tard, ils ont assisté impuissants à la proclamation, à la télévision nationale, d'un coup d'Etat perpétré par des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), corps d'élite de l'armée et garde prétorienne de l'ancien président.
Ceux-ci avaient fait irruption mercredi en plein Conseil des ministres, prenant en otages le président intérimaire Michel Kafando, le Premier ministre et numéro 2 du régiment Isaac Zida et de nombreux membres du gouvernement, qu'ils retiennent toujours.
Jeudi matin, un de leurs représentants a annoncé à la télévision nationale qu'un «Conseil national pour la Démocratie» (CND) a mis «fin au régime déviant de la transition (...) Le président de la Transition (Michel Kafando) est démis de ses fonctions. Le gouvernement de transition» et «le Conseil national de la Transition», l'assemblée intérimaire, sont «dissous».
«Une large concertation est engagée pour former un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées», a-t-il poursuivi.
Dans la foulée, le CND a annoncé qu'il portait à sa tête le général de brigade Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de Blaise Compaoré.
Fidèle parmi les fidèles, le général Diendéré avait été impliqué dans le coup d'Etat qui porta au pouvoir Blaise Compaoré en octobre 1987, au cours duquel avait été assassiné le capitaine Thomas Sankara, «père de la révolution» burkinabè.
Pour justifier son coup d'Etat, le CND a notamment dénoncé la loi interdisant aux partisans de l'ancien président de concourir à la prochaine présidentielle.
Ce nouveau code électoral très controversé, qui avait été invalidé par une cour de justice ouest-africaine, rendait «inéligibles» tous ceux qui avaient soutenu un «changement inconstitutionnel», soit la tentative de Compaoré de modifier la Constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels.
Sans attendre la nomination du général Diendéré, de nombreux burkinabés se demandaient, sur les réseaux sociaux, si Blaise Compaoré, actuellement exilé en Côte d'Ivoire voisine, n'était pas à la manœuvre.


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