Le ministre de l'Economie et des Finances, M. Mohamed Boussaid, a présidé, mercredi à Casablanca, la cérémonie de signature d'un mémorandum d'entente sur l'ouverture du capital de la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC). La signature du mémorandum d'entente entre l'Etat, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM), les actuels actionnaires de la BVC (les sociétés de bourse), les futurs actionnaires (banques, sociétés d'assurance, la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et Casablanca Finance City Authority (CFCA), s'est déroulée au siège de la BVC, en présence de plusieurs personnalités du mondes des affaires et financier. S'exprimant à cette occasion, M. Boussaid a adressé ses vifs remerciements aux différentes institutions financières présentes pour leur implication et leur sens élevé de responsabilité pour garantir la réussite de ce projet, tout en insistant sur le caractère solennel de ce moment historique qui marque le lancement d'une réforme importante pour le développement de la place. «Le moment est venu pour que notre marché face appel à d'autres actionnaires, acteurs majeurs du marché, qui viendront rejoindre les sociétés de bourse pour donner un nouveau souffle à cette institution et enclencher une nouvelle étape dans son développement», a-t-il affirmé. M. Bensaid a également ajouté que cette nouvelle étape est rendue incontournable au vu des ambitions et du tournant tout aussi historique que prend notre économie et notre pays conformément aux orientations de SM le Roi Mohammed VI sur la nécessité de passer à un nouveau palier de croissance inclusive et de s'ouvrir sur notre continent l'Afrique dans le cadre d'une approche de co-développement et de co-émergence de nos pays. Démutualisation La réalisation de ces ambitions nécessite le renforcement du rôle de la bourse dans le financement de l'économie ainsi que son rôle en tant que vecteur d'intégration régionale, a-t-il souligné. Le ministre est, par ailleurs, revenu sur les orientations stratégiques du projet d'ouverture du capital de la bourse, dont, l'institution de la démutualisation de la BVC par un large accord de place et non par une loi, et l'inscription de cette démutualisation dans un projet plus vaste, qui est celui de la construction d'une organisation intégrée de l'ensemble de l'infrastructure de marché. Il est également question de l'aboutissement à un schéma de place équilibré qui implique les principaux acteurs du marché dans le développement de la place, outre la consolidation de l'objectif d'ériger la place financière de Casablanca en hub financier intégré dans son espace régional et capable de répondre aux besoins des émetteurs et des investisseurs notamment africains. M. Boussaid s'est, aussi, attardé sur les principaux axes de ce mémorandum d'entente, notamment, le nouveau schéma statutaire de la société gestionnaire de la BVC, l'actionnariat de la BVC, la composition du Conseil d'Administration et la reconduction du contrat de concession. De son côté, le directeur général de la Place, Karim Hajji, a précisé que, dans la composition du nouveau tour de table de la BVC, les banques, qui constituent le noyau dur de la bourse, s'accaparent 39 pc du capital (avec 8 pc chacune pour BMCE Bank of Africa, Attijariwafa Bank et la BCP et 3 pc chacune pour les autres banques de la place), et 25 pc pour la CDG. Les sociétés de bourse demeurent actionnaires à hauteur de 20 pc, a-t-il poursuivi, notant que les compagnies d'assurances, premiers investisseurs institutionnels au Maroc, sont représentées au capital de la bourse à hauteur de 11 pc et CFCA à hauteur de 5 pc. M. Hajji a également expliqué que l'opération de démutualisation, vise notamment, à rationaliser l'actionnariat de la Bourse et impliquer les principaux intervenants du marché des capitaux dans la définition de sa stratégie de développement, tout en améliorant la structure de gouvernance, le processus de prise de décision et l'efficacité opérationnelle. Cette opération devra aussi permettra à la BVC, à travers la mise en place d'infrastructure, la gestion du marché au comptant et la prise de participations en tant qu'actionnaire de référence dans les différentes institutions du marché (la future société gestionnaire du marché à terme, la chambre de compensation), affirmer sa vocation de bourse régionale pour l'Afrique du Nord et de l'Ouest, et renforcer son attractivité pour les investisseurs internationaux et faciliter l'accès au capital.