Le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Abdelkader Amara a affirmé, mardi à Rabat, que son département a pris toutes les mesures nécessaires, en coordination avec les intervenants dans le secteur des hydrocarbures, pour assurer l'approvisionnement du marché national en produits pétroliers raffinés. Répondant à une question orale axée sur la crise de la Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage (SAMIR), l'unique raffinerie du Maroc, présentée par des groupes à la Chambre Conseillers, M. Amara a précisé que cet approvisionnement se fait à travers l'actualisation du programme alternatif d'importation de ces produits pétroliers à même de garantir un important stock de réserve pour couvrir les besoins du marché national pour un minimum de 30 jours. Le ministre a tenu à ajouter qu'en plus de ces mesures, plusieurs initiatives ont été prises au cours des dernières années dans l'objectif de renforcer les capacités d'accueil et de stockage au niveau des ports, ce qui a permis au Royaume de couvrir ses besoins malgré l'arrêt de production de la raffinerie la Samir, et ce grâce aux capacités d'importation et de stockage des sociétés qui s'élèvent à 931.000 m3 pour le gasoil (52 jours de consommation), 152.000 m3 pour l'essence super (75 jours de consommation), 60.000 m3 pour le kérosène (27 jours de consommation) et 79.000 tonnes pour le fioul (19 jours de consommation). En vue de garantir l'approvisionnement du marché national en produits pétroliers, M. Amara a fait savoir que des réunions sont tenues régulièrement entre son ministère et les sociétés d'importation et de distribution pour suivre et veiller de près au respect par ces sociétés du programme passé avec le ministère, l'objectif étant de continuer à approvisionner le marché national en produits pétroliers. Dans ce cadre, a poursuivi M. Amara, le ministère de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement a élaboré, en un temps record, un projet de loi modifiant et complétant le Dahir portant loi N 1-72-255 du 18 Moharrem 1393 (22 février 1973) sur l'importation, l'exportation, le raffinage, la reprise en raffinerie et en centre emplisseur, le stockage et la distribution des hydrocarbures, approuvé par le Conseil de gouvernement réuni le 29 octobre dernier, visant notamment à garantir le stock en produits hydrocarbures raffinés et en gaz naturel dans les stations-service ainsi que l'approvisionnement du marché national en matières pétrolières et en gaz naturel. A cet égard, le ministre a passé en revue les difficultés qu'a connues la Samir depuis 2008 notamment la baisse continue de son chiffre d'affaire établi à 44 milliards DH à fin 2014 contre 49 milliards DH en 2013 et 55 milliards DH en 2012. Il a également fait état du recul du capital physique qui est passé de 5,8 milliards DH à 2,3 milliards DH en 2014, en plus de la hausse de ses dettes qui ont atteint 20,5 milliards DH à fin 2014 en raison de l'abus des financements à court terme pour réaliser un programme d'investissement sans pour autant injecter de nouveaux capitaux. M. Amara a relevé que les dettes que doit La Samir à l'Etat, relatifs aux taxes douanières, ont atteint près de 11 milliards DH au 5 août 2015, sur un total d'endettement de 42,5 milliards DH. Les autorités marocaines ont signifié au président du holding Corral petrolium, actionnaire majoritaire de la Société anonyme marocaine de l'industrie du raffinage (SAMIR), l'unique raffinerie du Maroc, qu'elles ne cèderont à aucune pression ou chantage concernant la sécurité énergétique du pays, a, par ailleurs, assuré, M. Amara. Il a indiqué que cette position a été signifiée au président du holding Corral petrolium, Cheikh Mohamed Al Amoudi, lors de sa réunion avec les ministres de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, et de l'Economie et des Finances. Il a été demandé aussi au responsable du Holding «d'assumer toute la responsabilité de la crise de la Samir, qui reste lourdement endettée auprès du secteur bancaire marocain et international», a rappelé le ministre. Pour M. Amara, la «solution du problème de la SAMIR passait impérativement par le règlement de ses dettes», faisant endosser la responsabilité de la crise actuelle «au principal actionnaire qui a géré la raffinerie depuis sa privatisation». Après la privatisation de la Samir, l'acquéreur (holding Corral petrolium) n'a pas veillé à respecter les engagements contenus dans le cahier de charges, alors que l'Etat marocain a exécuté l'ensemble de ses engagements contractuels, a souligné le ministre. La Samir a suspendu ses activités de raffinage mercredi 5 août. Le marché n'a pas tardé à réagir puisque le titre Samir a abandonné 10% de sa valeur clôturant à 127,8 dirhams le jour même à la Bourse de Casablanca. Le lendemain, sa cotation valeur a été suspendue par le gendarme de la bourse.