Le Président syrien Bachar al-Assad, dont la France réclame le départ, s'est démarqué samedi de l'élan général de solidarité après le carnage à Paris, en soutenant que la politique française en Syrie avait contribué à «l'expansion du terrorisme». Ailleurs dans le monde arabe, la grande majorité des réactions exprimaient l'effroi et l'indignation après les attaques vendredi soir contre des passants, cafés, un concert rock ou un stade de football à Paris qui ont fait 128 morts. Le Hezbollah libanais et l'Iran, des alliés du régime Assad, ont eux aussi condamné les attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe de vastes territoires en Syrie, ravagée par la guerre, et en Irak. La France participe aux raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'EI dans ces deux pays, tout en accusant M. Assad de crimes de guerre contre son peuple. Vendredi, un passeport syrien a été découvert près du corps d'un des auteurs des attaques, selon la police française. «Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l'expansion du terrorisme», a indiqué M. Assad devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani (opposition). «La France a connu (vendredi) ce que nous vivons en Syrie». Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la répression par le régime Assad des manifestations pacifiques réclamant des réformes dans le sillage du Printemps arabe. Ces manifestations ont dégénéré en rébellion armée avant de devenir une guerre civile qui a favorisé l'émergence des jihadistes dont l'EI en 2013. ‘On avait averti' Le régime Assad considère comme «terroristes» tous les rebelles et jihadistes. L'opposition syrienne quant à elle affirme que l'EI a volé sa «révolution» contre M. Assad et que le groupe jihadiste «sert» le régime syrien. «On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n'ont pas écouté», a dit M. Assad samedi. Le président syrien accuse régulièrement les Occidentaux, dont la France, et certains pays arabes de financer les rebelles en Syrie où le conflit a fait plus de 250.000 morts. Sur une possible collaboration avec la France dans la lutte antiterroriste, M. Assad a déclaré: «On ne peut pas faire de la coopération des services secrets sans coopération politique». Une telle coopération est exclue pour la France du moins dans l'immédiat. Le président français François Hollande a récemment réaffirmé que «rien ne doit être fait pour conforter Bachar al-Assad car étant le problème, il ne peut pas être la solution». Au Proche-Orient, plusieurs pays arabes ainsi que l'Iran ont dénoncé les attaques de Paris. Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite et Emirats arabes unis en tête, ont prôné une coopération internationale pour éradiquer «ce fléau dangereux et destructeur».