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Da'ech commet un carnage au cœur de Paris : L'attaque terroriste la plus meurtrière en Europe depuis les attentats de Madrid : Large élan de solidarité avec la France et son peuple meurtris
La France est en guerre, état d'urgence déclaré et frontières fermées. Paris, la capitale française, fut mise à feu et à sang ce vendredi 13 novembre, un vendredi noir. 129 morts et 352 blessés est le bilan provisoire de six attaques coordonnées contre des lieux publics, perpétrées par sept terroristes. Ces attentats sont signés et revendiqués par Da'ech. Il est établi que l'un des jihadistes, au moins, a été en Syrie, son entrée en Europe, au milieu du flux de réfugiés, ayant été notifiée le 3 octobre dernier par les autorités grecques. Le plus probable est que la plupart de ces terroristes, si ce n'est tous, a dû recevoir une formation au maniement des armes au Proche-Orient, tel que cela se déduit des propos des témoins des fusillades, qui parlent de personnes froides et déterminées dans leurs actions, tirant méthodiquement sur leurs innocentes victimes et changeant calmement les chargeurs de leurs fusils d'assaut kalachnikovs, sans le moindre état d'âme. Les experts français expliquent, pour leur part, que ces opérations, menées successivement, séparées par de brefs intervalles de temps, par les sept terroristes répartis en trois commandos, ont dû nécessiter plusieurs mois de préparation. L'explosif utilisé dans la fabrication des ceintures portées par quatre terroristes est du peroxyde d'acétone, le même que celui utilisé dans l'attentat du café Argana, à Marrakech, en avril 2011. La première des choses à exprimer est la compassion envers les familles des victimes, la solidarité avec la France endeuillée, lâchement agressée. Un large élan de solidarité s'est d'ailleurs immédiatement déclanché à travers le monde. Et pour cause. C'est l'attaque terroriste la plus meurtrière en Europe occidentale depuis les attentats de Madrid, en 2004. Le sentiment de colère est non moins prégnant envers ces terroristes qui souillent le nom d'Allah à chaque fois qu'ils le prononcent pour semer mort et désolation, en ciblant des innocents, au service de sombres intérêts. Les cibles des attaques terroristes sont le stade de France où se déroulait une rencontre entre les équipes de football de France et d'Allemagne et à laquelle assistait le président de la République -exfiltré- d'urgence-, des cafés, des restaurant et une salle de spectacle, situés aux Xème et XIème arrondissements de la capitale française. Tous ces endroits sont fréquentés par des jeunes et, contrairement à la rédaction de l'hebdomadaire satyrique Charlie hebdo, ne revêtent aucune symbolique politique particulière. Ce n'est pas seulement l'Etat français qui a été visé, mais aussi et surtout le peuple français. Feu sur le multiculturalisme français Les joueurs qui composent l'équipe française de football autant que ses supporters représentent plutôt un multiculturalisme notoirement abhorré par les jihadistes, qui s'évertuent à vouloir donner raison à la théorie du choc des civilisations, si chère à Samuel Hutington. A la salle de spectacle du Bataclan se déroulait un concert de rock, animé par un groupe américain, avant que quatre terroristes ne viennent transformer le spectacle en cauchemar, avec une prise d'otages qui a duré trois heures et s'est terminée dans un bain de sang. Des personnes attablées aux terrasses de restaurants et de cafés se sont fait mitrailler à bout portant et emportés par les explosions déclenchées par les tireurs kamikazes. Ces choix ne peuvent être le fait que d'individus qui connaissent très bien Paris et les traditions des Parisiens. Un maximum de victimes pour un maximum d'impact médiatique, mais aussi et surtout toucher les Français dans leur chair, les blesser dans leur amour-propre, de manière lâche et perverse, sans distinction d'origine ethnique ou de religion. Le timing choisi est tout aussi intéressant à considérer. C'était un vendredi soir, la première soirée de fin de semaine, un moment où les jeunes sortent nombreux s'amuser. La veille, c'était la banlieue sud de Beyrouth qui fut secouée par un double attentat suicide, faisant au moins 43 morts, également revendiqué par Da'ech. Les Américains ont déclaré être «raisonnablement certains» d'avoir éliminé, ce même jeudi à Raqqa, en Syrie, «Jihadi John», pirate informatique de Da'ech et son bourreau aux allures hollywoodiennes. Le lendemain, samedi, ont commencé à Vienne les pourparlers sur la Syrie, où il a été décidé la formation d'un gouvernement de transition dans six mois et l'organisation d'élections dans dix huit mois. Avec la reprise de contrôle, mercredi dernier, de l'aéroport militaire de Kweires à côté d'Alep, au nord de la Syrie, par les forces du régime soutenues pas les bombardiers russes et les combattants du Hezbollah libanais et avec la libération de la ville de Sinjar, en Irak, par les Peshmergas, coupant ainsi la route entre Mossoul et Raqqa, tout semble indiquer que Da'ech est entrain de perdre pied. Bien sûr, les attaques terroristes contre Paris ont été planifiées et préparées de longue date, sauf que la date d'exécution de l'opération, qui peut être décidée quelques jours seulement avant, coïncide étrangement avec une succession d'évènements nullement en faveur de Da'ech. Or, cette entité étatique purement idéologique ne peut continuer d'exister, contrairement à sa génitrice Al Qaïda, sans un territoire à contrôler et piller et une population à asservir. Les attentats du vendredi 13 (superstitieux s'abstenir) renvoient donc plutôt à un geste de désespoir, faisant agiter la menace de porter la guerre en Occident si Da'ech devait être boutée hors d'Irak et de Syrie, ce qui ne devrait d'ailleurs pas manquer d'arriver. Massacrer pour exister Da'ech a besoin de faire parler de lui pour continuer à attirer les vocations terroristes et les donations des sympathisants, ce qui ne saurait arriver à travers une énumération médiatisée de ses revers militaires. Il en est même arrivé à revendiquer la chute de l'avion russe dans le Sinaï égyptien, sans la moindre précision sur la manière dont il s'y serait pris, ni sur les exécutants, alors que sur-médiatiser ce genre de détails a toujours fait partie de sa stratégie de communication. Le mieux que peut faire actuellement Da'ech est de profiter du savoir-faire et de l'expérience cumulée au combat par ses membres pour les renvoyer porter la guerre dans leurs propres pays, dans l'espoir de muer en une organisation terroriste transnationale classique, faute de pouvoir dissuader les pays de la Coalition d'arrêter leurs frappes contre ses positions en Irak et en Syrie. Restreindre le mode de réflexion des dirigeants da'echiens à des sentiments de haine envers l'Occident et ses valeurs et la lutte contre cette entité monstrueuse en un antagonisme entre le bien et le mal est d'une simplification réductrice, qui ne permettra jamais de saisir le problème dans toute sa complexité et, de ce fait, de se doter les moyens adaptés de l'éradiquer. Les médias occidentaux se trompent souvent en présentant les terroristes takfiristes comme ayant une conception arriérée de la religion musulmane, alors qu'elle est tout bonnement fausse. Les dirigeants da'echiens ne sont pas des gens à la pensée primitive, sinon, ils n'auraient pas réussi à conquérir un aussi vaste territoire sur la Syrie et l'Irak, encore moins à garder sous leur contrôle les populations de plusieurs agglomérations urbaines aussi longtemps, avec toutes les capacités d'administration et d'entretien des installations vitales que cela suppose. Et ce sans parler de l'extraction et maintenance du matériel de pompage, de la vente du pétrole et montages financiers nécessaires pour assurer le flux des recettes d'un Etat non-reconnu, de la paie versée aux combattants et la chaîne logistique pour assurer le ravitaillement des troupes disséminés à travers un immense territoire, aussi grand que la moitié de la France. Il serait naïf de croire que les dirigeants de Da'ech ont le même quotient intellectuel que ceux qu'ils envoient se faire exploser. Perversion de la religion et de la modernité Da'ech n'est pas un anachronisme, loin de là. C'est, au contraire, une organisation terroriste qui use, avec une maîtrise certaine, de tous les instruments militaires, financiers, technologiques et de communication que lui offre son époque, pour atteindre ses objectifs. C'est aussi, depuis l'URSS, la seule entité étatique érigée sur une base purement idéologique, ainsi qu'une structure transfrontalière qui a su tirer profit au mieux de la mondialisation. Da'ech est un fruit amer, une perversion de la modernité autant qu'elle l'est de la religion. Renier cette réalité, si contraire à l'idée que l'on trouve plus confortable de se faire de Da'ech, c'est se condamner à subir ses assauts répétés sans parvenir à les parer. Les attentats de Paris du vendredi 13 novembre n'étaient pas imprévisibles, puisque ceux du 7 janvier en étaient les prémices, même si revendiqués par Al Qaïda. Pour divers raisons, Da'ech a jugé que la France constituait également pour lui un champ de bataille approprié pour lâcher ses fous furieux y commettre carnage. Sauf que les Français ne sont pas seuls, leurs vrais amis et alliés se sentant tout autant touchés par la tuerie qui les a endeuillés. La lutte contre Da'ech, Al Qaïda et autres organisations assimilées n'en sera que plus déterminée et déterminante, menée en rangs soudés. La malédiction du vendredi 13, ce sont les terroristes takfiristes qui vont en être frappés.