La région de Béni Mellal Khenifra est essentiellement à vocation agricole et forestière. La forêt, dans le seul périmètre de Tadla Azilal, occupe une superficie de 531.445 ha. A l'échelle nationale, elle représente 32% du territoire. Ces forêts, peuplées de chêne vert, thuya, pins, cèdre et genévriers, recèlent une richesse importante en biodiversité au niveau de 14 Sites d'Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) et se distinguent par une production de bois de chêne de qualité de 70.000 stères de bois produit chaque année. Le caroubier constitue une richesse à valeur ajoutée, hautement productif, exploité dans plusieurs industries agro-alimentaires et dont la qualité (selon une étude de la Faculté des Sciences et Techniques) se classe aux premiers rangs mondiaux. Le poids des graines, par rapport à la pulpe, et de 24% supérieur à celui de l'Espagne (8%) et du Portugal de 10 à 12%. Toujours selon les mêmes sources, les créneaux des plantes aromatiques et médicinales (PAM), bénéficient d'une importante production régionale (verveine, menthe, ail, coriandre, persil, fenouil...), dont une partie est issue de peuplement spontané en forêt. La richesse de la forêt dans la région se traduit également par une véritable variété sur le plan des essences feuillues et résineuses. Parmi celle-ci se trouve, le cèdre de l'Atlas qui est une essence noble et mémoire des temps. Avec l'inclusion de la province de Khenifra, la région Béni Mellal Khenifra sera par excellence la capitale du cèdre au Maroc, la cédraie considérée comme étant un enjeu stratégique qu'il faut valoriser. La forêt est importante à la fois sur le plan écologique et économique. C'est pour cette raison que la préservation de la forêt doit inciter les institutions étatiques et les militants écologiques à agir davantage pour sauver la forêt de la déforestation qui prend des proportions inquiétantes. Les écosystèmes forestiers de la région sont, en général, dans un état de dégradation assez avancée souvent traduite par des défrichements et prélèvements excessifs en bois de feu. L'activité d'extraction et de transformation de matériaux est très importante dans la région. Elle est intensive sans aucune remise en état des lieux et constitue une menace réelle de par ces impacts sur l'environnement (destruction de la faune et de la flore... L'érosion des sols liés à la dégradation du couvert végétal est un autre problème omniprésent dans les zones de montagne. Ce phénomène occasionne la perte de fertilité des sols de montagne et surtout un risque d'inondation de certaines localités situées dans les zones inondables. Une amplification du phénomène d'érosion et une pression pastorale excessive. L'une des principales contraintes entravant la pérennité de la forêt se résume au surpâturage. La région abrite 2.500.000 têtes de bétail qui y pâtissent pratiquement toute l'année. Cet effectif représente une charge très importante. A cela s'ajoutent les délits forestiers. Autre phénomène qui mène irréductiblement à la dégradation de l'écosystème forestier C'est la recrudescence du braconnage, devenu un phénomène social, est entrain de mettre en péril le gibier. Les chiffres indiquent que le prélèvement des braconniers dépasse celui de tous les chasseurs réunis. La sonnette d'alarme a été déjà tirée. Pour preuve, le taux moyen de boisement est de l'ordre de 5%, ce qui est en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l'équilibre écologique et environnemental. La production des forêts dans la région est estimé à 70.000 stères/an de bois de feu, 8.000 quintaux/an de caroube, 200 quintaux/an de thym et 30 millions d'unités forestières/an. Les recettes forestières générées pour les communes, les provinces et l'Etat sont, en moyenne de 2.800.000 dh/an. Malgré l'effort consenti par les autorités et l'investissement enregistré, un autre défi est à relever et qui consiste à mettre au point un plan d'action pour la sauvegarde du patrimoine forestier et pour la protection et la valorisation de la biodiversité et des écosystèmes.