Les Nations unies ont prévenu, vendredi, d'une possible détérioration de la situation humanitaire au Yémen, en conséquence du conflit armé qui a secoué le pays pendant plus d'une décennie. Le Yémen compte aujourd'hui 18 millions de personnes, soit la moitié de la population, qui ont besoin d'aide humanitaire, a indiqué le Coordonnateur résident et humanitaire de l'Onu au Yémen, Julien Harneis. "L'année prochaine, en raison notamment des conditions économiques, nous prévoyons que ce nombre augmentera à 19 millions", a dit le responsable onusien dans un point de presse en visioconférence depuis Sanaa. Le Yémen, situé à la pointe sud-ouest de la péninsule d'Arabie, est le deuxième pays au monde en termes d'enfants mal nourris, a-t-il ajouté. Lire aussi : Le gouvernement renforce la lutte contre le travail informel Il est également le deuxième en termes du nombre de personnes qui ne peuvent pas accéder aux services de santé, et le troisième pour les personnes en situation d'insécurité alimentaire. "Il s'agit d'une situation humanitaire massive", a regretté le responsable onusien. "La situation pourrait empirer en raison du conflit en cours dans la région, qui pourrait affecter les infrastructures civiles et humanitaires du pays, entraînant de nouvelles souffrances pour le peuple yéménite", a prévenu M. Harneis. En début de semaine, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a indiqué que le Yémen compte 35 % des cas de choléra au monde et 18 % de la mortalité mondiale déclarée. Pays "le plus touché par le choléra dans le monde", le Yémen connaît une transmission "persistante" du choléra depuis de nombreuses années, y compris la plus grande flambée enregistrée entre 2017 et 2020. Au 1er décembre courant, a précisé l'OMS, le Yémen avait signalé près de 250.000 cas suspects de choléra, avec 861 décès associés depuis le début de l'année.