La part relative de la valeur ajoutée agricole dans le PIB a accusé une baisse de 0,8 point entre 2012 et 2014 pour s'établir à 10,7% compte tenu du nouveau poids de cette composante. C'est ce que vient d'affirmer la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financières) dans son rapport « Situation et perspectives de l'économie nationale : Au- - delà de l'écran comptable, a la transformation structurelle continue », fraîchement rendu publique. Autre fait marquant de cette période : repli de part de la valeur ajoutée non agricole de 1,6 point pour se situer à 79,1%, amélioration de la part des «Impôts sur les produits nets de subventions » qui de 2,4 points pour s'établir à 10,2%. Dans ce dernier point, la DEPF souligne cette composante des « Impôts sur les produits nets des subventions » a contribué d'une manière significative à la croissance du PIB réel de 49% (ou 1,2 point). En revanche, le secteur agricole a contribué négativement à la croissance réelle de -13% (ou 0,3 point), contrebalancée par la contribution positive des activités non agricoles d'environ 65%(1,6 point). Pour l'année 2014, poursuit la même source, les comptes nationaux, selon la nouvelle base 2007, ont fait ressortir une croissance du PIB, aux prix de l'année précédente, de 2,4%, soit un niveau de progression largement inférieur au potentiel de croissance de l'économie nationale. Sur le plan de la demande, la DEPF fait savoir que la FBCF (Fabrication Brute du Capital Fixe) a accusé, pour la deuxième année successive, une baisse de 1,5% en 2013 et de -0,4% en 2014. Sa contribution est passée de -0,5 point en 2013 à -0,1 point en 2014. Concernant l'année 2015, la DEPF affiche un certain optimisme. Pour elle, l'économie nationale devrait enregistrer un net rebond de sa croissance pour s'établir autour de 5%. « L'écart de prévision par rapport aux autres organismes provient, essentiellement, de la composante « impôts sur les produits nets de subventions » dont le Ministère de l'Economie et des Finances est le principal pourvoyeur d'information », explique la DEPF. Cette rubrique, représentant 10% du PIB en 2014, devrait croître, en volume, de 15,6%. Deux facteurs expliqueraient cette évolution. D'abord, la baisse des subventions sur les produits, en volume, de 34% en 2015 pour atteindre 11,3 MMDH après une estimation de 17 MMDH en 2014 en lien avec la décompensation du gasoil et du fuel ONEE (intervenue depuis janvier 2015 et juillet 2014 respectivement). Ces deux composantes ont représenté en 2014, dans un ordre respectif, environ 31% et 12%, soit un total de 43% de la charge de compensation, souligne-t-on. Le second facteur est la progression des impôts et taxes sur les produits en volume de 3,2% après 2,9% en 2014, en lien avec le bon comportement de la consommation des ménages (4,1% après 3,3% en 2014), atténué, toutefois, par l'évolution modérée de la FBCF (0,5% après -0,4% en 2014) et des importations des biens (0,1% après 2% en 2014). Pour ce qui est de l'année 2016, la DEPF prévoit une décélération de la composante des « Impôts sur les produits nets de subventions » pour évoluer à un niveau proche de 4%, l'orientation positive des Métiers Mondiaux du Maroc, le rétablissement progressif des secteurs qui ont connu un ralentissement au cours de ces dernières années, la consolidation de la demande intérieure, le redressement de la demande étrangère adressée au Maroc ainsi que les transferts des MRE, l'allégement du déficit commercial et la reconstitution des réserves de change. Tout en prévoyant aussi une hausse de la valeur ajoutée agricole de 3,4% en 2016, la DEPF estime, cependant, que cette année « pourrait apparaitre, paradoxalement et à première vue, comme une année de repli par rapport aux performances de l'année 2015 alors même que les tendances de fond de l'économie nationale confirmant la transformation structurelle de son système productif conjugués aux données de conjoncture de l'économie mondiale et à ses prévisions de croissance préjugent du contraire ».