Un total de 7.432 activités génératrices de revenus (AGR) ont été créées depuis le lancement de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) par SM le Roi Mohammed VI en 2005 jusqu'à fin 2014, dont 55% ont été portées par des associations, a indiqué Mme Nadira El Guermai, gouverneur, coordinatrice nationale de l'INDH. Par ailleurs, le Maroc reste ouvert aux différentes formes de partenariat et de collaboration, pouvant contribuer à améliorer les conditions de vie des populations démunies en Afrique subsaharienne, a-t-elle affirmé. Les AGR sont aussi portées par les coopératives (27%) et par les Groupements d'intérêt économique (GIE) et les sociétés de personnes (SP) avec 18%, a ajouté Mme El Guermai dans une interview accordée à la MAP. 56% de ces AGR ont été créées en milieu rural et ont profité à 111 mille personnes, a-t-elle fait savoir, soulignant que ces activités «ont pu être mises en œuvre grâce à la dynamique sans précédent et l'importante mobilisation du tissu associatif et des coopératives». «Le tissu associatif tend à se confirmer dans son rôle d'acteur dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale», a-t-elle affirmé, précisant que les associations auraient porté, depuis 2005, plus de 17.611 projets actions, soit plus de 38% du portefeuille des projets INDH. L'INDH participe au financement des AGR par 70% du montant investi plafonné à 300.000 DH, alors que l'apport des bénéficiaires dans ces projets est fixé à 30% du montant global, a rappelé la responsable. Le montant investi s'élève à près de 2,4 milliards de dirhams (MMDH) et la contribution de l'INDH représente 1,4 MMDH, a-t-elle relevé, précisant que ces AGR ont concerné l'élevage (apiculture, cuniculture, élevage des bovins, ovins, camelins ) avec 3.063 projets au profit de 45.945 bénéficiaires. Les activités ont porté aussi sur la préservation et la promotion des métiers de l'artisanat tels que la couture et le textile, la décoration et la menuiserie (1.147 actions, 17.205 bénéficiaires), le commerce de proximité (443 projets, 6.660 bénéficiaires), la valorisation des produits du terroir (300 projets, 7.470 bénéficiaires). Les AGR ont intéressé également la mise à niveau de la pêche artisanale (288 projets, 4.320 bénéficiaires), le tourisme (122 projets, 1.845 bénéficiaires) et l'amélioration des conditions de travail des éleveurs et des agriculteurs (plus de 723 actions, 10.845 bénéficiaires). La répartition sectorielle des AGR démontre une prédominance du secteur agricole avec 56% du nombre total de ces activités, alors qu'en termes des financements INDH engagés, 46% ont été alloués au secteur de l'agriculture, 31% au commerce et petits métiers, 15% à l'artisanat et 2% au secteur du tourisme, a-t-elle ajouté. La coordinatrice nationale de l'INDH a noté, toutefois, quelques difficultés rencontrées sur le terrain, «ce qui est tout à fait naturel et inévitable à tout projet novateur de grande envergure tel que le chantier de l'INDH, qui s'adresse à l'élément humain avec toutes ses dimensions et toute sa complexité». Il s'agit essentiellement des dysfonctionnements liés surtout au problème de la pérennité de certains projets et qui concernent 5 pc de la masse globale des projets réalisés, a-t-elle expliqué. «Ce pourcentage qui est en soi très faible est dû essentiellement aux améliorations continues dans la mise en œuvre de l'INDH, qui demeure un levier de transformation sociale et un cas d'école inédit qui se nourrit de ses forces et se consolide des faiblesses de sa mise en œuvre», a-t-elle renchéri. Par ailleurs, des efforts ont été déployés pour «pallier ces difficultés et s'adapter davantage aux besoins des bénéficiaires qui sont eux aussi en perpétuelle évolution», a-t-elle affirmé. Parmi les mesures prises dans ce sens, elle a cité notamment l'adoption d'une approche globale, intégrée et cohérente, appelée «approche filière», la pérennisation des bonnes pratiques et la création d'une vraie communauté d'entrepreneurs AGR. Il s'agit aussi de la mise en place des incubateurs et des mécanismes institutionnels de recherche et d'accompagnement et de l'amélioration des circuits de commercialisation, à travers les foires et les différents partenariats établis avec les grandes surfaces. Le Maroc, ouvert aux différentes formes de partenariat pouvant améliorer les conditions de vie en Afrique subsaharienne «A l'instar de ce qui a été initié au niveau du pays frère, le Gabon, le Maroc reste ouvert aux différentes formes de partenariat et de collaboration, pouvant contribuer à améliorer les conditions de vie des populations démunies, surtout en matière d'ingénierie sociale et de mise à profit de toute l'expérience capitalisée dans le domaine du développement humain», a dit Mme Guermai. Elle a rappelé, dans ce cadre, l'accord-cadre de coopération en matière de développement et d'investissement humain signé par le Maroc et le Gabon lors de la visite de SM le Roi Mohammed VI au Gabon en décembre 2014, indiquant que sa concrétisation se fait par la mobilisation d'une équipe technique conjointe qui veille sur la réalisation des plans de travail arrêtés d'un commun accord. Ces plans portent sur plusieurs axes, à savoir l'institutionnalisation des échanges d'expériences et de visites de terrain entre les deux pays, la promotion des activités génératrices de revenus (AGR), le renforcement des capacités des acteurs concernés par le développement humain et la mise en place de centres sociaux pour les personnes à besoin spécifiques (autistes et trisomiques), a-t-elle précisé. Les plans consistent aussi en la mise en place de centres médicaux d'hémodialyse et d'un dispositif de communication de proximité et de diagnostic participatif, l'appui à la mise en place d'un système de suivi et évaluation des projets (élaboration d'un système d'information et des indicateurs de performances), l'appui technique en matière de gestion et d'audit des projets et le désenclavement et accès aux minima sociaux, a-t-elle ajouté. L'INDH a réussi à «rayonner aux niveaux national et international et a suscité l'intérêt de plusieurs pays, entre autres les pays africains», grâce à son approche, ses fondements et principes, son mode de gouvernance et la mobilisation des acteurs de développement, a souligné la responsable. L'initiative a pu enregistrer des réalisations tangibles sur le terrain et améliorer les conditions de vie des populations démunies, tout en développant son expertise en matière d'ingénierie sociale, a-t-elle noté. Dans le même contexte, la Banque mondiale, qui a évalué les programmes sociaux dans 136 pays, a cité l'INDH au Maroc comme étant le troisième meilleur programme d'action d'intérêt général dans le monde, a-t-elle renchéri. Lancée par SM le Roi Mohammed VI le 18 mai 2005, l'Initiative nationale pour le développement humain vise la lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale à travers, entre autres, des projets d'appui aux infrastructures de base, la réduction des disparités territoriales par le biais du programme de la mise à niveau territoriale (PMAT), des projets de formation et de renforcement des capacités, des projets d'animation sociale, culturelle et sportive, ainsi que la promotion des activités génératrices de revenus (AGR). Outre le rôle que jouent les AGR dans la lutte contre la pauvreté et la précarité, elles permettent le renforcement du tissu économique, la création de richesses, la promotion de l'auto-emploi, a rappelé la responsable, mettant en exergue leur rôle dans le développement de l'esprit d'initiative et l'autonomisation des femmes et des jeunes de manière plus ciblée. En sus des revenus stables qu'elles génèrent aux bénéficiaires, les AGR permettent également le regain de la confiance en soi, l'ancrage du sentiment de responsabilité venant de pair avec un changement dans les attitudes et les comportements, a-t-elle conclu.