Trois personnes ont été tuées dans l'escalade de la violence intercommunautaire dans la ville de Ghardaia (600 km au sud d'Alger), a indiqué une source officielle. Les victimes ont succombé à leurs blessures provoquées par des projectiles lors d'échauffourées survenues dans la nuit de lundi à mardi dans la localité de Guerrara, à 120 km au nord-est de Ghardaïa, selon l'agence de presse algérienne (APS). Un imposant dispositif des forces anti-émeutes a été déployé sur les lieux pour mettre un terme à ces affrontements émaillés par des incendies et des actes de vandalisme contre des habitations, des locaux commerciaux, des véhicules particuliers et des édifices publics. La ville de Ghardaïa est secouée plus de deux ans par des affrontements meurtriers entre les communautés mozabites (berbères) et chaâmbas (arabes). Ces heurts ont fait une dizaine de morts depuis décembre 2013 et des centaines de maisons et de magasins ont été incendiés. La reprise de ces heurts intervient quelques jours après la mise en place d'une commission interministérielle chargée de l'examen des voies et moyens pour consolider la maitrise de la situation dans la région de Ghardaïa. A cette occasion, le ministre de l'intérieur a affirmé que l'Etat veillerait à l'application "rigoureuse" de la loi contre tous ceux qui "s'avisent de porter atteinte à l'ordre public ou de compromettre l'avenir de cette wilaya". Le ministre a accusé "des parties tendancieuses" de vouloir semer la division parmi les populations de cette wilaya. Les appels incessants au calme lancés par différents acteurs et les déplacements in situ des plus hauts responsables de l'Etat ne sont pas parvenus jusque-là à normaliser la situation, puisqu'après chaque période d'accalmie, généralement de courte durée, les affrontements reprennent de plus belle, installant un sentiment de panique et d'insécurité parmi les habitants de la capitale de la vallée du M'zab.