Les comptes nationaux ont désormais comme année de base 2007 au lieu de 1998. C'est ce que vient d'affirmer le Haut Commissariat au Plan (HCP) dans son nouveau rapport relatif au changement de la base des comptes nationaux (2007 au lieu de 1998), notant que ce changement d'année de base obéit au double objectif. Premièrement, mettre régulièrement la comptabilité nationale en conformité avec l'évolution des standards internationaux. Deuxièmement, appréhender l'évolution que connaissent les structures de la production nationale et la contribution des secteurs d'activités et institutionnels à la création de la valeur ajoutée. C'est dans ce cadre, qu'après avoir élaboré les comptes de la base 1998 selon les recommandations du Système de Comptabilité Nationale (SCN) 1993- une norme internationale établie par la Division Statistique des Nations Unies -, le Maroc a procédé à l'établissement d'une nouvelle année de base de ses comptes nationaux, en l'occurrence 2007, en se référant au SCN 2008. Ce passage des comptes nationaux marocains de la base 1998 à celle de 2007 a entraîné, globalement, une révision à la hausse des niveaux des principaux agrégats. C'est le cas du PIB qui s'élève, pour l'année 2007, à 647,5 milliards de DH. selon la base 2007 au lieu de 616,2 milliards en base 1998, en hausse de 31,3 milliards de DH ou de 5,1%. La réévaluation du PIB a été portée par la demande intérieure. En effet, les dépenses de consommation finale des ménages (y compris les ISBLSM) ont été réévaluées de 15,2 milliards de DH ou de 4,2%, les dépenses de consommation finale des Administrations publiques de 1,2 milliard de DH ou de 1% et la formation brute du capital fixe (FBCF) de 15,6 milliards de DH ou de 8,1%. Dans ces conditions, et en prenant en considération une réévaluation à la hausse de 3,6 milliards de DH de la variation des stocks, la demande intérieure a été réévaluée de 35,6 milliards de DH ou de 5,3%. S'agissant des échanges extérieurs, leur réévaluation s'est inscrite dans une hausse de 7,9 milliards de DH ou de 2,9% pour les importations et de 3,6 milliards de DH ou de 1,6% pour les exportations. Ces révisions différenciées des agrégats des échanges extérieurs se sont traduites par une détérioration du solde extérieur des échanges de biens et services de 4,3 milliards de DH par rapport à son niveau de la base 1998. Au niveau des secteurs d'activité, le HCP indique que la réévaluation de la valeur ajoutée globale a été de 5,7% en base 2007. Sa répartition par secteur d'activité fait apparaître une réévaluation à la baisse de celle du secteur primaire (agriculture et pêche) de 6,1% et une réévaluation à la hausse de celle du secteur secondaire (industries extractives et de transformation, eau et électricité et BTP) de 7,2% et de celle du secteur tertiaire (commerce et services) de 7,7%. Dans ces conditions, la part du secteur primaire dans le PIB a baissé de 1,3 point de pourcentage, pour se situer à 10,9%, alors que celle du secteur non agricole est en augmentation de 1,8 point de pourcentage, se situant à 78,1% (la part du secteur tertiaire est en hausse de 1,3 point de pourcentage). De même, le taux de valeur ajoutée du secteur primaire a baissé de 72% en base 1998 à 62,5% en base 2007 et dans une moindre mesure celui du secteur secondaire de 33,7% à 32,5%. Le secteur tertiaire, quant à lui, a enregistré une amélioration du taux de valeur ajoutée, passant de 69,2% à 73%. Le passage à la nouvelle base 2007 a entraîné aussi la réévaluation à la hausse des niveaux de la croissance économique en volume sur toute la période 2008-2012, à l'exception de l'année 2009 pour laquelle le taux de croissance a été revu légèrement à la baisse. La croissance annuelle moyenne du PIB en volume est réévaluée de 0,2 point de pourcentage durant la période 2007-2012, passant de 4,3% en base 1998 à 4,5% en base 2007. Les emplois du PIB ont enregistré pour l'ensemble des réévaluations à la hausse. La formation brute du capital fixe a été réévaluée de 1% en moyenne annuelle, les dépenses de consommation finale des ménages (non compris les ISBLSM) de 0,3% et celles des administrations publiques de 0,1%. Au niveau des échanges extérieurs, les importations ont été réévaluées de 1,8% par an en moyenne et les exportations de 0,1%, accentuant de ce fait leur contribution négative à la croissance du PIB. Au niveau des ratios macroéconomiques, le HCP montre, entre autres, que l'investissement brut a représenté 32,2% du PIB en moyenne annuelle durant cette période, soit une réévaluation à la hausse de 0,9 point de pourcentage par an. Les sociétés non financières et les administrations publiques demeurent les principaux secteurs institutionnels contributeurs à cet effort d'investissement, avec près de 85%. Le taux d'épargne nationale n'a pas connu de changement. Par conséquent, le besoin de financement de l'économie s'est accentué d'une année à l'autre, particulièrement sous l'effet de la détérioration des capacités de financement des sociétés non financières et des Administrations publiques (APU).