Dans un environnement international peu favorable, l'activité économique nationale devrait bénéficier de la bonne campagne agricole 2012-2013, qui réduirait l'impact de ralentissement des activités non agricoles sur la croissance. Dans ces conditions, le Produit Intérieur Brut (PIB) s'accroîtrait de 4,6% en volume en 2013 au lieu de 2,7% en 2012. C'est ce qu'affirme le Haut Commissariat au Plan (HCP) dans un nouveau rapport relatif à la situation économique nationale en 2013 et ses perspectives pour 2014. La valeur ajoutée du secteur primaire devrait enregistrer une hausse de 14,7%, suite à l'amélioration notable de la production des cultures céréalières de 86,5%, se situant à 97 millions de quintaux durant la campagne 2012-2013. Les autres cultures agricoles, l'élevage et la pêche maritime continueraient à connaître un rythme soutenu de leurs activités, sous l'effet des programmes d'investissement publics ambitieux retenus pour le secteur, en particulier dans le cadre du Plan « Maroc vert » et du Plan maritime «Halieutis ». En revanche, les activités non agricoles seraient affectées par la réduction des dépenses budgétaires d'investissement, décidée au début de l'année 2013, le faible accroissement de la demande mondiale adressée au Maroc et le resserrement des capacités de financement de l'économie. Leur rythme de croissance est estimé à 3,1% en 2013 au lieu de 4,3% en 2012 et de 5% par an en moyenne durant la décennie 2000. Dans ce contexte, note le HCP, les activités du secteur secondaire (Mines, Energie, Industries de transformation et Bâtiment et travaux publics (BTP)) continueraient d'enregistrer des rythmes de croissance très bas, de l'ordre de 1,8% en 2013, après celui de 1,3% en 2012. Le ralentissement des activités du BTP, des mines et de celles des phosphates et dérivées, en particulier, explique ces contre-performances du secteur secondaire. Le secteur tertiaire (services marchands et non marchands) dégagerait, pour sa part, un léger recul de sa croissance passant de 5,9% en 2012 à 3,8%, en raison, particulièrement, de la stagnation de la valeur ajoutée des services fournis par les administrations publiques. Le recul du rythme d'accroissement des activités tertiaires aurait pu être plus accentué si ce n'était l'effet positif du secteur agricole sur le commerce et le transport et la consolidation des performances des activités des télécommunications. Pour sa part, la demande intérieure devrait bénéficier de l'amélioration de la consommation des ménages, sous l'effet notamment de l'accroissement de leurs revenus induits par la performance de l'activité agricole. La demande intérieure serait ainsi en hausse de 5% en volume en 2013 au lieu de 2,4% en 2012. Dans ce cadre, la consommation des ménages s'accroîtrait de 6% au lieu de 3,6% en 2012. La consommation publique, quant à elle, connaîtrait un net ralentissement, en progressant de 3% en volume au lieu de 7,9% en 2012. La formation brute du capital fixe (FBCF), de son côté, serait affectée par la baisse de l'investissement public de l'administration centrale de 15 milliards de dirhams, d'une part, et par le rétrécissement des marges de financement en faveur du secteur privé, d'autre part, et sa croissance se situerait à près de 0,5% au lieu de 2,7% en 2012. Dans ce cadre, la contribution de la consommation des ménages à la croissance économique atteindrait 3,6 points en 2013 au lieu de 2,1 points en 2012. La contribution de la consommation des administrations publiques afficherait une baisse, en passant de 1,4 point en 2012 à 0,6 point et celle de la formation brute de capital fixe passerait de 0,8 point en 2012 à 0,2 point. La variation des stocks, en augmentation significative suite à l'amélioration de la production agricole, devrait afficher une contribution en hausse passant de -1,7 point en 2012 à 1,4 point en 2013. Au total, la demande intérieure contribuerait pour 5,8 points à la croissance du PIB en 2013 au lieu de 2,7% en 2012. Dans le même sillage, le HCP note que l'inflation devrait connaître une modération sous l'effet de la baisse des prix de l'énergie et des autres matières premières au niveau international, en plus des dépenses budgétaires de subvention fixées à 40 milliards de dirhams pour 2013. La hausse du niveau général des prix, mesuré par le prix implicite du PIB, se situerait, ainsi, aux alentours de 1% au lieu de 0,5% enregistré en 2012. Par ailleurs, le HCP fait observer que le pays serait contraint, malgré la mobilisation du financement extérieur, sous forme d'Investissements Directs Etrangers, d'investissements de portefeuille et d'emprunts extérieurs émanant des secteurs public et privé, à puiser dans ses réserves en devises pour couvrir l'ensemble de ses besoins de financement. A cet effet, l'encours des réserves en devises devrait enregistrer une nouvelle baisse de 5,5%. Les avoirs extérieurs nets représenteraient, ainsi, à fin 2013, l'équivalent de 3,7 mois d'importations en biens et services, au lieu de près de 4 mois en 2012. Pour l'année 2014, le HCP table sur un taux de croissance de 2,5%. Les activités non agricoles devraient enregistrer une légère amélioration de leur rythme de croissance, passant de 3,1% en 2013 à 3,6%, tout en restant, cependant, inférieur à la moyenne de 4,6% enregistrée durant la période 2010-2012. Le secteur primaire, sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne, dégagerait une valeur ajoutée en régression de 3,8% au lieu d'une hausse de 14,7% estimée pour 2013. Il continuerait, toutefois, de bénéficier de l'amélioration de la production des autres cultures agricoles et de l'élevage, suite au dynamisme engendré par les projets et programmes du Plan « Maroc vert ». Par ailleurs, le secteur des pêches maritimes devrait poursuivre sa tendance haussière enclenchée en 2012. Parallèlement, la demande intérieure continuerait de soutenir la croissance économique nationale, mais avec une contribution moins élevée qu'en 2013. Quant à la demande extérieure nette, sa contribution à la croissance du PIB devrait rester négative en 2014, en dépit de l'amélioration anticipée de la demande mondiale adressée au Maroc. Au niveau international, le HCP table sur un taux de croissance de l'ordre de 4% en 2014 au lieu de 3,3% en 2013. Elle devrait profiter d'une légère progression de la croissance des pays avancés de 1,2% en 2013 à 2,2% en 2014 et de la poursuite du dynamisme des pays émergents et en développement, avec un rythme d'accroissement de 5,7% en 2014 au lieu de 5,3% en 2013, souligne-t-on.