Dans sa note relative au budget économique exploratoire pour 2013, le HCP les principaux éléments négatifs qui marquent l'année 2012, dont les conditions climatiques défavorables, en comparaison avec 2011, qui impactent négativement les résultats de la campagne agricole au niveau de la production des cultures céréalières. Cette année reste marquée, également, par la poursuite du ralentissement de la croissance de la demande mondiale adressée au Maroc de 7,8% en 2010 à 5,8% en 2011 et à 2% prévu pour 2012, des recettes du tourisme international de 6,8% à 4,3% et à 2% et des transferts des Marocaines Résidant à l'Etranger (MRE) de 8,3% à 7,3% et à 4% respectivement, ajoute le Haut Commissariat. Néanmoins, note-t-il, l'année 2012 n'aurait pas connu de changement notable dans la politique budgétaire, notamment en matière d'investissement et de dépenses de fonctionnement, avec le maintien partiel des dépenses de compensation qui restent importante malgré la répercussion d'une partie de l'inflation importée sur les prix intérieurs. Le HCP prévoit que, dans ce contexte, la croissance économique nationale passerait de 5% enregistré en 2011 à 2,4% en 2012, avec cependant l'hypothèse d'une réalisation intégrale des programmes d'investissement public et des dépenses de fonctionnement de la loi de finances 2012, adoptée par le Parlement au mois de mai. La valeur ajoutée du secteur primaire serait en baisse de 9,3%, en raison du recul de la production des cultures céréalières de 42,8% par rapport à son niveau de 2011. Néanmoins, les activités des autres cultures et de l'élevage devraient connaître un redressement, notamment avec l'amélioration des conditions climatiques à partir de mois d'avril 2012. Les activités non agricoles, quant à elles, devraient dégager une croissance de 4,3%, rythme inférieur à 5% enregistré en 2011. D'une façon générale, le rythme d'évolution de ces activités est resté relativement soutenu après avoir subi les effets de la crise économique internationale en 2008 et 2009. Les activités du secteur secondaire (Mines, Energie, Industries de transformation et Bâtiment et travaux publics (BTP)) s'accroîtraient de 4,4% au lieu de 4% en 2011. Le dynamisme des activités du BTP et de celles des phosphates et dérivées, en particulier, explique cette tendance haussière de la valeur ajoutée du secteur secondaire. En revanche, le secteur tertiaire (services marchands et non marchands) dégagerait une valeur ajoutée en ralentissement, de 4,2% en 2012 au lieu de 6% en 2011. Avoirs extérieurs: Perte de vitesse La croissance économique estimée pour 2012 continuerait d'être tirée par la demande intérieure. La contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. La demande extérieure, qui avait contribué positivement à la croissance économique en 2010, présenterait en revanche une contribution négative, de l'ordre de 1,1 point en 2012 après avoir été de 1,5 point en 2011. Le dynamisme de la demande intérieure proviendrait principalement de la consommation des Administrations publiques et de la formation brute de capital fixe (FBCF). La consommation des administrations publiques avec une hausse de 12,5% en volume, devrait assurer 2,3 points à la croissance économique en 2012 au lieu de 0,8 point l'année précédente, sous l'effet de la hausse des dépenses de fonctionnement de 11,7%. La FBCF, de son côté, devrait consolider sa reprise entamée en 2011, avec une croissance de 5,2% en volume au lieu de 2,5% en 2011 et sa contribution à la croissance atteindrait 1,6 point au lieu de 0,8 point en 2011. Ceci trouve son origine dans le dynamisme de l'investissement public, dont le montant consolidé augmenterait de 12,8% en 2012. La consommation finale des ménages, quant à elle, devrait connaître un net ralentissement en 2012 avec un taux d'accroissement de 2,3% au lieu de 7,4% en 2011, et ce, en raison de la baisse de l'autoconsommation et des revenus agricoles. Sa contribution à la croissance serait de 1,4 point au lieu de 4,2 points en 2011. Au plan des échanges extérieurs, les exportations de biens et services connaîtraient une amélioration de leur croissance qui serait de 4,5% en volume en 2012 au lieu de 2,1% en 2011, alors que la hausse des importations serait plus élevée, de l'ordre de 5,7% après 5% en 2011. Cette évolution est attribuable essentiellement à l'augmentation des besoins de l'économie en matière de produits agricoles, énergétiques et d'équipement. Le dynamisme de la demande intérieure s'est accompagné d'un effet multiplicateur sur les importations qui a tendance à la hausse. Les importations devraient couvrir environ 44,6% du total de la demande finale intérieure en 2012 au lieu de 43% en 2011 et 39,2% en 2010. Parallèlement, la libéralisation des importations, notamment des biens d'équipement et de consommation n'a pas eu un effet extensif sur les exportations. En termes nominal, la balance des échanges extérieurs continuerait de dégager un déficit en ressources en accentuation, passant de 10,7% du PIB en 2010 à 14,1% en 2011 et à 16,3% en 2012, mettant ainsi en exergue la contribution négative de la demande extérieure à la croissance de l'économie nationale. Compte tenu de ces évolutions, les déficits internes et externes sont en accentuation. La consommation finale nationale en valeur s'accroîtrait plus vite (de 8,1%) que le PIB nominal (de 4,6%), soutenue par la maîtrise de l'inflation (2,1% en 2012, après 0,1% en 2011 selon le prix implicite du PIB) et les facilités d'accès au financement. De ce fait, l'épargne intérieure en pourcentage du PIB, passerait de 22,9% en 2011 à 20,3% en 2012. Globalement, le taux d'épargne nationale (l'épargne intérieure et les revenus nets en provenance du reste du Monde) connaîtrait une légère baisse, passant de 28% du PIB en 2011 à 26,9% en 2012, alors que l'investissement brut (FBCF et variation des stocks) serait de 35,5% du PIB en 2012 au lieu de 36% en 2011. Le gap entre l'épargne et l'investissement, représentant le besoin de financement de l'économie nationale, devrait continuer à se creuser pour atteindre 8,6% du PIB en 2012 au lieu de 8% en 2011, en jumelage avec le maintien du déficit du budget de l'Etat au niveau de 5,2% du PIB en 2012 après avoir culminé à 6,2% en 2011.