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Le HCP table sur un taux de 2,4% en 2012 contre 5% en 2011 Croissance économique
Les prix intérieurs menacés par la flambée des prix du pétrole et le dynamisme de la demande locale
Dans un contexte marqué par une conjoncture économique mondiale difficile et une campagne agricole, qui est au-dessous de la moyenne, la croissance économique nationale passerait de 5% enregistré en 2011 à 2,4% en 2012. Ce chiffre, certes inquiétant, vient d'être annoncé, mercredi à Casablanca, par Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan, lors d'une conférence sous le thème : « La situation économique au Maroc en 2012 et ses perspectives pour 2013 ». Cette croissance du PIB continuerait d'être tirée par la demande intérieure. « La contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. La demande extérieure, qui avait contribué positivement à la croissance économique en 2010, présenterait en revanche une contribution négative, de l'ordre de 1,1 point en 2012 après avoir été de 1,5 point en 2011 », avait-il expliqué. Dans le détail, M. Lahlimi avait souligné que la valeur ajoutée du secteur primaire serait en baisse de 9,3% en 2012, en raison du recul de la production des cultures céréalières de 42,8% par rapport à son niveau de 2011. Néanmoins, les activités des autres cultures et de l'élevage devraient connaître un redressement, notamment avec l'amélioration des conditions climatiques à partir du mois d'avril 2012. Les activités non agricoles, quant à elles, devraient dégager une croissance de 4,3%, rythme inférieur à 5% enregistré en 2011. Au plan des échanges extérieurs, la balance des échanges extérieurs continuerait de dégager un déficit en ressources en accentuation, passant de 10,7% du PIB en 2010 à 14,1% en 2011 et à 16,3% en 2012, mettant ainsi en exergue la contribution négative de la demande extérieure à la croissance de l'économie nationale. Globalement, le taux d'épargne nationale (l'épargne intérieure et les revenus nets en provenance du reste du Monde) connaîtrait une légère baisse, passant de 28% du PIB en 2011 à 26,9% en 2012, alors que l'investissement brut (FBCF et variation des stocks) serait de 35,5% du PIB en 2012 au lieu de 36% en 2011. Autre point inquiétant soulevé par le patron du Haut Commissariat au Plan est que le gap entre l'épargne et l'investissement, qui représente le besoin de financement de l'économie nationale, devrait continuer à se creuser pour atteindre 8,6% du PIB en 2012 au lieu de 8% en 2011, en jumelage avec le maintien du déficit du budget de l'Etat au niveau de 5,2% du PIB en 2012 après avoir culminé à 6,2% en 2011. Ces déséquilibres se traduiraient par la baisse du stock des réserves en devises qui devraient couvrir 3,9 mois d'importations des biens et services en 2012 au lieu de 5,1 mois en 2011. Côté perspectives pour 2013, le HCP table sur un taux de croissance de 4,3%. Elle serait attribuable à une reprise des activités du secteur primaire de 5,8% par rapport à 2012 et au maintien du dynamisme des activités non agricoles. La contribution de la demande intérieure dans cette croissance s'élèverait à 6,2 points en 2013 au lieu de 3,5 points en 2012, suite à l'augmentation de la consommation des ménages de 4,5% en volume au lieu de 2,3% en 2012, de celle des administrations publiques de 3% au lieu de 12,5% et de la hausse de la FBCF de 7,1% après avoir enregistré 5,2% une année auparavant. Néanmoins, ce dynamisme de la demande intérieure, particulièrement de la consommation des ménages, associé à la persistance des prix du pétrole brut à des niveaux élevés (110 $/baril), exerceraient une certaine pression sur les prix intérieurs. Ainsi, l'inflation passerait de 2,1% en 2012 à 2,6% en 2013.