Le département de Ahmed Lahlimi a dressé un panorama provisoire de la situation économique du Maroc pour l'année 2012 dans un climat d'incertitude marqué par une conjoncture économique mondiale critique et une ambiance politique maghrébine et arabe tendue. Les perspectives de l'économie marocaine en 2012 sont loin d'être rassurantes. C'est du moins ce que prévoit le Haut-Commissariat au Plan. Les indicateurs seraient en repli cette année par rapport à l'année précédente. Ceci est relatif à la crise financière qui a ébranlé la stabilité des économies partenaires, notamment celles qui sont issues de la zone euro dont une grande partie passe par une période délicate. En conséquence, la croissance de la demande mondiale adressée au Maroc continuerait à fléchir. Après avoir atteint un niveau de 7,8% en 2010 et 5,8% en 2011, elle serait de 2% pour 2012. Les recettes du tourisme international se situeraient également autour de 2% contre 4,3% en 2011. Il en est de même pour les transferts des MRE qui atteindraient un niveau de 4% en 2012 contre 7,3% enregistrés précédemment. Compte tenu de cette donne, le département de Ahmed Lahlimi a dressé un panorama provisoire de la situation économique du Maroc pour l'année 2012 dans un climat d'incertitude marqué par une conjoncture économique mondiale critique et une ambiance politique maghrébine et arabe tendue. Si le taux de croissance au niveau national a été de 5% en 2011, il serait en net repli cette année. Selon le HCP, cet indicateur se dégringolerait pour se situer provisoirement autour de 2,4%, avec l'hypothèse d'une réalisation intégrale des programmes d'investissement public et des dépenses de fonctionnement de la loi de Finances 2012. La tendance baissière toucherait également le secteur primaire qui serait en régression de 9,3%. «Ce repli dépendrait du recul de la production des cultures céréalières de 42,8% comparativement à l'année précédente», a souligné Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au Plan qui prévoit, en revanche, un redressement des activités des autres cultures et de l'élevage. Par ailleurs les conditions climatiques qu'a connues le Royaume au cours des premiers mois de l'année en cours n'ont pas été favorables pour maintenir le rythme de la productivité agricole. A cet effet, les activités non agricoles devraient dégager une croissance de 4,3%, rythme inférieur à 5% enregistré l'année précédente. Ainsi, les activités du secteur secondaire, en l'occurrence les mines, l'énergie, les industries de transformation et BTP s'accroîtraient de 4,4% au lieu de 4% en 2011. M. Lahlimi a souligné, dans ce sens, que «le dynamisme des activités du BTP et de celles des phosphates et dérivés, en particulier, explique cette tendance haussière de la valeur ajoutée du secteur secondaire». Et de préciser que «le secteur tertiaire dégagerait une valeur ajoutée en ralentissement de 4,2% en 2012 au lieu de 6% en 2011». Par ailleurs, le HCP précise dans ses prévisions que la croissance économique estimée pour 2012 continuerait à être tirée par la demande intérieure. Un dynamisme qui proviendrait principalement de la consommation des administrations publiques et la formation du capital brut et dont la contribution à l'augmentation du PIB serait de 3,5 points de croissance. La consommation finale des ménages connaîtrait, en contrepartie, un ralentissement avec un taux d'accroissement de 2,3% au lieu de 7,4% en 2011. Sa contribution à la croissance passerait de 4,2 points en 2011 à 1,4 point en 2012. En termes d'échanges commerciaux, les exportations s'amélioreraient de 4,5% contre 2,1% enregistrés en 2011. Les importations, pour leur part, devraient couvrir environ 44,6% du total de la demande finale intérieure en 2012 au lieu de 43% en 2011 et 39,2% en 2010. En revanche, le déficit en ressources s'accentuerait de 16,3% en 2012 contre 14,1% en 2011, mettant en exergue la contribution négative de la demande extérieure à la croissance de l'économie nationale. Notons que le taux d'épargne nationale baisserait légèrement en 2012 pour atteindre les 26,9% contre 28% en 2011. L'investissement brut serait à cet effet de 35,5% du PIB contre 36% en 2011. Selon les hypothèses du HCP, le gap entre l'épargne et l'investissement, représentant le besoin de financement de l'économie nationale, devrait continuer à se creuser pour atteindre 8,6% du PIB au lieu de 8% l'année passée. Le HCP met également en relief la baisse du stock des réserves en devises qui couvrirait seulement 3,9 mois d'importations de biens et services contre 5,1 mois fixés en 2011.