Les estimations de la croissance nationale en 2010 devraient confirmer la reprise des activités non agricoles observées au début de l'année, a assuré mercredi à Casablanca M. Ahmed Lahlimi Alami, Haut Commissaire au Plan. Animant une conférence sur ''l'économie nationale en 2010 et ses perspectives d'évolution'', M. Lahlimi a indiqué que le Produit brut non agricole s'accroîtrait ainsi de 5,9 pc en 2010 au lieu de 1,3 pc en 2009 et ce, grâce essentiellement à la reprise de 5,6 pc des activités du secteur secondaire notamment les mines, les industries de transformation ou encore le BTP. Quant aux activités tertiaires, elles devraient, selon lui, consolider leurs performances et s'accroître à un rythme de 6 pc au lieu de 4 pc en 2009. Et de faire remarquer que le secteur primaire qui a enregistré une bonne campagne agricole durant l'année 2009, a été affecté par les effets des conditions climatiques moins favorables et des inondations qui ont réduit la production de certaines cultures. De ce fait, la campagne agricole 2009-2010 aurait dégagé une production céréalière de 80 millions de quintaux, soit une baisse de 20 pc par rapport à 2009, a-t-il indiqué avant d'ajouter que la progression soutenue de l'élevage et de la pêche maritime en 2010 devrait néanmoins permettre d'atténuer en partie la baisse de la production des céréales et des cultures maraîchères. Au total, la valeur ajoutée du secteur primaire baisserait de 7,5 pc en 2010 contre une hausse de 29 pc en 2009, selon les quantifications du HCP. A l'aune de ces conditions, M. Lahlimi prévoit une croissance économique nationale à hauteur de 4 pc en 2010 au lieu de 4,9 pc en 2009 et 5,6 pc en 2008. Une croissance qui, explique-t-il, aurait bénéficié de la consolidation de la demande intérieure notamment la consommation des ménages qui s'est améliorée de 5,2 pc en volume. Un dynamisme qui, selon lui, continuerait cependant d'alimenter les importations en biens et services, lesquels devraient progresser de 8,6 pc en 2010 avec un rythme supérieur à celui des exportations qui serait de l'ordre de 7 pc. Et du coup, le déficit courant de la balance des paiements atteindrait 5,6 pc du PIB en 2010 au lieu de 5 pc par an en 2008-2009 et d'un excédent d'environ 2,6 pc par an entre 2000 et 2007. Evoquant l'incontournable question des incidences de la crise financière sur l'économie mondiale, M. Lahlimi a mis en avant la résistance du système financier en raison de la rigueur du cadre réglementaire de l'activité bancaire et son strict respect des règles prudentielles. Mais il n'en demeure pas moins que la crise a eu un impact sur certains secteurs notamment le tourisme et au niveau des échanges commerciaux ou encore les transferts des Marocains résidant à l'étrangers, a-t-il regretté. Dans ce contexte international incertain, M. Lahlimi a donné les estimations du HCP concernant la croissance économique nationale en 2011 qui serait de 4,3 pc, et ce, sur la base de l'hypothèse de reconduction de la politique budgétaire en vigueur en 2010 en matière de fiscalité, de dépenses d'investissement et de fonctionnement, particulièrement les dépenses de soutien des prix à la consommation ainsi qu'une production céréalière moyenne de 70 millions de quintaux. Toujours sur le registre des prévisions pour 2011, M. Lahlimi a indiqué que le PIB non agricole s'accroîtrait de 5,4 pc grâce à une croissance de 5,7 pc du secteur secondaire et de 5,3 pc pour le secteur tertiaire. Quant au secteur primaire, il accuserait, selon lui, une légère baisse de sa valeur ajoutée de l'ordre de 2,7 pc. Tout en se félicitant des investissements d'envergure réalisés au Maroc et son attractivité économique, M. Lahlimi a plaidé pour la valorisation et la consolidation de ces acquis en opérant des arbitrages judicieux face aux exigences de son développement et aux contraintes des situations internationales actuelles et à venir. Et de souligner qu'une mobilisation collective dans le cadre de la planification stratégique et du pacte social dont SM le Roi Mohammed VI a confié la charge au conseil économique et social, est la plate-forme adéquate pour assurer dans l'avenir le maximum de cohérence et de convergence des programmes économiques et sociaux et des politiques publiques ainsi que l'efficience optimale d'une gestion pluriannuelle des finances publiques.