Contrairement à ce qu'on pense, le Maroc n'est pas bien avancé en matière de qualité des connexions à Internet à haut débit. Cette réalité vient d'être dévoilée par l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) qui classe le Royaume 45ème en la matière sur une liste de 61 pays. Au niveau du monde arabe, le Royaume est arrivé 4ème après les Emirats Arabes Unis (1er et 35ème mondial), Arabie Saoudite (2ème et 36ème mondial), Bahreïn (3ème et 39ème mondial) et Qatar (5ème et 46ème mondial). Avec ce classement, on peut dire que le citoyen marocain n'est pas bien intégré dans la société de l'information d'aujourd'hui. Bien plus, selon un rapport de la Banque mondiale sur le développement d'internet dans la région MENA, «le déploiement des réseaux à large bande stimule le développement économique et est devenu incontournable pour la compétitivité des pays». Le Maroc est, malheureusement, loin de réussir ce défi. Espérons qu'avec l'avènement de la quatrième génération (4G) de la téléphonie mobile, prévue cette année, la qualité des connexions à Internet à haut débit s'améliore plus. L'arrivée de la 4G est susceptible, en effet, d'entraîner de profondes transformations, notamment un renouvellement technologique marqué par le passage du haut au très haut débit sur le mobile, une évolution des modèles d'affaires entre des services d'accès à haut débit (3G, ADSL) ayant atteint un certain degré de maturité technologique, et une émergence de nouveaux services liés au très haut débit facilitant le développement des usages de la vie quotidienne et professionnelle. De l'avis des spécialistes en la matière, l'usage de la 4G, tout en favorisant l'augmentation de la connectivité et l'émergence de nouveaux services, devra, vraisemblablement, redynamiser la croissance et la compétitivité du secteur et offrir de nouvelles opportunités aux autres secteurs économiques. Dans son rapport : «The ITU ict Facts and Figures-The world in 2015 », l'UIT affirme de manière générale que les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont connu un essor sans précédent au cours des 15 dernières années, ouvrant ainsi de vastes perspectives pour le développement socio-économique. L'institution spécialisée de l'ONU ajoute que plus de 7 milliards d'abonnements mobiles sont enregistrés aujourd'hui, alors qu'il n'y en avait que 738 millions en l'an 2000. Le nombre d'internautes s'établit à 3,2 milliards, dont 2 milliards vivent dans les pays en développement. L'institution spécialisée de l'ONU souligne, par ailleurs, que le taux de pénétration de l'Internet a été multiplié par sept entre 2000 et 2015, passant de 6,5 à 43% de la population mondiale. La proportion de ménages ayant accès à l'Internet au domicile a progressé, passant de 18% en 2005 à 46% en 2015. Les chiffres de l'UIT montrent également que 4 milliards d'habitants dans les pays en développement ne sont toujours pas connectés. Sur le milliard ou presque d'individus vivant dans les pays les moins avancés (PMA), 851 millions n'utilisent pas l'Internet. Autre point soulevé par l'UIT : le large bande mobile est le segment de marché le plus dynamique avec un taux de pénétration de 47% à l'échelle mondiale en 2015, chiffre qui a été multiplié par 12 depuis 2007. En 2015, 69% de la population mondiale seront desservis par un réseau large bande mobile 3G contre 45% en 2011. L'UIT constate également un essor rapide du large bande mobile 3G dans les zones rurales, et 29% des 3,4 milliards de personnes dans le monde qui vivent dans des zones rurales seront desservies par un réseau mobile large bande 3G d'ici à la fin de 2015. Sur les 4 milliards de personnes qui vivent dans des zones urbaines, 89% auront accès à un réseau large bande mobile 3G. L'adoption de large bande fixe est plus lente puisque l'augmentation annuelle au cours des trois dernières années est de 3%. Alors que les prix des services large bande fixes ont considérablement baissé entre 2008 et 2011 dans les pays en développement, ils connaissent une stagnation depuis et ont même légèrement augmenté dans les PMA. A. CHANNAJE