Le Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg, a appelé, mercredi, à une réévaluation de l'aide de l'Union et son adaptation aux besoins réels des camps de Tindouf, ainsi qu'au recensement des populations des camps, mettant ainsi fin aux supercheries de l'Algérie et ses protégés du Polisario, démasqués par le rapport d'enquête de l'Office européen de la lutte anti-fraude (OLAF) qui a révélé des détournements massifs et organisés de l'aide humanitaire internationale aux détriments des populations séquestrées. Dans une résolution sur la base d'un rapport concernant la décharge sur l'exécution du budget général de l'UE pour l'exercice 2013, le Parlement, qui a pris acte des résultats du rapport de l'OLAF relatif aux détournements, a demandé à la Commission européenne "de fournir des éclaircissements sur les mesures prises en réponse aux conclusions de ce rapport", la pressant de veiller à ce que les responsables algériens et ceux du Polisario incriminés par ledit rapport "n'aient plus accès à l'aide financée par les contribuables européens". Le Parlement européen s'est également inquiété de l'absence d'un recensement de la population des camps de Tindouf, dans le sud-ouest du territoire algérien, "pendant une période aussi prolongée (près de trente ans après leur arrivée)", soulignant qu'il s'agit là d'une "situation anormale et unique dans les annales du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations unies". La nouvelle résolution du Parlement européen vient conforter l'appel, lancé la veille par l'Association des contribuables d'Europe (Taxpayers Association of Europe) afin que l'Union européenne s'assure que l'aide humanitaire, accordée aux populations des camps de Tindouf et financée par le contribuable européen, ne fera plus l'objet de détournements par les responsables algériens et les dirigeants du Polisario. L'appel de l'Association européenne s'est appuyé sur le rapport qui a été réalisé par l'OLAF en 2007 mais n'a pu être rendu public qu'en janvier dernier suite à l'intervention du Médiateur européen. Le président de l'Association, Rolf von Hohenhau, s'est interrogé sur les raisons qui ont fait que ce rapport de l'OLAF ait été passé sous silence pendant toutes ces années, en relevant que la Commissaire européenne en charge du budget, n'a pas donné, jusqu'à présent, aux eurodéputés des réponses satisfaisantes concernant leurs interrogations à ce sujet. Il s'est également demandé si l'exécutif européen a la capacité de s'assurer que les responsables de ces fraudes n'aient plus accès aux moyens de l'UE. La nouvelle résolution relative aux détournements de l'aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf, qui a été adoptée, mercredi à Strasbourg par le Parlement européen, a mis à nu l'instrumentation de la question humanitaire à l'intérieur de ces camps que la propagande algérienne n'a cessé d'orchestrer, a estimé le président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, Abderrahim Atmoune. Cette résolution est une nouvelle victoire du Maroc et un triomphe de la vérité face aux mensonges éhontés de la propagande d'Alger concernant les populations des camps de Tindouf, a-t-il dit. Cette résolution est également venue soulever la question du recensement des populations séquestrées, que la propagande algérienne n'a cessé de gonfler afin de servir les intérêts bassement mercantiles des responsables algériens et des dignitaires du Polisario incriminés par le rapport de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), a-t-il ajouté, en saluant l'action vigilante de la diplomatie marocaine. Pour Abderrahim Atmoun, le refus des autorités algériennes de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, qui a été exigé par les instances internationales et réitéré par les Nations unies, est révélateur de l'ampleur de ce mensonge et la réalité des chiffres risque de faire voler en éclats toute la supercherie qui sous-tend ce différend régional, alimenté des années durant par les responsables algériens. M. Alem Menouar, ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne, s'est félicité, pour sa part, du vote du Parlement européen qui, avec raison et sagesse, s'est aligné sur le vote de la Commission de contrôle budgétaire, en condamnant ces détournements massifs et systématiques et demandant que les responsables incriminés dans cette vaste entreprise mafieuse n'aient plus accès à l'aide destinée à nos frères séquestrés dans les camps. M. Alem a salué d'autre part la demande formulée par le Parlement européen concernant l'enregistrement et le recensement des populations des camps de Tindouf, en rappelant que la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies a réitéré son appel à l'Algérie à déployer des efforts pour faciliter le recensement et l'enregistrement des populations des camps de Tindouf, conformément à ses obligations internationales.