Des hommes armés ont tué ce dimanche deux personnes devant l'ambassade de Corée du Sud à Tripoli, la capitale libyenne. L'attaque a été revendiquée par un groupe jihadiste rallié à Da'ech. Nouvelle flambée de violences en Libye. L'ambassade de Corée du Sud à Tripoli a été la cible de tirs, dimanche 12 avril, qui ont tué deux gardiens locaux chargés de la sécurité, ont annoncé les autorités libyennes et sud-coréennes. Dans un bref communiqué diffusé par le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE), le groupe jihadiste Da'ech a revendiqué l'attaque. «Des soldats du califat ont tué deux membres de la garde de l'ambassade de Corée du Sud à Tripoli», a affirmé la branche libyenne de Da'ech. L'ambassade de Corée du Sud est située dans un quartier connu pour ses magasins, restaurants et cafés. Plusieurs représentations diplomatiques y sont également installées, dont celles de l'Algérie et du Maroc. L'authenticité de la revendication n'a pu être vérifiée. Les assaillants ont attaqué l'ambassade sud-coréenne pendant la nuit : 40 salves de mitraillettes, tirées depuis une voiture. Ils ont également fait un blessé. Les deux gardes tués étaient des employés du gouvernement libyen, a déclaré le porte-parole de la sécurité de Tripoli. Le bâtiment n'a pas été touché mais la voiture des gardes a reçu plusieurs balles. L'ambassade fonctionnait en effectifs réduits. Seulement trois employés sud-coréens y travaillaient, ils en sont sortis indemnes. Alors que la Libye s'enfonce dans le chaos et la guerre civile, un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères à Séoul a déclaré que le gouvernement sud-coréen réfléchissait à un déménagement de l'ambassade. Il n'a pas donné de précisions. Des Libyens se réclamant de la mouvance de Da'ech ont revendiqué plusieurs attentats commis cette année contre des étrangers en Libye, notamment l'attaque fin janvier contre l'hôtel Corinthia à Tripoli et la décapitation de 21 coptes égyptiens mi-février. Ils ont également revendiqué plusieurs attentats contre des ambassades à Tripoli. La plupart des missions diplomatiques étrangères se sont retirées de la capitale libyenne pour des raisons de sécurité. Par ailleurs, au moins dix soldats de l'armée libyenne ont été tués et plus de 40 autres blessés lors d'affrontements féroces à Benghazi, la deuxième plus grande ville en Libye, ont affirmé à Xinhua samedi des sources médicales et militaires. "Le Centre médical de Benghazi a reçu vendredi dix corps de soldats de l'armée, en plus de 44 soldats blessés à des degrés divers de gravité", a précisé une source du Centre sous couvert d'anonymat. L'armée nationale de Libye a progressé sur l'axe de Hawari, dans le sud de Benghazi, pour but de reprendre la ville aux militants islamistes, selon une source militaire. Depuis la mi-octobre, l'armée libyenne et les forces loyales au général en retraite Khalifa Haftar mènent une bataille pour reprendre la ville de Benghazi, tombée aux mains des milices islamistes en juillet dernier. Les quartiers de Sabri et d'Al-Laithi au centre-ville de Benghazi sont le théâtre d'affrontements quotidiens, alors que les troupes de l'armée combattent dans les banlieues ouest et sud de la ville, où sont déployés des militants islamistes.