Da'ech a diffusé des images montrant plusieurs quartiers de Benghazi et prétendu avoir pris leur contrôle. Le porte-parole de Da'ech a annoncé dans ce rapport que les quartiers de Boub Dima et du carrefour d'Al-Khaladj sont prises par Da'ech. Et ce alors que de violents affrontements sont en cours entre l'armée libyenne et le groupe terroristes. Des roquettes ont frappé des zones résidentielles, à Benghazi, dimanche 1er mars, faisant au moins quatre morts et quelques 30 blessés, selon une source à l'hôpital de la ville. Parmi les morts dus aux violents combats, une fille de six ans, et sept autres blessés, victimes des explosions de mortier, tirés au hasard dans le district de Sidi Hussain. Un membre de la Force spéciale Saiqa, a également été tué dans Kuwaifiya, suite à des blessures provoquées par éclats d'obus. Le commandant des Forces spéciales, Wanis Bukhamada, a cependant déclaré que ses troupes contrôlaient une grande partie de la route de l'aéroport, la direction de la sécurité de Benghazi et une société de communication. De nombreuses sources concordantes ont assuré, d'autre part, que les milices armées islamistes ont évacué dans la hâte la ville de Derna, pour des raisons qui demeurent inconnues. Selon des témoins, de nombreux cortèges ont été aperçus en train de fuir la ville vers minuit, la nuit du vendredi 27 au samedi 28 février, en se dirigeant vers la région montagneuse voisine de « Ras Helal », en ajoutant que la plupart des bâtiments qui étaient sous leur contrôle, sont désormais vides et abandonnés. Pour sa part, une source militaire favorise la thèse d'un repositionnement stratégique des groupes de Da'ech dans la zone, pour leur permettre de mieux s'abriter des frappes aériennes, et pour faciliter leur mobilité. Les habitants de la ville n'ont pu qu'apprécier ce départ et la disparition des « étendards noirs » de chez eux, ainsi que les cortèges interminables des miliciens qui les terrorisaient, et les rackettaient au titre de soi-disant taxes islamiques. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé, dans un communiqué, ses ressortissants d›éviter de se rendre en Libye à cause de la situation sécuritaire dégradée dans ce pays. Le communiqué indique que les dernières attaques terroristes à Tripoli et les combats à qui se déroulent dans la capitale, à Benghazi et à Derna ‹›vont certainement se poursuivre››, sans compter la situation au Sud de la Libye qui échappe au contrôle des autorités et où les affrontements sont en cours depuis septembre 2014. Le Premier ministre libyen, Abdallah al-Thani, a une nouvelle fois exprimé son inquiétude au sujet de l'expansion de Da'ech dans son pays. L'organisation jihadiste est très bien implantée dans la région de Syrte, dans le nord de la Libye, et ne cache pas sa présence à Tripoli. Si on ne fournit pas aux militaires les armes dont ils ont besoin, le groupe va se déployer dans toute la Libye », a-t-il affirmé. Et de prévenir que si les jihadistes ne sont pas combattus, ils seraient un danger non seulement pour le nord de l'Afrique « mais aussi pour l'Europe ». La Libye compte, actuellement, deux gouvernements. L'un, installé à Tripoli, est soutenu par la puissante milice islamiste, Fajr Libya. L'autre, replié à Tobrouk et reconnu par la communauté internationale, est dirigé par Abdallah al-Thani. Et les deux s'affrontent depuis l'été 2014, ce qui laisse le champ libre aux groupes jihadistes, dont ceux qui ont fait allégeance à Da'ech.