Genève doit accueillir ce mercredi 14 janvier dans l'après-midi une réunion des parties libyennes en conflit. Organisée à l'initiative de Bernardino Leon, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, elle est qualifiée par la diplomatie européenne de réunion de la dernière chance. Elle vise à mettre en place un gouvernement d'union nationale et à faire taire les armes. Mais on voit mal ce qui pourrait en sortir, tant le pays est éclaté entre milices tribales qui se déchirent pour le pouvoir et le pétrole. Aujourd'hui, la Libye a deux gouvernements et deux Parlements. À l'Ouest, il y a Fajr Libya, (« Aube de la Libye »), composée d'une coalition de milices, notamment des islamistes originaires de Misrata, contrôle Tripoli et a remis en place l'ancien Parlement dominé par les islamistes. Dans l'Est, se trouve le gouvernement dirigé par Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale, qui siège à al-Baida. Son Parlement, issu des élections de juin dernier siège à 200 km de là, à Tobrouk. Leur fer de lance, c'est le général Khalifa Haftar, qui a engagé en mai une vaste offensive contre les islamistes, notamment pour reprendre des villes clés comme Benghazi. Mais, signe de leurs difficultés, ce gouvernement a profité il y a quelques jours d'une réunion de la Ligue arabe pour exhorter les Occidentaux à lui fournir des armes. Aucune indication n'a été donnée dans l'immédiat sur les participants à cette réunion de Genève, mais il semble que le général Haftar ait montré son intérêt. Par ailleurs, le pays abrite d'autres forces qui ont tout intérêt à sa déstabilisation : les jihadistes. Entre al-Baida et Tobrouk, la branche libyenne du groupe Etat islamique, a planté son drapeau à Derna. Et puis il y a ces groupes actifs dans le Sahel, et qui utilisent le sud de la Libye comme base arrière.