Situé sur la façade méditerranéenne, à 150 kms de Gibraltar et à l'Ouest de la ville d'Al-Hoceima, le Parc National d'Al-Hoceima correspond au massif de la tribu de Bokkoya. Ce massif culminant à 750 m, consiste en une bande de 8 kms de large et 40 kms de long bordé au Nord par une côte sinueuse composée d'anses rocheuses, de plages et de falaises. Couvrant une superficie de 48.460 hectares dont 19.000 ha en mer et abritant de nos jours environ 15.000 habitants répartis sur 37 douars, le Parc a été créé par le décret d'aménagement et de gestion du 8 octobre 2004 afin de conserver et de valoriser un écosystème unique parmi les mieux conservés de la côte Nord du Maroc. Le nom de la tribu Bokkoya habitant le Parc provient du mot berbère Iboqqoyen signifiant « les habitants de la colline ». Certains connaisseurs supposent que les Baquates cités dans quelques écrits romains correspondent aux Iboqqoyens, ce qui témoignerait à la fois du passé ancien de cette tribu et de son déclin sachant que les Baquates disposaient d'un territoire allant de Tanger à Taza. Malgré la nature montagneuse et difficile de la région, l'implantation ancienne de populations dans la zone s'explique par la facilité d'accès à des ports naturels sur la Méditerranée (Cala Iris, Boussekour et Bades) mais aussi par la qualité des pâturages qui a permis le développement d'élevages ainsi que l'abondance de ressources naturelles exploitables (bois, gypse, chaux...) Le Parc jouit d'une grande richesse en biodiversité faunistique avec plus de 500 espèces vertébrées, plus de 165 espèces d'oiseaux, 86 espèces de poissons et plus de 250 espèces de plantes. L'intérêt de cette richesse biologique et écologique, démontré à partir des années 1980, place le Parc National d'Al-Hoceima parmi les aires protégées majeures à l'échelle méditerranéenne. Le Parc dispose d'habitats favorables pour les espèces en voie de disparition, menacées ou endémiques, notamment le phoque moine (actuellement disparu), la patelle géante, le goéland d'Audouin et le balbuzard pêcheur. Emblème du Parc, le balbuzard pêcheur est représenté par la plus grande colonie sédentaire au Maroc. Le Parc est également un lieu de nidification pour d'autres espèces emblématiques comme l'aigle royal, l'aigle de Bonelli, l'aigle impérial et la buse féroce. Le Parc abrite une grande diversité de faune marine, notamment de nombreuses espèces menacées comme la grande patelle, le corail rouge, la grande cigale ou encore le mérou brun. Au niveau du couvert forestier, le Parc comporte de nombreuses espèces ligneuses méditerranéennes, notamment le thuya de Berbérie. Le Parc jouit d'un intérêt paysager important avec des falaises tombantes, des îles et îlots, plages et baies spectaculaires ainsi que des panoramas remarquables de collines et de vallées. L'intérêt du Parc s'identifie aussi à travers la présence de vestiges de civilisation antique, des ruines de monuments historiques tels celles des fortifications de la casbah Torres Al Kalaa datant du XVIè siècle ainsi de nombreux mausolée témoignant de l'importance du mouvement mystique et de résistance (jihad) du Moyen Age.