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Engagement public-privé contre la faim cachée : Étude sur la consommation du lait fortifié en vit A et D3, Fer et Iode sur le statut nutritionnel des élèves
La Fondation pour la Nutrition de l'Enfant et l'Unité Mixte de Recherche en Nutrition et Alimentation Associée au CNRST (Université Ibn Tofaïl -CNESTEN ; URAC39) ont présenté jeudi 19 février les résultats d'une étude menée au niveau de Doukkala et Azilal, des régions où la déperdition scolaire et les carences sont prouvées. La recherche porte sur l'efficacité de la consommation du lait fortifié en vitamines A et D3 et en minéraux Fer et Iode sur le statut nutritionnel des enfants en âge scolaire. Au niveau national, cette étude rentre dans le cadre du Programme de Lutte contre les Carences en Micronutriments et de la convention liant l'Université Ibn Tofaïl-CNESTEN et le Ministère de la Santé pour l'accompagnement de la réalisation des actions de la Stratégie Nationale de Nutrition 2011-2019. Au niveau international, elle s'inscrit dans les recommandations de la Deuxième Conférence Internationale sur la Nutrition FAO/OMS et des objectifs du millénaire pour le développement(OMD) pour ce qui est de la réduction de la mortalité infantile. 23 500 enfants ont bénéficié pendant 9 mois du lait fortifié, distribué tous les jours aux élèves de 7 à 9 ans dans l'enceinte de 177 établissements scolaires ciblés. Au titre de l'année scolaire 2013/2014, ce sont plus de 3 millions de briques de Nutrilait qui ont été distribués, par un staff d'enseignants et de directeurs, avec l'aide de l'INDH, au niveau des communes rurales Mherza Sahel, OuladHamdane, OuladHcine, OuladRahmoune (Région de Doukkala-Abda), Ait M'Hamed, Tamda Noumercid , Agoudi Nlkhair , Ouaoula, Aït Abbas, Sidi Boulakhlaf-Tifni (Région de Tadla-Azilal). A travers un prélèvement sanguin, les spécialistes testent la teneur en vit A et D3, en Ferritine, en CRP, en hémoglobine et en Iode, et donc l'apport et l'efficacité de ces nutriments sur ces enfants. Outre le fait de savoir si le lait comble ou non ces manques enregistrés, ils ont relevé certains indicateurs susceptibles d'aider à comprendre ces défaillances alimentaires, tels que les habitudes alimentaires, leurs répercussions sur l'apprentissage, les capacités cognitives... Les résultats ont été tellement significatifs que les recommandations pour une expérience de ce genre dans d'autres régions est à encourager. Cet engagement ou partenariat public-privé, entre la faculté de sciences de Kénitra, la Fondation, l'INDH et le Ministère de la santé dans le domaine de la recherche scientifique, a pour optique l'amélioration des habitudes alimentaires et la lutte contre les carences. Pour M. Amjad Achour, Directeur de la Fondation pour la nutrition de l'enfant, créée en 2007, parmi les objectifs de l'étude, c'est de contribuer de manière efficace à l'amélioration de la santé de l'enfant de la conception à l'âge de deux ans. Le programme élaboré par le comité scientifique est spécifique aux marocains, il optimise de lutter contre les carences en micronutriments alimentaires par ajout de fortifiants. Le programme a démarré en 2008 dans la zone de Doukkala. En 2014, 23 000 enfants sont bénéficiaires du lait fortifié en vit A et D, fer et iode, 200 ml consommé. Deux zones ont été choisies, selon des critères, régions de Doukkala et Azilal, là où la déperdition scolaire et les carences en nutriments sont prouvées. 3 millions de nutrilait ont été distribués en 2013-2014 dans 170 écoles, ce qui a mobilisé 780 enseignants des régions. Pr Hassan Aguenaou, Directeur de l'Unité Mixte de Recherche en Nutrition et Alimentation (URAC39) a parlé des carences en micronutriments comme étant un problème de santé publique. C'est ce qui a poussé le ministère de la santé à mettre en place un programme national selon 4 axes d'intervention : l'éducation nutritionnelle, le renforcement des programmes, la fortification des aliments et l'étude de l'impact sur une population ciblée. D'autant plus que les statistiques du Haut Commissariat au Plan attestent d'une prévalence à l'échelle nationale. Retard de croissance : 16,5% ; Insuffisance pondérale : 3,1% ; Carence en Iode : 63%. L'objectif de l'opération de distribution quotidienne d'un lait fortifié en vitamines et minéraux aux élèves, c'est d'étudier ses effets sur leur état nutritionnel mais aussi sur leurs capacités cognitives. C'est aussi une manière préventive de lutter contre les troubles dus aux carences en micronutriments chez les enfants A priori, dans ces régions, le niveau d'instruction des femmes est inexistant : 9 femmes sur 10 sont analphabètes et le revenu des familles est, pour la plupart, inférieur à 2000 dh. Quant à la consommation du lait, elle ne rentre pas dans les habitudes alimentaires de ces régions : plus de 50% de la population ne prend pas de produits laitiers. Les résultats de la distribution du lait fortifié attestent d'une amélioration du retard de croissance et d'une meilleure concentration de l'élève. Ils ont révélé également une nette amélioration du statut nutritionnel des enfants retenus. Les prévalences des carences en micronutriments étudiés ont enregistré une diminution significative chez les enfants ayant consommé du lait fortifié en vitamines et minéraux. Elles sont passées de 50% à 4,3% pour la vitamine A (diminution de plus de 91%) ; de 60% à 25,5% pour la vitamine D (diminution de plus de 54%) ; de 74,7% à 29,4% pour l'iode (diminution de plus de 60%) et de 50% à 36,4% pour le fer (diminution de plus de 27%). Avec ces résultats encourageants, une nouvelle impulsion devrait être donnée à ce programme pour en faire bénéficier plus d'enfants scolarisés.