Les ministres des Finances de la zone euro ont convenu de poursuivre leurs discussions sur l'aide à la Grèce dans les prochains jours, a déclaré, mercredi 11 février, le ministre luxembourgeois des Finances, Pierre Gramegna, à l'issue d'une réunion exceptionnelle de l'Eurogroupe sur la Grèce à Bruxelles. "Nous nous sommes mis d'accord sur une voie à suivre", a-t-il déclaré à la presse, ajoutant qu'il n'y avait pas eu de conflit pendant la réunion. Des experts du gouvernement grec vont discuter avec leurs homologues de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international et l'Eurogroupe fera le bilan de ces débats lors de sa prochaine réunion, lundi 16 février. Ces discussions se poursuivront dans le cadre des procédures existantes tout en explorant la possibilité d'assouplissements, a ajouté le ministre. Nous avons enregistré des progrès dans les discussions avec la Grèce, mais cela n'a pas été suffisant pour avoir une déclaration commune de conclusions de la séance, a déclaré, de son côté, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, dans une conférence de presse commune avec la DG du FMI, Christine Lagarde, et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, à l'issue de la session extraordinaire de l'Eurogroupe. Les discussions se poursuivront, a noté M. Dijsselbloem. Avant la réunion, le gouvernement formé par Alexis Tsipras après la victoire du parti de gauche anti-austérité Syriza aux législatives du 25 janvier s'était dit prêt à tenir ses positions face à l'Allemagne et aux alliés de celle-ci afin d'en finir avec la tutelle de la "troïka" (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) et d'obtenir une renégociation de la dette de son pays. La dette publique a augmenté à 185% du PIB en 2014, selon des données de la Comptabilité publique rendues publiques mercredi par le ministre adjoint des Finances, Dimitris Mardas. M. Mardas a exprimé sa préoccupation face à la tendance haussière de la dette qui, a-t-il dit, "n'est pas viable et doit être allégée". Une grande manifestation de soutien aux thèses du gouvernement grec, lors de l'Eurogroupe, qui se déroulaient à Bruxelles a eu lieu le soir même, place Syntagma, au centre d'Athènes, avec pour principaux slogans "bouffée de dignité", "nous ne cédons pas, nous résistons au chantage", "la Grèce appartient aux Grecs". Malgré des températures très basses, des milliers de citoyens sont venus de tous les quartiers d'Athènes et des municipalités alentours, répondant à un appel qui a "voyagé" sur les réseaux sociaux et a trouvé de fervents adeptes. Le premier ministre Alexis Tsipras, fort de la confiance qu'il a obtenue, dimanche 8 février, au Parlement, refuse la prolongation du programme d'aides européen, qui se termine fin février. Conformément au mandat qui lui a été confié de faire cesser la politique d'austérité imposée en contrepartie de ces aides.