L'autonomie en tant que solution de compromis est le 'seul moyen honorable'' pour régler définitivement le conflit du Sahara, a assuré, mercredi à Bruxelles, l'ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara, Erik Jansen. 'J'étais toujours convaincu que le seul moyen honorable de résoudre la question du Sahara est l'autonomie'', a affirmé M. Jansen au siège du Parlement européen lors d'un débat ayant suivi la projection du film documentaire 'Polisario : identité d'un front'' qui apporte un éclairage pertinent et objectif sur le conflit régional autour du Sahara marocain. L'autonomie est un concept assez 'élastique qui exclut les deux extrêmes à savoir l'intégration et l'indépendance'', ce qui fait d'elle une bonne solution au conflit du Sahara, 'car elle offre au Polisario et à ceux qui les soutiennent (l'Algérie) une issue honorable'', a-t-il souligné. Relevant que son mandat de cinq ans en tant que représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara lui a permis de comprendre mieux les tenants et aboutissants de ce conflit, M. Jansen a relevé que les défis auxquels fait face la région, les menaces terroristes et d'instabilité qui pèsent sur le Sahel et le sentiment de frustration et de désespoir qui pourrait pousser les jeunes des camps de Tindouf dans les bras des groupes terroristes soulignent l'urgence de trouver une solution politique négociée à la question du Sahara. L'ancien responsable onusien, qui a mis l'accent sur la nécessité pour les différentes parties concernées par la question du Sahara de 'trouver un compromis'', a rappelé que le Maroc a présenté en 2007 un plan d'autonomie qui a été qualifié par le Conseil de sécurité et par plusieurs puissances influentes, dont les Etats Unis et la France, de 'sérieux et crédible''. M. Jansen a en outre dit voir en les réformes politiques et constitutionnelles engagées par le Maroc sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI des 'signes extrêmement encourageants'' en vue de mettre en œuvre la régionalisation avancée et partant parvenir à une solution durable à la question du Sahara. Le conflit du Sahara dit "occidental", rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l'Algérie qui finance et héberge sur son territoire à Tindouf le front du Polisario. Ce dernier soutenu par le pouvoir algérien revendique la création d'un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale. En vue de régler définitivement ce conflit régional qui dure depuis 40 ans, le Maroc a proposé un plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, une initiative concrète, ouverte à la négociation qui a été saluée par les puissances internationales en tant que solution sérieuse, crédible et réaliste mais qui a été encore une fois rejetée par l'Algérie et le Polisario. L'Algérie et le Polisario se sont évertués à détruire pendant quatre décennies le processus onusien du règlement du conflit du Sahara en refusant le recensement des populations séquestrées à Tindouf et en s'attachant à la tenue d'un supposé référendum d'autodétermination alors que l'Organisation des Nations Unies elle-même a conclu de l'impossibilité de son organisation.