Aussi paradoxal que cela puisse paraître, on peut dire que le nouveau maître de l'institut Cervantès de Fès a battu son curriculum vitae sur du ...béton, vrai de vrai, rien de figuré. Le bonhomme est simplement un architecte d'études et de carrière. - Question : Quel impact peut avoir la culture sur la politique, et notamment pour rapprocher les peuples ! St Guigo : La culture est le meilleur moyen pour rapprocher les peuples. Il convient néanmoins de jeter des ponts d'une culture à une autre, ce qui est fondamental malgré les problèmes que connaît le monde actuel, quoique celui-ci a connu les ravages dévastateurs des deux grandes guerres mondiales de siècle précédent. En fait, plus je connaîs la culture de l'autre, et mieux je le comprend et l'entente finit par s'installer entre les peuples. Q : Qu'en est-il des rapports entre le Maroc et l'Espagne dans l'optique culturelle et économique ? St Guigo : De prime abord, la langue tient une place capitale. Ainsi de l'impact des nombreux étudiants marocains qui traversent le détroit vers les universités ibériques et dont il faut s'en féliciter. Sur un plan pratiquement économique, il suffit de révéler que grâce à la langue de Cervantès, l'Espagne est désormais le premier partenaire commercial des pays d'Amérique du Sud. Parallèlement, des relations multiples se sont établies bien longtemps entre la France et le Royaume du Maroc via l'expression française. On le voit partout d'ailleurs. Moralité : la langue est le meilleur moyen de se positionner dans un ou divers secteurs. Q : Mais alors, comment booster davantage l'Espagne au Maroc ? St Guijo : D'abord il faut reconnaître qu'il existe beaucoup d'échanges entre les deux rives à travers notamment l'installations d'entreprises espagnoles au Maroc et des intérêts marocains sur la péninsule ibérique. Il y a même des nationaux espagnols qui apprennent la « Darija » pour communiquer facilement au Maroc. Hélas ce n'est pas le cas à Fès où il n'existe pratiquement pas d'entreprises espagnoles. Par ailleurs, la pratique de l'espagnol au Royaume marocain est bien entretenue grâce aux mariages mixtes, alors que le nombre de résidents marocains en Espagne avoisine le million d'individus, après les Roumains, les sud-américains, etc. Q : Pour revenir à Fès, qu'attendez-vous des étudiants de l'Institut Cervantès ? St Guijo : D'abord il existe beaucoup d'amateurs hispanistes. Mais il faut avouer que notre Institut est de prime abord un espace de rencontre. Ce n'est donc pas un passage obligé pour décrocher des diplômes avant-tout ! Rendez-vous compte que nous avons réussi à former des équipes mixtes au sein-même des fonctionnaires et personnels de l'Institut. Des activités sociales sont en vue parallèlement. En sommes, nous ne sont pas uniquement une Académie des langues. Q : D'une manière générale, quelle est la place de la langue espagnole dans le monde ? St Guijo : Il faut reconnaître que la langue dominante est l'anglais. L'espagnol quant à lui est parlé par 500 millions de personnes comme première langue surtout grâce au parler des pays d'Amérique Latine ? Q : Retour à l'actualité brûlante : comment atténuer les extrémismes du monde actuel via la langue ? St Guijo : La langue transcende la méconnaissance de l'autre et vice-versa. Sinon, « si je ne vous connais pas, je n'aurais pas confiance, en vous ». Entre autres, la religion est un phénomène déterminant. Or, rien que sur le plan étymologique, « Religion » est un dérivé du Latin « Eligaré qui veut dire « Union ». Si on commençait à interroger ses amis sur les fondements de telle religion, on finit par se découvrir des valeurs semblables. A partir de là, le gars d'en face ne serait plus considéré comme ennemi. Q : Quelles sont les nouveautés de l'Institut ? St Guijo : La grande nouveautés sera de « sortir à la ville ». Le mois de février sera fêtée la « journée de la femme ». A cette occasion rencontres entre Femmes d'Entreprises de deux pays sont également prévues et bien d'autres choses.