Après « Le noir des nuits blanches », publié en 2010 (éd. Atlantica – Séguier), Karim Boukhari revient avec un deuxième recueil de poésie, « Ode à mon ami intelligent » qui vient d'être publié aux éditions Casa Express. Rencontre avec un journaliste qui taquine volontiers la muse. *Pourquoi la poésie ? La poésie est une respiration. Je m'y réfugie pour souffler. Mais attention, c'est un genre littéraire à part entière. C'est du travail. Un poème n'est pas seulement une « inspiration », c'est quelque chose qui se construit au fil du temps Un poème, ça se travaille. Mes amis attendaient de moi un essai. Personnellement, je pensais être « mûr » pour écrire un roman. Mais, le résultat c'est que j'ai écrit un nouveau recueil de poésie. Parce que c'est ce qui est venu à moi, c'est ce qui m'a rendu visite. C'est ma vérité du moment, pourquoi s'y dérober ? *Et le journalisme alors, c'est fini, oublié ? Avant d'être un travail et un gagne-pain, le journalisme est une nature. On ne quitte pas sa nature. Je suis simplement arrivé à un moment où j'ai éprouvé le besoin de me ressourcer, en me tournant vers de vieux projets, de vieilles idées. Ce deuxième recueil en fait partie. J'ai aussi réalisé un court métrage (« La Perruque »), sur une idée qui traînait dans ma tête depuis assez longtemps : un homme porte une perruque de femme à l'intérieur d'une salle de cinéma... *Pourquoi ce titre, aussi drôle qu'énigmatique, « Ode à mon ami intelligent » ? C'est l'un des treize poèmes qui composent le recueil. Il est assez représentatif. Il a été écrit en premier et c'est lui qui m'a donné envie de continuer. Mais ce n'est qu'un élément du puzzle. Les autres pièces sont différentes. Le seul point commun à tous ces textes réside peut-être dans le fait qu'ils sont souvent écrits comme des petites ritournelles. *Comment vous est venu l'idée de faire appel à des artistes comme Mohamed El Baz et Chourouk Hriech pour accompagner vos textes ? Mohamed El Baz et Chourouk Hriech sont des amis. J'aime beaucoup leur travail, il véhicule une modernité et, surtout, une urbanité, qui me touche. Avec eux, j'ai l'impression d'être dans un monde à la fois étrange et familier. Mais quand j'ai fait appel à eux, je n'étais pas sûr du résultat. Je leur ai soumis en leur disant à peu près : « Si les textes vous inspirent quelque chose, laissez-vous aller et donnez libre cours à votre inspiration ». Je suis très content du résultat. Mohamed El Baz et Chourouk Hriech apportent une très belle touche artistique au recueil. Je leur en suis reconnaissant.