Selon le ministre algérien des AE, Ramtane Lamamra, «l'Algérie et la région du Maghreb attendent que s'accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental à travers le référendum d'autodétermination promis au peuple sahraoui». Si l'on désirait une citation où les symptômes de la sénilité se bousculent, on ne trouverait pas mieux. A condition, toutefois, de connaître le fond du sujet. A savoir que le Sahara, anciennement occupé par l'Espagne, a recouvert son indépendance en 1975 après une guerre pacifique éclair nommée la Marche Verte, que le référendum d'autodétermination est une option enterrée par l'ONU elle-même à laquelle cette phrase s'adresse, que l'expression «peuple sahraoui» est une hérésie créée par l'Algérie et les séparatistes nourris dans son giron, que l'ONU ne s'est jamais donné pour mission de décoloniser un Sahara occidental soi-disant colonisé, et qu'enfin, l'Algérie doit s'occuper de ses propres affaires qui sentent le roussi au niveau mondial et que la région du Maghreb est consciente des manigances d'Alger et y attribue à juste titre l'énorme et impardonnable retard que prend chaque jour la région, et ce dans tous les domaines. Voilà pour ne réagir que dans les limites d'une phrase débitée à l'emporte-pièce par le MAE algérien dans le point de situation qu'il a dressé, à l'occasion de la célébration, à Alger, de la Journée Mondiale de l'ONU, en matière de coopération entre son pays et le système des Nations Unies. Autant dire une phrase déplacée, hors contexte et carrément à côté de la plaque. Une phrase colportée par la presse algérienne qui n'a rien de sensé à se mettre sous la dent et qui peine à mystifier les vérités que le discours royal du 39ème anniversaire de la Marche Verte a tirées au clair.