Les déclarations de Khalid Nezzar ont secoué les militaires hostiles au Maroc, à un moment où l'ONU continue de recevoir les avis des différentes parties. Le gouvernement algérien a tenu dimanche à faire une mise au point sur la question du Sahara marocain, après les déclarations du général Khaled Nezzar faites la semaine dernière à notre confrère «La Gazette marocaine». Il se disait favorable à une solution du conflit sahraoui «sans vainqueur ni vaincu». Bien que cet ancien ministre de la Défense ait pris la précaution de préciser qu'il s'exprimait en son nom, les observateurs avaient interprété sa sortie médiatique comme étant celle d'une partie de l'armée algérienne dont il reste une des figures emblématiques. Mais la porte-parole du gouvernement de son pays, Khalida Toumi, rapporte l'agence de presse algérienne, a tenu à préciser dimanche que la position de l'Algérie est "claire et constante". S'exprimant à l'issue du conseil des ministres, elle a précisé qu'Alger reste "attaché au principe de l'autodétermination du peuple sahraoui". Mme Toumi a, de surcroît, saisi l'occasion de son passage au forum «Fatour Essabah», organisé hebdomadairement par le journal “El Khabar”, pour apporter une mise au point aux déclarations du général Nezzar. «Le conflit du Sahraa occidental, annonce -t-elle, n'est pas une affaire entre l'Algérie et le Maroc, mais c'est une question qui relève des compétences des Nations unies». Voulant faire preuve d'imagination, elle a déclaré sur un ton excessif qui ne tient compte d'aucune aspiration à l'édification de l'Union du Maghreb arabe qu'il existe un consensus national, dans son pays, autour de deux questions : la Palestine et le Sahara occidental. L'Algérie, dit-elle en guise de précision, a de tout temps milité pour le droit à l'autodétermination des deux peuples. D'un autre côté, le journal «Le Quotidien d'Oran» a précisé dimanche dernier que l'Algérie vient de remettre au secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, sa réponse aux dernières propositions de James Baker au sujet du règlement du conflit du Sahara marocain. L'Espagne a présenté un point de vue hostile au Maroc et à son intégrité territoriale. Pour une force coloniale, cela se comprend : le plan onusien prévoit le maintien de la souveraineté marocaine sur son territoire saharien dans le cadre d'une large décentralisation qui devrait ensuite être avalisée par un référendum.