Dans un entretien accordé à "La Gazette du Maroc", le général Khaled Nezzar plaide pour la réconciliation entre le Maroc et l'Algérie et soutient implicitement la position de Rabat pour sortir du conflit factice du Sahara marocain. Khaled Nezzar a accordé un entretien à notre confrère la Gazette du Maroc du lundi 10 mars 2003. Dans cette interview, le général algérien, actuellement à la retraite, développe sa vision- on ne sait pas si ses collègues toujours actifs la partagent- sur les relations maroco-algériennes et sur le dossier du Sahara marocain qui empoisonne depuis plus de 25 ans les rapports entre les deux pays. M. Nezzar considère que l'Algérie “n'a pas besoin d'un nouvel État à ses frontières“. Cette déclaration s'inscrit en porte-à-faux avec la position officielle d'Alger qui a toujours soutenu ce qu'il appelle “le principe d'autodétermination du peuple sahraoui“. Les propos du général n'engagent-ils que lui ? En tout cas, l'intéressé estime que l'affaire du Sahara “ ne doit plus séparer les deux pays frères“, arguant que le besoin de rapprochement est dicté par la “nécessité de créer coûte que coûte notre propre espace maghrébin”. Cependant, l'interviewé a reconnu qu'il “ y a de part et d'autre un manque de confiance“ qui a empêché de trouver une “solution“ au problème du Sahara.“Le problème est certes difficile, mais on n'a jamais essayé sérieusement par le passé de sortir de l'impasse“, explique-t-il. Alors quel compromis pour sortir de la crise ? Nezzar s'en remet à l'ONU. “ Il faut que l'ONU règle (le problème) comme elle le conçoit”, se contente-t-il de dire. “ Personnellement, je pense que la meilleure des solutions serait d'aller vers la thèse du ni perdant ni gagnant. Il faut trouver la formule adéquate permettant d'intégrer les Sahraouis et rejoindre le pays dans le cadre d'une entente“. Depuis quelque temps, la solution privilégiée par le conseil de sécurité, conformément au plan Baker, consiste en un projet d'autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine. Défendue par les puissances étrangères (Etats-Unis, France, Grande Bretagne), cette solution correspond au point de vue de M. Nezzar. L'Algérie va-t-elle revenir à de meilleurs sentiments à l'égard de l'intégrité territoriale de son voisin ?