Débordant d'optimisme, le ministère des finances avance qu'après une hausse, en termes réels, de 3% en 2014, le secteur secondaire devrait progresser de 3,4% en 2015. Les activités extractives, représentant 3,5% de la valeur ajoutée totale (VAT) aux prix courants en 2013 et dominées à 94% par la production de phosphate, verraient leur valeur ajoutée progresser de 5% en 2015 après 4,8% en 2014. Le Groupe OCP a poursuivi en 2014 sa stratégie de flexibilité industrielle visant à atténuer les risques de la demande à travers une meilleure modulation de sa production selon les besoins spécifiques des marchés, conjuguée à une plus grande réactivité de sa politique commerciale. Il s'agit, également, de la politique de diversification des débouchés entamée par le Groupe à travers, notamment, un plus grand ancrage sur le continent africain (les ventes des engrais sur le continent ont atteint près de 400.000 tonnes en 2013, soit 8% des ventes globales des engrais, contre 60.000 tonnes cinq ans auparavant). Plus particulièrement, l'année 2015 marquera une reprise en ligne avec la hausse attendue de la demande mondiale des engrais phosphatés après la baisse enregistrée en 2012-2013. L'évolution de ce secteur devrait, également, profiter de la pleine opérationnalisation des choix stratégiques pris par le groupe à travers, notamment, une meilleure valorisation du phosphate roche (la part des engrais en volume dans la production du groupe est passée à 13% en 2012 contre seulement 9% en 2000) et les exportations (une part en volume de 28% des exportations du groupe en 2012 contre seulement 14% en 2000). Dans ce cadre, deux nouvelles lignes de granulation d'engrais, d'une capacité annuelle de production de 850.000 tonnes chacune, sont opérationnelles depuis avril 2013 et deux usines intégrées de production d'engrais sont opérationnelles en 2014. Les résultats probants du Groupe en 2014 devraient être confortés par l'entrée en service du pipe-line Khouribga-Jorf prévue au cours de 2014 qui permettra de réduire substantiellement les coûts du transport et d'améliorer donc la compétitivité du Groupe et ses résultats financiers. L'industrie de transformation, représentant 14,1% de la VAT en 2013, devrait progresser de 3,1% après 2,7% en 2014, tirée par la dynamique de l'ensemble des branches : Pour ce qui est du secteur alimentaire et de tabac, celui-ci contribue pour 34,6% à la valeur ajoutée globale des industries de transformation, et devrait progresser, en termes réels, de 3,7% en 2015 après 3,6% en 2014. Le bon comportement de ce secteur devrait être tiré par le renforcement de la production agricole impulsée par l'entrée du Plan Maroc Vert à sa phase de croisière permettant, ainsi, de sécuriser l'amont de l'industrie alimentaire qui a constitué jusque-là l'une des contraintes majeures du secteur ; Le Secteur du textile et du cuir représente 13,5% de la valeur ajoutée des industries de transformation. La valeur ajoutée de ce secteur devrait progresser de 1,8% après 2,8% en 2014. Cette industrie semble profiter, notamment, de la reprise progressive de la demande européenne et de la réorientation de plus en plus marquée de la Chine sur son marché intérieur. Représentant 17,8% de la valeur ajoutée des industries de transformation, la valeur ajoutée du secteur de la chimie-parachimie devrait progresser de 4% après 2% en 2014. Ce secteur devrait profiter du repositionnement stratégique de l'OCP sur les dérivés de phosphate conforté par l'entrée en service de nouvelles unités de valorisation (engrais et acide phosphorique) et de son recentrage sur les grandes puissances démographiques et agricoles (Inde, Brésil...), conjuguée à un repositionnement de plus en plus marqué sur le continent africain qui renferme de fortes potentialités ; Le secteur de l'industrie mécanique, métallurgique et électronique représente 18,7% de la valeur ajoutée des industries de transformation. Cette industrie devrait consolider son poids dans l'industrie nationale avec une valeur ajoutée qui devrait augmenter de 2,8% en 2015 tirée, essentiellement, par le bon comportement de la branche métallurgie ainsi que par l'industrie automobile, électronique et aéronautique. En effet : L'industrie automobile devrait profiter de la consolidation de la cadence de production du grand projet Renault de Tanger (plus de 100.000 véhicules produits en 2013) et de la SOMACA (68.000 véhicules en 2013) après une année 2013 marquée par une bonne performance à l'export (hausse de 23,2%). Ce bon comportement sera consolidé en 2014- 2015 avec l'entrée en service de la deuxième ligne de production de voitures qui devrait permettre de porter la production à 340.000 voitures destinées à hauteur de 90% à l'export. Le secteur de l'industrie mécanique, métallurgique et électronique devrait, également, profiter du bon positionnement du Maroc sur la carte mondiale de l'industrie aéronautique avec des perspectives prometteuses de croissance, en relation avec les niveaux records des commandes et des livraisons enregistrées par Airbus et Boeing, notamment, à partir des grandes puissances émergentes (Chine, Inde...). A signaler, également, que l'année 2014 sera marquée par l'entrée en service complète du projet «Bombardier », 3e constructeur mondial, portant sur un investissement de 200 millions de dollars (1,6 milliard de dirhams). Par ailleurs, les activités du bâtiment et des travaux publics devraient s'améliorer de 2,8% en 2015 après 1,8% en 2014 eu égard aux fondamentaux solides de la demande (persistance d'un important déficit, demande annuelle estimée à plus de 125.000 unités...) et aux effets décalés des mesures prises pour la relance du secteur. En effet, l'adhésion des promoteurs immobiliers au dispositif de relance du logement social et récemment à celui du logement de moyen standing, constitue une aubaine pour la redynamisation du secteur de l'immobilier à court et moyen termes.