En matière de télécommunications, Maroc télécom s'est implanté en Mauritanie dès 2001 suite à la privatisation de Mauritel, qu'il détient via la Compagnie Mauritanienne de Communications «CMC» à hauteur de 41,2%7. Le Groupe a marqué son entrée au Burkina Faso par l'acquisition de 51% du capital d'Onatel en décembre 2006 et racheté 51% des parts de Gabon Télécom en février 2007. Maroc Télécom s'est également emparé de 51% du capital de Sotelma en juillet 2009 dans le cadre d'un processus de privatisation lancé par l'état malien. En 2010, ces quatre filiales ont représenté 19,78%8 du chiffre d'affaires consolidé du Groupe. Le Groupe ONA est actif en Afrique subsaharienne à travers la compagnie Optorg qui opère notamment dans la distribution de matériels lourds en Afrique de l'Ouest, et Managem qui a découvert de nombreux gisements de minerais en Afrique. Managem a signé un accord avec la société SEARCHGOLD portant sur l'acquisition à terme d'une participation de 63% dans la filiale gabonaise de SEARCHGOLD concernant un programme d'exploration sur le domaine aurifère de BAKOUDOU au Gabon. Aussi, elle a procédé à la constitution d'une société anonyme au Gabon en 2007, détenue à 100% pour la mise en valeur du projet Eteke (projet de développement visant la valorisation de l'or au Gabon dont le potentiel est estimé à 15 tonnes d'or). Dans le cadre du projet Costamin, Managem a conclu un accord de partenariat avec une société congolaise pour le développement de deux permis à fort potentiel en cobalt et cuivre en République Démocratique du Congo. Pour le secteur des infrastructures, le groupe CCGT (Consortium pour les canalisations, les granulats et les travaux) a décroché en Guinée un projet d'aménagement d'un périmètre agricole pour une enveloppe de 70 millions de dirhams. Au Sénégal, le groupe a remporté l'un des plus grands chantiers publics du pays, permettant la construction d'une route de 230 kilomètres. De son côté, Ynna Holding a pu réaliser un projet immobilier en Guinée Equatoriale portant sur la construction de près de 500 logements de moyen standing, à la suite d'une convention signée avec l'état en 2005. Le Groupe s'est également implanté en Côte d'Ivoire par l'intermédiaire de sa filiale SNEP avec la création de la société Houda Plastic en 1999, spécialisée dans la fabrication de tubes en PVC et polyéthylène. Cependant, son activité a dès le départ été perturbée par l'instabilité politique et la guerre civile en Côte d'Ivoire, et la société a été mise en sommeil depuis 2005. Sur la même année, Ynna holding avait signé une convention avec l'Etat sénégalais relative à la réalisation de 10 000 logements de moyen et haut standing. Un projet qui n'a pu voir le jour faute de disponibilité du foncier. Dans le domaine des services, l'ONE a obtenu un contrat de concession au Sénégal pour une durée de 25 ans visant l'électrification des départements de Saint-Louis, Dagana et Podor. L'Office a procédé à la création d'une filiale d'un capital social de 28 M MAD dénommée « ONE Sénégal » en 2008. Au Cameroun, le groupement ONEP- delta holding et CDG-INGEMA a procédé à la création de la Camerounaise des Eaux (CDE), pour l'affermage de l'eau potable au pays pendant 10 ans. La société est dotée d'un capital de 105 millions de dirhams dont 33,33% appartenant à l'ONEP. Dans le transport aérien, la RAM a pu développer son réseau de dessertes africaines, passant de 6 en 2003 à 22 destinations en 2010 et à 30 en 2014. Ces 30 destinations sont par ailleurs reliées à 45 autres hors de l'Afrique faisant du Maroc un hub aérien entre l'Afrique et le reste du monde, et la première plateforme africaine de transport entre l'Afrique et l'Europe (s Selon la déclaration du PDG du Groupe). Avec 1 million de passagers par an, le marché africain représente 23% du chiffre d'affaire de la compagnie. Le Groupe marocain reste signataire d'un protocole d'accord avec la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) en 2005, portant sur la création d'une compagnie aérienne sous régionale, baptisée Air CEMAC. Cette dynamique renforce la volonté des pouvoirs publics de faire du Maroc un passage privilégié entre l'Afrique d'une part, et l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient, d'autre part. Au total, la dynamique des relations économique et financière entre le Maroc et les pays de l'Afrique témoigne de la volonté et l'intérêt du Maroc à rééquilibrer ses relations avec les pays du Sud. Cet intérêt croissant est justifié autant par la nécessité d'offrir aux investisseurs marocains des marchés alternatifs, qui serviraient de base arrière pour faire face à l'intensité de la concurrence sur les marchés traditionnels, que par la participation effective du capital marocain dans les grands chantiers ouverts en Afrique dont les retombées ne pourraient qu' être bénéfiques pour les échanges commerciaux.